Pour eux,
les objectifs de M. Ouédraogo étaient de les diaboliser et de justifier coûte
que coûte les "exclusions" et "autres décisions malheureuses" au sein du
parti.

Dans la parution du mercredi 26 octobre 2005 du quotidien "Le pays", "K.
Denis Florent Bernard Ouédraogo" (K.D.F.B.O.) s’en prenait aux rénovateurs
du PDP/PS ainsi qu’à leurs proches. Par la présente, les coordonnateurs du
CRP exercent leur droit de réponse.

Interpellant les coordonnateurs du CRP et leurs proches comme d’abord des
camarades, ensuite comme des "activistes, conjurés, xénophobes,
régionalistes... manquant de fair-play", les propos de K.D.F.B.O, émaillés de
contre-vérités, se nourrissent clairement de certains documents internes au
parti et qui sont présentement détenus par sa direction : une lettre commune
des sections du Houet et du Kénédougou et une autre lettre des membres du
Courant de Rénovation adressées au président du PDP/PS ; une analyse
inédite faite par un camarade à propos des résultats obtenus par le parti aux
législatives de 2002. Par conséquent que nul ne se plaigne demain des
turpitudes qu’il aura lui-même engendrées !

A la lecture de "K.D.F.B.O", ses principaux objectifs apparaissent clairement :
diaboliser les animateurs du Courant de Rénovation ; justifier coûte que coûte
les exclusions des deux présidents des sections du Houet et du Kénédougou
ainsi que d’autres décisions malheureuses ; défendre à tout prix l’actuel
président du parti qui "lutte plus pour l’avenir du parti que pour sa victoire
personnelle."

"Nous ne vous suivons pas dans cette vision antagoniste"

S’agissant de la diabolisation des membres du CRP, ce n’est pas nouveau
car, parmi ceux qui ont des responsabilités dans les structures dirigeantes du
parti, certains ne sont déjà plus conviés aux réunions et autres activités du
parti. Le motif a été clairement exprimé par l’un de ceux qui nous contestent le
droit de contester : ces camarades sont signataires d’une lettre interne du
Courant de Rénovation et "ne sont plus sûrs !" "K.D.F.B.O" doit appartenir à ce
courant de censeurs.

Il n’est pas crédible quand il conclut son article tout au
long duquel il nous considère pratiquement comme des éléments hors du
parti, en disant la nécessité de "resserrer les rangs au lieu de fédérer les
critiques autour de la personne du président national du Parti."
Nous convenons néanmoins avec "K.D.F.B.O" que nous sommes tous
comptables des médiocres résultats aux législatives de mai 2002. Au
lendemain de ces élections, le constat avait été fait du recul du parti dans la
plupart des provinces à l’exception de quelques unes, dont la Kossi.

Les
responsabilités sont à la fois collectives et individuelles et "K.D.F.B.O" fait une
erreur d’analyse en s’efforçant de démontrer que ce sont finalement "les
papys" qui ont empêché le naufrage du parti et non pas les jeunes à l’instar
des coordonnateurs du CRP. Nous ne vous suivons pas dans cette vision
antagoniste entre vieux et jeunes mais nous vous rappelons simplement que
ces "papys" ont largement bénéficié du dynamisme des jeunes et surtout de
leur esprit de sacrifice pour avoir accepté de figurer sur les listes des
législatives de 2002 à des postes objectivement non éligibles.

Nous vous
rappelons aussi que la question du rajeunissement des cadres du parti ne
doit pas être banalisée ou pire, niée car comme l’avait si justement dit l’actuel
président du parti : "l’avenir du parti en dépend." Il avait même proposé à
l’époque qu’une commission fut formée pour traiter de la question.

"On a besoin de tout le monde"

Ce fut là une bonne proposition tout à fait conforme à l’esprit et à la lettre
d’une recommandation faite par le congrès d’unité de 1998. Nous rassurons
"K.D.F.B.O" que pour nous, il n’est pas question de chasser des "papys", car
toute famille et encore plus un parti a besoin de tout le monde dont les vieux.

Il s’agit pour nous de faire jouer à chacun le rôle qui lui sied le mieux pour la
promotion de l’ensemble du groupe : quand on annonce une séance de lutte
des jeunes de vingt ans, nous faut-il y envier des "jeunes" de plus de
soixante-dix ans ?

Pour revenir aux contre-performances des animateurs du Courant de
Rénovation et de leurs proches, telles rapportées par "K.D.F.B.O", nous nous
devons de relever des contre-vérités, des lacunes ou des mensonges
délibérés dans vos propos :
 Concernant le camarade Benjamin Ouédraogo, vous insinuez que c’est un
parachuté dont le classement en tête de liste a négativement joué sur les
résultats au Kadiogo.

C’est votre interprétation ! Si parachutage il y a eu, il
faudrait plutôt en accuser la direction du parti de l’époque qui en avait décidé
ainsi, préférant cette solution au détriment d’autres camarades d’un courant
sectaire et putschiste qui ont d’ailleurs quitté le parti aujourd’hui. A l’époque,
ces ex-camarades ont activement battu campagne contre la liste conduite par
le camarade Benjamin Ouédraogo.

 Au Sud-Ouest, une campagne du même genre a été menée contre la liste
conduite par le camarade Jean-Claude Kambiré qui, contrairement aux dires
de « K.D.F.B.O », n’était pas le coordonnateur. Ce rôle était dévolu au
camarade Jean de Dieu Somda. Précisons que cette région n’a bénéficié que
de trois cent mille francs (300 000 frs) du parti, versés en trois tranches de
cent mille francs (100 000 frs).

Ailleurs, par affinité, des soutiens internes ont
permis d’accumuler au moins dix fois plus de moyens financiers et matériels.
 Pour les résultats du Houet et du Kénédougou, contrairement aux dires de
"K.D.F.B.O", les deux exclus n’en sont pas comptables puisqu’ils ont refusé de
battre campagne à l’époque suite à une mésentente interne.

Aujourd’hui, les
principaux animateurs de cette campagne de mai 2002 ont quitté le parti.
Contrairement encore aux allégations de "K.D.F.B.O", aucun des exclus ne
relève de la région électorale des Cascades : l’un est du Houet ( Bobo) et
l’autre du Kénédougou (Orodara).

La vérité des faits

"K.D.F.B.O" en travestissant les faits écrit "ainsi, des principaux activistes,
seul Etienne Traoré peut se prévaloir d’une région bien classée dont il doit le
score au professeur Ki-Zerbo et à madame Coulibaly, députée à l’Assemblée
nationale".

Voici la vérité des faits : le camarade Etienne Traoré (premier
suppléant sur la liste nationale) a battu la campagne dans sa Kossi natale et
y a recueilli 3053 suffrages (soit 10% des suffrages de sa province). madame
Coulibaly a obtenu 2192 suffrages au Mouhoun et le professeur Ki-Zerbo,
3421 au Nayala. La camarade Coulibaly coordonnatrice de la campagne
régionale à l’époque n’a jamais mis les pieds à la Kossi durant toute la
campagne. Seul le professeur Ki-Zerbo y est allé une fois.

Précisons que si
les sièges avaient été attribués sur la base de la province, la Boucle du
Mouhoun (six provinces) aurait eu deux députés PDP/PS issus du Nayala et
de la Kossi ! A la Kossi, grâce au travail d’équipe des "papys" et des jeunes,
le PDP/PS y demeure depuis 1997, le premier parti de l’opposition et le
deuxième en nombre d’électeurs.
S’agissant de la justification de certains actes posés par la direction du parti
depuis le dernier congrès notamment, il faut encore savoir raison garder et
s’en tenir à la vérité.

Ainsi, contrairement aux dires de "K.D.F.B.O" , les
camarades Benjamin Ouédraogo et Etienne Traoré n’ont pas boycotté le
Congrès mais ont été plutôt boycottés et à dessein par certains organisateurs
dudit congrès dont des membres de la direction actuelle du parti. En effet, le
camarde Benjamin Ouédraogo est venu au congrès pour y participer. A sa
grande surprise, la liste des délégués du Kadiogo où il y avait son nom en
tant que président de section a été rejetée par le comité d’organisation. Lui
fallait-il forcer la porte ?

Quant au camarade Etienne Traoré, il a participé au
congrès. Mais autour de la mise en place du bureau, un accord avait été
passé entre lui et l’équipe qui confectionnait la liste du secrétariat exécutif, à
travers l’actuel président du parti. Cette liste devait être avalisée par le
congrès. A l’arrivée, cet accord n’a pas été respecté.

"Faut-il taxer l’UNIR/MS de régionaliste ?"

Quant à l’exclusion des deux présidents des sections du Houet et du
Kénédougou par la seule voie de presse, les justifications de "K.D.F.B.O" ne
sont pas recevables car non fondées : ces deux responsables n’ont jamais
refusé de répondre à la convocation du Secrétariat Exécutif et ils n’ont jamais
été entendus avant cette sanction suprême, et ce, en violation de nos textes
fondamentaux.

En vérité, ils ont été victimes de certains préjugés au sein du
parti, préjugés qui présentent les militants du Houet et du Kénédougou
comme des "régionalistes, des xénophobes" puisqu’ils ont utilisé la notion de
"Grand Ouest" et dit la nécessité de travailler prioritairement (mais sans
exclusive) avec ses ressortissants et les militants de base. Quel parti politique
intelligent au plan stratégique ne tient-il pas compte de la géopolitique ? Le
découpage des circonscriptions électorales tient compte de cette réalité.

Par ailleurs, faut-il taxer l’UNlR/MS de régionaliste, elle qui a installé à Bobo
un coordonnateur de campagne du "Grand Ouest". Dans quel parti au
Burkina Faso, une direction a-t-elle installé un coordonnateur de campagne
qui ne maîtrise pas la langue dominante dans la région électorale ? C’est
seulement la direction (et plus précisément le président) du PDP/PS.

Et ceux
qui ont le bon sens de rappeler cette donnée élémentaire de géopolitique
sont diabolisés comme des régionalistes de la pire espèce. Evitons d’être
hypocrites et de faire des stigmatisations faciles surtout quand il est établi que
ceux-là mêmes qui taxent ainsi les autres n’acceptent pas subir ce qu’ils
tentent de leur imposer.

En quelques mots, tous ceux qui tiennent à la
promotion du parti savent que le Courant de Rénovation a posé de vrais
problèmes. Ils savent que par-delà les orgueils personnels, il faut corriger
certaines décisions malencontreuses : ce ne sera ni une violation des
décisions du congrès, ni une atteinte à l’autorité de la direction, encore moins
"un manque de fair-play."

"Nous sommes déterminés à nous battre"

S’agissant du président du parti, nous rassurons "K.D.F.B.O" que nous
n’avons rien contre sa personne mais nous avons le devoir militant de
contester des actes posés sous sa direction et qui sont effectivement de
nature à affaiblir le parti, notre maison commune. C’est ce que nous avons fait
et continuerons de faire, car pour le Courant de Rénovation, il est important
d’avoir sans cesse à l’idée ces deux vérités élémentaires :

l - Le PDP/PS est un parti de gauche, démocratique et légalement reconnu.
Nous nous battrons avec fermeté pour qu’il soit conduit au mieux selon ces
caractéristiques qui nous réunissent. Nous exprimerons ainsi notre
opposition à toute tendance à le diriger selon des méthodes propres à des
partis clandestins ou adeptes du centralisme démocratique ou à partir de
leurs places dans l’appareil dirigeant, quelques personnes arrêtent des
décisions en des conclaves plus ou moins occultes et viennent ensuite
manipuler les instances statutaires transformées de fait en chambres
d’enregistrement.

2 - La grandeur et la compétence du dirigeant politique se mesurent non pas
à sa capacité d’exclure mais à celle de rassembler ; non pas à sa capacité de
taire les débats internes mais à celle de les organiser ; non pas à sa capacité
de refuser la critique mais à celle de l’accepter ; non pas à sa capacité à
refuser d’écouter mais à celle d’écouter. "K.D.F.B.O", rassurez-vous, nous
sommes déterminés à nous battre pour la grandeur du PDP/PS qui nous
appartient à tous, et cela en militants responsables et critiques.

Si vous avez
décidé de débattre avec nous par presse interposé, c’est votre choix et nous
serons toujours au rendez-vous sans masques ni prête-noms. Donc à la
prochaine si "K.D.F.B.O" le veut bien !

Pour le Courant de Rénovation du PDP/PS :
Kambiré Jean-Claude
Ouédraogo Benjamin
Traoré Etienne

Le Pays