Burkina / Consommation des OGM : « Lorsque quelqu’un mange, nous devons plutôt lui dire bonne chance », dixit le Pr Adjima Thiombiano
Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Adjima Thiombiano, a répondu à une question orale avec débat sur l’abandon progressif de la semence paysanne et l’interdiction de ces semences par les multinationales, ce vendredi 29 mars 2024 à 9h à l’Assemblée législative de transition (ALT).
L’abandon progressif de la semence paysanne au profit des semences hybrides et transgéniques et l’interdiction de ces semences par les multinationales. C’est autour de ce sujet que la question orale a été posé au ministre en charge de la recherche, Pr Adjima Thiombiano.
D’une manière générale, il a été question de comprendre davantage la contribution de la recherche pour rendre disponible des variétés ou des semences performantes pour les producteurs, et de s’assurer des travaux faits pour s’acheminer vers une souveraineté afin d’éviter d’être envahi par des semences venues de toute part, a indiqué le ministre.
Au cours de cette séance, il faut noter que les députés ont pointé du doigt les coûts élevés des semences. Le ministre a reconnu les faits. « Naturellement, je pense que nous avons déjà conscience de ce problème. Tant qu’il n’y a pas une compétitivité dans un domaine, il est clair que les seuls acteurs qui sont là peuvent engendrer des surenchères sur des produits », a-t-il affirmé.
- « Les questions étaient toutes légitimes », s’est félicité le ministre, le Pr Adjima Thiombiano
Cependant, l’État est en train de former des étudiants dans ce domaine afin d’améliorer les semences de qualité au profit des producteurs, a rassuré le Pr Adjima Thiombiano.
Semence améliorée, variété améliorée ou semence hybride ?
Lorsqu’on s’intéresse à l’agriculture, il n’est pas rare d’entendre parler de la semence améliorée, la semence hybride ou de la variété améliorée. Devant les députés, le ministre Thiombiano est revenu sur la définition de ces concepts.
Dans un langage plus simple, le ministre de la recherche a tenu à faire la différence pour une meilleure compréhension.
« Tout ce qui est fait au Burkina pour l’instant, de façon conventionnellement autorisée, c’est tout ce qui est variété améliorée », a indiqué le Pr Adjima Thiombiano. C’est la variété améliorée qui est appelée semence améliorée et en même temps semence hybride. Une variété améliorée, c’est lorsque le généticien sélectionne des semences avec un certain nombre de qualités (mâle et femelle) et les croise, a-t-il expliqué.
- Les députés se sont également intéressés sur le financement de la recherche sur les semences végétales et arboricoles au Burkina Faso
Quant à l’OGM (organisme génétiquement modifié), c’est lorsqu’on apporte des gènes externes à l’espèce à améliorer.
S’occuper des OGM pour mieux contrôler
Le sujet des OGM a été longuement débattu. « La question des OGM, il faut la dépassionner. Si ce sont les OGM homologués, je ne peux pas vous garantir à 100% mais on peut les consommer. Je vous déconseille les OGM non homologués », a fait observer le ministre.
Toujours parlant des OGM, le Pr Adjima Thiombiano a déclaré : « Au lieu de souhaiter bon appétit lorsque quelqu’un mange, nous devons plutôt dire lui dire bonne chance, car il y a beaucoup de risques dans ce que les gens consomment ».
C’est pourquoi, il a fait savoir que « la recherche doit s’occuper de la question des OGM afin de contrôler tout ce qui rentre dans le pays ».
Sur la question d’une éventuelle labellisation de certaines variétés issues de la recherche des Burkinabè afin de protéger les travaux et l’identité burkinabè, le ministre a notifié que lorsqu’une une variété est cataloguée, c’est déjà une forme de labellisation. Toutefois, on peut aussi faire recours à l’OAPI (Organisation africaine de la propriété intellectuelle).
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 29 mars à 23:07, par PS En réponse à : Burkina / Consommation des OGM : « Lorsque quelqu’un mange, nous devons plutôt lui dire bonne chance », dixit le Pr Adjima Thiombiano
Ce débat, il le fallait et il le faut partout dans notre pays. Les vendeurs étrangers ou nationaux s’en fichent de notre santé. C’est à nous d’appuyer la recherche pour avoir de bonne semences.
Du courage monsieur Le Ministre
Il faut créerdes pools de production de semences car si non, nous risquons d’êtres esclaves un jour de X qui nous fournir les semences
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2. Le 30 mars à 06:12, par Kem En réponse à : Burkina / Consommation des OGM : « Lorsque quelqu’un mange, nous devons plutôt lui dire bonne chance », dixit le Pr Adjima Thiombiano
Les OGM ne sont pas la solution pour la qualité et l’économie. On manipule autant les paysans au sens figuré que les graines au sens propre, dans l’intérêt unique des vendeurs car ces graines ne sont pas reproductibles. En 2001, le Canada a identifié des risques pour la santé.
De nombreux pays dits développés reviennent en arrière sur ce qu’on croyait être la panacée.
On va coloniser l’Afrique avec ces graines génétiquement modifiés qui vont détruire les graines en se mélangeant.
Arrêtons de rêver et de se laisser influencer.
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3. Le 31 mars à 08:15, par Belem Alassane En réponse à : Burkina / Consommation des OGM : « Lorsque quelqu’un mange, nous devons plutôt lui dire bonne chance », dixit le Pr Adjima Thiombiano
Attention à la manipulation pour faire passer certaines loi qui vont profiter justement a des firmes semencieres internationales qui tapent à nos portes depuis longtemps. La semence améliorée de coton burkinabe par exemple créee par des chercheurs burkinabe avec un financement de la filière coton est vendue à 25 francs le kg aux paysans par les sociétés cotonnières et ces semences sont reproductibles. Les hybrides que ces firmes étrangères seront vendus entre 5000 et 10000 francs au kg et pire c’est des semences que le paysan ne peut pas reproduire. Donc les paysans seront dépendants de ces firmes quand on leurs auraient fait jeter leurs semences améliorées reproductibles.
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4. Le 31 mars à 09:45, par Sheikhy En réponse à : Burkina / Consommation des OGM : « Lorsque quelqu’un mange, nous devons plutôt lui dire bonne chance », dixit le Pr Adjima Thiombiano
Le problème est qu’on trouve des nationaux qui soutiennent ces initiatives genre les moustiques génétiquement modifiés. L’industrie agricole, pour tout simplement des questions de profit, est prête à empoisonner le monde entier. Il semble que même le problème des agriculteurs français est lié à cette volonté d’industrialisation à outrance. Tout a été créé à la perfection avec des règles bien précises. Si on veut tout modifier sans suivre les règles de base, on compromet nous-mêmes notre santé et notre survie. Ce qui est bien c’est qu’aujourd’hui, on a toutes les compétences pour nous remettre sur les rails, même si ceux qui localement tirent profit des semences ne seront pas très contents pour leur business. Au demeurant, c’est la même chose pour les importateurs de riz, de blé, mais il faut avancer
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5. Le 1er avril à 06:23, par One punch burkinbilaman En réponse à : Burkina / Consommation des OGM : « Lorsque quelqu’un mange, nous devons plutôt lui dire bonne chance », dixit le Pr Adjima Thiombiano
Y a peu de risques pour la santé. Un gêne ne peut se transmettre à l’homme par consommation alimentaire ou contact sur la peau. Si non nous serions des chimères depuis longtemps. Les aliments que nous consommons chaque jour, ofm ou pas, sont génétiquement différents de l’homme. Pour les OGM c’est une question de rentabilité. Si le paysan ne s’y retrouvait pas il aurait abandonné depuis longtemps.
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