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Burkina/Environnement : 60 millions de plants mis en terre au cours des dix dernières années

Publié le samedi 30 septembre 2023 à 13h11min

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Burkina/Environnement : 60 millions de plants mis en terre au cours des dix dernières années

Les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) se sont réunis en séance plénière le vendredi 29 septembre 2023 pour plancher sur quatre questions orales avec débats. L’une de ces questions orales était relative au bilan du Plan national d’adaptation (PNA) aux changements climatiques 2015-2020 ; le point des campagnes de reboisement des dix dernières années, notamment les quantités d’arbres plantés, le nombre et les types d’espèces plantées, le taux de réussite des différentes plantations. Le ministre de l’Environnement, Roger Baro, a indiqué que 60 millions de plants ont été mis en terre au cours des dix dernières années, pour un taux de réussite de 25 à 37,5 % au niveau national.

La séance plénière du vendredi 29 septembre 2023 consacrée aux quatre questions orales avec débats a été présidée par le président de l’ALT, Dr Ousmane Bougouma. Pendant plus de sept heures, les députés de l’Assemblée législative de transition ont échangé avec la partie gouvernementale sur ces quatre questions. L’exécutif a été représenté par les ministres en charge du Commerce, Serge Poda ; de l’Environnement, Roger Barro ; des Infrastructures, Adama Luc Sorgho ; et celui des Transports, représentant le ministre de l’Urbanisme, Roland Somda.

La question orale relative au bilan du Plan national d’adaptation (PNA) aux changements climatiques 2015-2020, le point des campagnes de reboisement des dix dernières années, ainsi que la synthèse de la dernière communication sur l’adaptation transmise par le Burkina Faso à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été posée par le député Diédon Alain Hien. Elle a été adressée au ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro.

Les députés présents à la plénière du jour

Dans ses éléments de réponse, le ministre Baro a fait savoir que le Burkina Faso a adopté son Plan national d’adaptation aux changements climatiques (PNA), le 23 septembre 2015. La vision du PNA est de faire du Burkina Faso un pays qui « gère plus efficacement son développement économique et social grâce à la mise en œuvre de mécanismes de planification et de mesures prenant en compte la résilience et l’adaptation aux changements climatiques à l’horizon 2050 ».

Après cinq années de mise en œuvre (2015-2020), le bilan fait ressortir que sur les 143 actions prévues, 96 actions ont été réalisées ou sont en cours de réalisation, soit un taux de 67% contre 47 actions qui n’ont pas connu un démarrage, soit un taux de 33%. Sur les 67% des actions citées, 38% ont été réalisées et 29 % sont en cours d’exécution.

Plusieurs contraintes majeures ont cependant impacté la réalisation des interventions. Ce sont, d’une part, les difficultés pour disposer d’informations sur le niveau de réalisation physique des actions du PNA au niveau des sectoriels et, d’autre part, les difficultés institutionnelles pour la mise en œuvre des PNA pour les domaines transversaux tels que le genre et la société civile.

Selon toujours les explications du ministre, au titre des insuffisances dans l’atteinte des objectifs du PNA, on peut retenir la méconnaissance du PNA par certains acteurs de sa mise en œuvre, la non responsabilisation sur le plan institutionnel des actions du PNA en lien avec la société civile et les organisations féminines, la faible appropriation du PNA par les acteurs sectoriels, la non opérationnalisation du dispositif institutionnel du suivi et d’évaluation du PNA, l’insuffisance de la prise en compte du genre dans le suivi de la mise en œuvre des actions du PNA, des impacts négatifs de la situation sécuritaire du pays et de la covid-19 sur la mise en œuvre du Plan national d’adaptation aux changements climatiques.

Diédon Alain Hien, le député auteur de cette question orale avec débat

De ce fait, des recommandations à prendre en compte dans la mise en œuvre et le suivi du futur PNA en cours de formulation pour une période de cinq ans à venir ont été élaborées. Ce sont la dynamisation d’un cadre de concertation des acteurs de mise en œuvre et la tenue de rencontres périodiques de suivi. En plus de cela, le ministre en charge de l’Environnement a indiqué que l’évaluation de la mise en œuvre des PNA et l’élaboration d’une communication sur l’adaptation sont aussi recommandées par la conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques pour répondre aux exigences de l’Accord de Paris.

Les grandes lignes abordées par la communication sur l’adaptation du Burkina Faso sont notamment l’analyse des paramètres climatiques, le Cadre institutionnel et juridique des changements climatiques, les politiques, stratégies et plans développés en matière d’adaptation à travers lesquels le pays donne des orientations et des actions afin de renforcer la résilience des populations, les besoins financiers et défis majeurs dans la mise en œuvre de ces outils de planification.

Sur le bilan de reboisement des dix dernières années, on note que près de 2 300 000 personnes, toutes catégories socio-professionnelles confondues, ont assisté aux séances d’animation, de sensibilisation et de formation en lien avec la reforestation. Pour le personnel formé sur des thèmes variés en lien avec la reforestation, on compte à 6 796 agents forestiers, environnementalistes et techniciens d’autres départements ministériels et des institutions, 11 543 pépiniéristes et 236 034 producteurs.

Le président de l’ALT, Dr Ousmane Bougouma a présidé la séance plénière du jour

Comme bilan chiffré, 9 525 000 plants en moyenne ont été produits par an, 6 000 000 de plants en moyenne sont mis en terre chaque année, soit environ 60 000 000 de plants pour les dix dernières années. Les superficies totales des plantations surfaciques réalisées sont estimées à 156 424 hectares soit une moyenne de 10 428 ha par an.

D’autres actions en matière de reforestation telles que les mis en défens, la création de forêts départementales, de forêts villageoises, la régénération naturelle assistée, la récupération des terres dégradées ont été réalisées. Et grâce à ces réalisations, sur une période de dix ans, la reconstitution du couvert végétal a atteint 656 044 ha, soit une moyenne annuelle de 43 736 ha, selon Roger Baro.

Pour le ministre de l’Environnement, malgré ces différentes actions, les taux de réussite restent malheureusement faibles en raison de plusieurs paramètres exogènes. Il s’agit principalement du stress hydrique, des sites non protégés, des feux de brousse, de la divagation des animaux, etc.

D’autres approches novatrices ont permis d’atteindre des taux de survie des plants après deux ans d’au moins 70%, contre moins de 25 % pour les plantations communautaires couramment réalisées. Au nombre de ces approches novatrices, il y a les plantations familiales et individuelles, l’engagement volontaire des bénéficiaires, la plantation des espèces locales à forte valeur économique, le développement de l’entreprenariat par les acteurs bénéficiaires, etc.

Aussi, l’institution de la Journée nationale de l’arbre en conseil des ministres en 2018 a permis d’améliorer la protection des sites de plantation, de disposer de plants de meilleures qualités, de disposer de points d’eau pour les sites de plantation, de créer un engouement pour une plantation responsable et utile au sein de la population. Ce qui a permis d’améliorer le taux de survie des plantations passant de 25% à 37,5 % au niveau national.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Crédit photos : DCRP/ALT

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Vos commentaires

  • Le 30 septembre 2023 à 13:22, par Nick En réponse à : Burkina/Environnement : 60 millions de plants mis en terre au cours des dix dernières années

    Combien de ces plantes sont toujours debout ? C’element de reponses quil manque mais qui est le plus important. Il ny aucun suivis dans tous ce que nous faisons. Meme ces 60 millions de plantes je suis sur que c’est le papier seulement et sur le rapport des depenses. Je ne serias pas etonner de savoir que seulement 20 millions ont ete plante

    Répondre à ce message

    • Le 1er octobre 2023 à 09:31, par ENVIRONNEMENT En réponse à : Burkina/Environnement : 60 millions de plants mis en terre au cours des dix dernières années

      Oui ! c’est ça la bonne question !!
      Combien de plantes sur les 60 millions sont debout et vivantes ? Peut être même pas 1 millions. Il va falloir changer de façon de faire !
      Planter et se donner tout les moyens pour que ces plantes survivent. ce n’est pas si difficile ça ! Recruter des gens s’il le faut pour entretenir ces plantes moyennant un montant précis en fonction du nombre de plantes a entretenir. Ou signer des contrats d’objectifs avec des gens ou des associations pour l’entretiens et la protection des plantes sur une période donnée et sur une superficie donnée. Vous verrez les résultats en quelques années !
      Il faut changer un peu ! chaque année, on ne fais qu’organiser des journées de plantation d’arbre mais aucun résultat significatif !

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  • Le 30 septembre 2023 à 16:19, par Peuple Insurgé En réponse à : Burkina/Environnement : 60 millions de plants mis en terre au cours des dix dernières années

    C’est le nombre de plants qui ont survécu qui compte. C’est trop facile de planter, surtout si il y a des financements derrière.

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