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Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Le commerce international est réglé par l’OMC (Organisation mondiale du Commerce). Tous les pays font partie de l’OMC. Si un pays n’est pas membre, il ne jouit pas de la protection et des règles de l’OMC.
Comme partout, les forts ont le plus d’influence sur les règles.

Ces dernières sont en général très compliquées.
Le Burkina Faso n’a pas de spécialistes assez capables pour se défendre contre les subsides de coton de l’Amérique, lesquels subsides sont injustes.

Le Burkina n’a pas assez d’argent pour payer ces spécialistes très qualifiés en droit international. Pour le cas du coton, le Brésil a porté plainte contre l’Amérique et celle-ci a perdu. Elle a perdu, a fait appel et a perdu une deuxième fois. Elle n’a rien changé de sa politique de subvention du coton. C’est le plus fort qui fait ce qu’il veut.
La subvention du coton exporté est défendue par l’OMC mais ça continue quand même.

Les producteurs burkinabè peuvent produire le coton pour 200 F CFA le kilogramme et ils gagnent bien, sans devenir de grands riches, s’ils peuvent vendre le kilo à 300 F CFA (si la récolte et la pluviométrie sont favorables). Mais en décembre 2001, le kilo de coton était acheté chez le producteur burkinabè pour 132 F CFA. Les cultivateurs américains recevaient 336 F CFA de subvention, et vendaient leur coton à 468 F CFA le kilogramme.

Les cultivateurs américains de coton ont reçu en 2002, 3 000 milliards de F CFA en subvention de leur coton (la moitié du budget national du Burkina Faso) pour 25 000 cultivateurs, soit en moyenne 120 millions de F CFA par cultivateur.

Avec la moitié de ce subside, ils peuvent vivre en grands riches, et plus ils cultivent, plus ils gagnent, et moins le pauvre burkinabè gagne.

Si le commerce du coton seulement était équitable, donc pas subventionné par les pays riches, le produit national brut (PNB) du Burkina Faso se multiplierait plusieurs fois dans les prochains vingt ans. Nous ne demandons pas d’aide car cette aide disparaît et n’améliore que rarement le sort de paysans. Avec une rémunération adéquate et juste, le coton ferait avancer les paysans, ce qui est possible par un commerce international équitable.

Les riches profitent même des enfants, certains ministres se sucrent, mais le nombre de pauvres augmente dans notre pays. C’est vrai que notre gouvernement n’a pas la force nécessaire pour lutter contre les subventions du coton, mais il a le pouvoir de lutter contre les abus de subventions des produits importés qui gardent "les paysans laborieux et courageux" comme on les nomme dans les discours, dans la pauvreté et la misère. Il y en a un qui parle même de "mon peuple".

"Imaginez tout cet argent..."

La culture du riz pourrait être très rentable pour nos agriculteurs, mais le riz subventionné de l’extérieur casse le prix du riz produit sur place, et le gouvernement ne fait rien. Pour se faire pardonner, le gouvernement dit quand même quelque chose ; il dit qu’il lutte contre la pauvreté. Des mots, des mots. Le gouvernement accepte que des dons de nourriture soient faits par exemple par le Cathwel qui les vend à bas prix et casse les prix des cultivateurs.

Le gouvernement accepte d’importer du lait fortement subventionné qui rend le lait de nos éleveurs pas trop cher et ils n’avancent pas, et deviennent de plus
en plus pauvres.

La confiture du Burkina Faso est très bonne. Nous avons des fruits en abondance, ils pourrissent même ; nous avons du sucre mais la confiture de l’extérieur est dans toutes les boutiques d’alimentation, de la confiture avec du sucre subventionné.

Le gouvernement crie de tous côtés qu’il lutte contre la pauvreté, des réunions avec des perdiems, des rapports que personne ne lit, mais où figurent les actes qui protègent nos produits nationaux.

Imaginez tout cet l’argent qui part vers l’extérieur et ici pas d’argent pour des salaires décents, les parents n’ont même pas assez de nourriture pour leurs enfants et ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école par manque de moyens. Au lieu de grands discours" aux courageux et laborieux paysans", " à mon peuple", protégez les produits de leur labeur : maïs, riz, viande, lait, confiture, sucre, huile, et bientôt des poulets. Toutes ces mesures ne vous empêchent pas d’arrondir votre fin de mois, mais tirent le peuple ordinaire de la pauvreté.
Pour le développement de notre pays, consommons et employons les produits burkinabè.

Bonne nouvelle : six mois de prison ferme pour le trésorier de la Commission électorale provinciale indépendante de Koudougou pour détournement.

F. Balemans
BP 332 Koudougou

Le Pays

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