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Production et commerce de mauvaises huiles : "Une affaire de gros sous"

Publié le lundi 20 février 2006 à 07h33min

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"Qui protège les producteurs et les commerçants de mauvaises huiles ?" L’un de nos lecteurs est formel : "Des personnes font d’importantes affaires au détriment de la santé du peuple burkinabè". Dans l’écrit qui suit, il crie son ras-le-bol.

Le vendredi 10 février 2006, la Télévision nationale du Burkina (TNB) nous montrait des images révoltantes et nauséabondes d’une huilerie artisanale sise à Kossodo. Au vu de cette action qui donne l’impression qu’il s’agit d’une véritable action de perquisition contre des faussaires à l’oreille dure, c’est plutôt une mise en scène, sinon même un théâtre que le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA) a bien voulu nous faire voir.

Sinon, comment comprendre qu’à l’heure où je vous parle, que ces "industriels" à l’oreille très dure, qui sont ignorants des conséquences de leurs actes sur toute une population, continuent aisément leurs activités ?

Qui les protège ?

Y a-t-il de gros bonnets qui tirent profits ou qui ont des chaînes d’intérêts dans cette affaire ?

Sont-elles sûres de leur force de frappe dans un pays où le manque d’impunité est source de confiance ?
Que se passe-t-il, messieurs les inspecteurs du MCIA ?
Oui, inutile de me poser tant de questions. Des personnes font d’importantes affaires au détriment de la santé du peuple burkinabè.

"Il n’y a jamais de fumée sans feu". Certains faussaires, qui travaillaient nuitamment criaient à la vengeance parce qu’ils auraient déboursé d’énormes sous et "qu’on" leur avait promis de les laisser travailler.
D’autres par contre affirment que c’est le "gouvernement" qui les aurait autorisés à réouvrir les portes à cause des échéances électorales municipales.
Mais quel poids électoral ces messieurs représentent-ils face aux millions de consommateurs ?
Valent-ils la cinquantaine ?

Au demeurant, qu’ils votent ou pas, cela ne joue en rien à n’importe quelle élection passée ou à venir au Burkina Faso.
Certains affirment encore qu’ils (l’ensemble des exploitants) auraient cotisé une forte somme depuis la première opération du mois de juillet 2005 pour faire taire cette affaire.

De tout ce qui se dit ou pas, il est indéniable de soutenir que de gros sous sont en jeu dans cette affaire.
En marge de tout ce qui est dit plus haut, la disponibilité et le moindre coût de la graine de coton favorisent ces situations d’entêtement. Et je pense qu’il serait mieux de prendre le taureau par les cornes afin de le maîtriser.

A cet égard, le MCIA peut faire une injonction aux différentes sociétés égreneuses du coton de ne vendre la graine de coton qu’aux propriétaires d’usines ayant un agrément du ministère les autorisant à exercer une telle activité, et même dans ce cas de figure, il faut compter avec les fausses autorisations tant tout est faisable au Faso.

"Je suis sûr que Salif Diallo n’est pas informé"

En plus des restrictions conditionnelles au ravitaillement de la graine de coton, le MICA peut faire des injonctions à la SONABEL de ne faire des branchements au réseau électrique qu’à ceux détenant des agréments authentiques. Encore que la SONABEL ne sait pas que ce sont de potentiels fraudeurs d’électricité.

En dehors de ces deux solutions, des peines d’emprisonnement fermes peuvent être retenues à l’encontre des contrevenants, et je pense que cette dernière serait la plus efficace.

Quand il y a désobéissa
nce, l’autorité se doit de sévir pour rappeler aux uns et les autres que nul n’est au-dessus de la loi.

Je suis persuadé que le vaillant ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques n’est pas mis au courant de l’effet à haute teneur de restitution des sols de la graine de coton.
Au lieu qu’elle serve à fabriquer un aliment dangereux pour la population, la graine de coton peut être utilisée dans la fertilisation et la restauration des sols, et peut valablement réduire les sommes importantes que nos braves paysans déboursent pour l’acquisition des engrais chimiques, sources de danger pour nos sols.

On pourrait penser que tous les paysans ne peuvent pas disposer de la graine face aux superficies cultivées ; mais c’est une action progressive car la graine de coton utilisée comme fertilisant a une action de longue durée.
Ce qui est sûr, la graine de coton coûterait moins cher que l’engrais chimique, et les circuits de paiement peuvent suivre les mêmes procédures de coupure qui sont opérées actuellement pendant les marchés du coton.
Et je pense que les différentes sociétés égreneuses de la place ne perdront nullement pas puisqu’elles maîtriseront tous les circuits.

De nos jours, on parle de la culture du coton "bio", c’est-à-dire un coton cultivé sans engrais et sans pesticides.
La réutilisation de la graine de coton comme fertilisant peut être salutaire à la culture du coton "bio" qui est recherché.

Un consommateur indigné

Le Pays

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