« À l’horizon 2028, nous aspirons à un Burkina Faso où l’électrification rurale n’est pas un luxe, mais un droit fondamental pour chaque citoyen. Un pays où les ressources endogènes sont exploitées avec sagesse, où un cadre juridique et institutionnel favorable attire les investissements privés ». C’est la vision poursuivie par ce projet de l’électrification rurale du Burkina, dont la stratégie nationale devrait être validée à l’occasion de cet atelier national présidé par le ministre en charge de l’énergie, Yacouba Z. Gouba. Une vision qui s’appuie ainsi, selon lui, sur l’expertise technique nationale capable d’intervenir dans le domaine de l’électrification rurale, tout en expliquant qu’elle est ambitieuse certes, mais réalisable.

Yacouba Z. Gouba, ministre en charge de l’énergie

Pour le premier responsable du département en charge de l’énergie, ce projet d’électrification rurale est l’opportunité historique de transformer la réalité énergétique de notre pays, de passer d’un taux d’électrification rurale de seulement 5,49% en 2022 à 50% d’ici 2028. Il a précisé que ce n’est pas seulement un objectif chiffré, mais une volonté affichée et un engagement envers nos compatriotes vivant dans les régions les plus reculées de notre pays. C’est une volonté de réduire les inégalités, de stimuler le développement économique et d’améliorer la qualité de vie de tous nos citoyens, quelle que soit leur situation géographique, dit-il.

Cette stratégie nationale vise, plus spécifiquement, l’amélioration de la gouvernance dans le domaine de l’électrification rurale, le renforcement et la pérennisation du parc de production et de distribution rurale. A cela s’ajoute également le renforcement des usages productifs de l’électricité en milieu rural et les capacités techniques des structures en charge de l’électrification rurale.

Boubacar Ouédraogo, directeur adjoint de l’énergie

Ces objectifs ont été également cités par le directeur adjoint de l’énergie, Boubacar Thierry Ouédraogo, qui a en plus de cela, souligné que l’électrification rurale ne peut pas être envisagée de manière isolée. Elle doit être, selon lui, intégrée dans une approche holistique du développement durable avec d’abord la participation et la responsabilisation des populations bénéficiaires. C’est pourquoi, dit-il, les communautés rurales doivent être au cœur du processus de prise de décision et leurs besoins, leurs aspirations, ainsi que leurs connaissances doivent être pleinement intégrés dans la conception et la mise en œuvre des projets.

Tout en souhaitant de fructueux échanges et concertations avec toutes les parties prenantes, le ministre a fait savoir que si le document est validé, il deviendra une feuille de route et une boussole vers un avenir électrique brillant pour les villages et les communautés rurales du Burkina Faso.

Vue des acteurs du domaine de l’énergie discutant de la validation de la stratégie nationale

Par ailleurs, la mise en œuvre de cette Stratégie nationale de l’électrification rurale (SNER) est évaluée à 625 milliards de FCFA. Elle permettra d’électrifier 1 000 localités rurales par an à travers le réseau national interconnecté, les mini réseaux verts et les systèmes individuels, soit 5 000 localités pour les cinq prochaines années et de raccorder 1 200 000 nouveaux abonnés d’ici 2028.

Ce gros projet d’électrification sera mis en œuvre grâce à l’accompagnement de l’agence onusienne le PNUD, dont le représentant résidant au Burkina Faso, Alfredo Teixeira, était présent à la cérémonie d’ouverture de l’atelier national de validation. Il a rassuré de l’accompagnement de son institution pour une mise en œuvre efficace de ladite stratégie.

Yvette Zongo
Lefaso.net