Inoussa Simporé, longiligne, 32 ans, une taille de 1,76m pour 60kg a failli devenir footballeur plutôt que marathonien. Il a eu évoluer avec les cadets de l’ASFA-Yennenga et de l’ESO pendant un bout de temps. Cependant pour lui, son intuition lui disait que sa réussite sportive n’était pas dans le football, mais dans l’athlétisme. Et même là, dans quelles spécialités ? Il a essayé les courses de demi fond, les 400m, 1500m, 3000m dans l’USSU-BF. Et là encore les succès n’étaient pas au rendez-vous, et il va résolument opter pour les longues distances, c’est-à-dire les semi-marathons et les marathons. Il ne croyait pas si bien trouver, puisque le premier marathon auquel il participe c’était le marathon international Ouaga-Laye, la 6e édition.

Inoussa Simporé et son encadreur, Bassedjona Gnanou.

Et face à un habitué du marathon, le diaspo Salif Guébré qui résidait en Côte d’Ivoire, Inoussa Simporé se classe 2e soit 1er Burkinabè, donc pour son baptème de feu au marathon, il fait fort. Sur le plan national, il a participé à beaucoup de compétitions, il est même détenteur du record des « 10 Km de Ouaga » avec 31’29’’(31 minutes 29 secondes). Il serait fastidieux de citer tous les marathons sur le plan national dans plusieurs régions du Burkina qu’il a remportés. Sur le plan international il a participé au marathon international d’Abidjan 2019 où il s’est classé 6e. Sur le plan national, notamment à la course Altitude Nahouri, Simporé totalise 7 participations, et il est 1er Burkinabè à l’arrivée derrière les étrangers et cela 4 fois consécutivement les 4 dernières années.

Il a déjà été 2e à Altitude Nahouri 2017 derrière un Togolais. Simporé est sous la coupe d’un technicien d’athlétisme le professeur Bassedjona Gnanou. « Sur les courses sur route au Burkina, que ce soit le semi marathon ou le marathon il est incontestablement le meilleur, c’est un athlète qui a acquis un certain niveau, il a du talent, de l’endurance et du courage. Il a bon chrono, 2h 40’ au marathon, 1h 20 au semi marathon », explique Gnanou. Il poursuit en faisant un parallèle, « Si on part du fait que l’athlétisme africain domine l’athlétisme mondial, cela voudrait dire que Simporé qui a un bon niveau africain, ipso facto, il a le niveau mondial », se convainc-t-il.

Premier à l’arrivée lors du marathon international de la ville de Sya 1re édition, Inoussa Simporé recevant son prix des mains du ministre en charge des sports, Babakar Sawadogo.

Pour Gnanou, si l’athlétisme burkinabè avait les moyens pour mettre Simporé dans les conditions idoines d’entraînements, de suivi sanitaire et d’hygiène alimentaire, il va travailler à baisser ses fourchettes 2h 25 au marathon, et 1h 00 au semi marathon, c’est un athlète qui pouvait nous valoir des lauriers sur le plan international, au même titre que les Kényans, les Ethiopiens, les Marocains. Le marathon pour Simporé est une passion, et son envie c’est de continuer à battre des records pour faire plaisir à ses fans, et à ses encadreurs. Ce qu’il sollicite ardemment c’est de pouvoir bénéficier de stages de haut niveau. A 32 ans, combien de temps encore Simporé compte courir ?

Là il n’a pas de réponse, « Tant que Dieu me maintienne en bonne santé et j’ai toujours l’envie, je vais courir », répond-il, il voudrait défier les limites de son organisme, pendant encore des années, cinq, dix ans voire jusqu’à 50 ans ? Pour lui cela n’est pas utopique, et il prend l’exemple sur celui qu’on qualifie de « Roi du marathon mondial » le Kényan Eliud Kipchoge, qui a 40 ans ne parle pas pour le moment de retraite. Le défi de Simporé et des autres athlètes burkinabè, c’est d’œuvrer à stopper l’hégémonie des étrangers à Altitude Nahouri.

Barthélemy KABORE

(La Une-Simporé)