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Nuit du Faso danfani en France : La 6e édition prévue du 26 mai au 1er juin 2020

Publié le mardi 21 janvier 2020 à 13h00min

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Nuit du Faso danfani en France : La  6e édition prévue du 26 mai au 1er juin 2020

« Permettre à tout l’art vestimentaire burkinabè de s’exprimer ». C’est l’ambition affichée par l’Association des créateurs burkinabè de France (ACBF), porteuse de l’événement « La Nuit du Faso danfani ».
La dernière édition qui s’était déroulée le samedi 1er juin 2019
avait vu la participation de plusieurs autorités, compatriotes et amis du Burkina Faso dans la ville de Noisy le Sec (région Île-de-France). A quatre mois de la 6e édition de la Nuit du Faso danfani prévue du 26 mai au 1er juin 2020, nous avons rencontré le comité d’organisation représenté par M. Georges de Baziri, président de l’ACBF, lui-même accompagné de son secrétaire général, M. Saïdou Sawadogo. Bilan et stratégie de mobilisation, engouement et actions menées sur le terrain entre autres au menu de cet entretien du 15 janvier 2020, à Paris.

D’où vous est venue l’idée de la Nuit du Faso danfani ?

La Nuit du Faso danfani sera à sa 6e édition le 30 mai prochain. C’est un événement né en 2015 avec pour but de promouvoir le pagne tissé du Burkina Faso, le Faso danfani, le faire connaître et susciter son port aussi bien par les Burkinabè que par les amis du Burkina.

Le bilan est-il satisfaisant jusqu’à présent ?

Si on se réfère à l’engouement suscité par la Nuit du Faso danfani à Paris, on ne peut qu’être satisfait de ce que nous menons comme activité. Ça fait 5 éditions que les responsables politiques notamment les ministres de la Culture qui se sont succédés ont toujours été présents à la Nuit du Faso danfani à Paris. Et à la dernière édition, Dieu merci, nous avons eu la présence de la première Dame (Ndlr : Mme Adjoavi Sika Kaboré) ; ce qui a donné un éclat particulier à l’événement au sein même de la communauté burkinabè, que ce soit en France, en Europe et même partout dans le monde, puisque nous accueillons des Burkinabè qui arrivent de New -York, d’Allemagne, de la Côte d’Ivoire. Nos convives viennent en Faso danfani, ça veut dire qu’ils commandent des habits Faso danfani depuis le Burkina pour les porter à l’occasion de cet événement. Donc déjà c’est encourageant !

Comment arrivez-vous donc à mobiliser autant de participants et d’exposants chaque année ?

Nous, nous accueillons des stylistes exposants qui arrivent du Burkina et même hors du Burkina ; par exemple il y a Salif C. qui est venu de Dakar (c’est un Burkinabè installé à Dakar), Mamy Sor d’Abidjan, des stylistes comme Soro Bis qui est venu des Etats-Unis. Il faut dire donc qu’on reçoit les gens qui viennent un peu de partout pour participer à l’édition de la Nuit du Faso danfani, et c’est, grâce à vous aussi, la presse, que le message part si loin. On ne peut que vous remerciez pour cela.

De gauche à Droite, SEM Alain Gustave Francis Ilboud et M. Abdoul Karim Sango, ministre burkinabè de la Culture, tous présents à la 5e édition


Des actions ont-elles déjà été menées sur le terrain après la Nuit Faso danfani ?

Déjà, nous faisons en sorte de travailler à nous rendre autonomes puisque nous savons qu’au fil des ans nous ne pouvons pas continuer à solliciter des aides de certains partenaires pour organiser la Nuit du Faso danfani. Donc les fonds que nous récoltons servent à nous rendre davantage autonomes pour pouvoir, à l’avenir, organiser ça sur fonds propres. Et ceux qui nous viendront en aide, ça sera que du bonus.

Ensuite, le deuxième volet, c’est que nous essayons de venir en aide à des associations de tisseuses, puisque c’est la base, pour qu’elles puissent accroître leur capacité de production. Donc après la 5e édition, nous avons pu organiser la remise de 12 kits de métiers à tisser et 6 lots de fils FILSAH (Ndlr : Filature du Sahel) à trois associations de Bobo-Dioulasso, de Kokologho et de Ouagadougou. Chaque association a reçu un lot de 4 métiers à tisser et deux lots de fils. Il faut préciser qu’un lot de fils fait 40 pagnes.

Quel est l’engouement, après cinq éditions, à propos du port du Faso danfani en France et en Europe ? Les lignes commencent-elles à bouger ?

De ce point de vue, ce n’est pas palpable jusqu’à aujourd’hui. Il faut avoir l’honnêteté de le dire. Même si beaucoup s’intéressent au Faso danfani, il faut reconnaître que la mayonnaise a du mal à prendre. Mais pour ce qui est de la communauté africaine, je peux vous rassurer que les lignes commencent à bouger. Il faut ajouter aussi que la labellisation du Faso danfani va permettre aux femmes burkinabè de produire des pagnes de qualité.

C’est d’ailleurs dans cette optique que chaque année, nous essayons d’inviter un pays. Cette année, nous sommes toujours en discussion puisqu’il faut que nous ayons l’aval de SEM Alain Gustave Francis Ilboudo. Compte tenu donc de certains paramètres, nous proposons des pays et nous essayons ensemble de voir pour choisir un pays invité. Le pays invité sera connu très prochainement.

À la dernière édition, vous aviez annoncé de nouvelles couleurs. Quelles sont les innovations à l’affiche cette année ?

À chaque édition, nous tenons compte des remarques et des observations des éditions précédentes. En fonction de cela, nous avons estimé nécessaire de mettre l’accent cette année sur le côté exposition-vente pour permettre à ceux qui viennent avec des produits de pouvoir les écouler. Cette année, nous allons également tenir l’exposition-vente les 26, 27, 28 et 29 mai. La Nuit même du Faso danfani se déroulera le samedi 30 mai et le dimanche on se repose. Le lundi 1er juin qui est lundi de pentecôte, donc férié, à partir de 14h, nous allons inviter tous les participants à un pot de remerciement et d’au revoir.

De gauche à Droite, M. George de Baziri, Président de l’ACBF, Mme Sika Kaboré, Première Dame du Burkina Faso, et M. Abdoul Karim Sango

L’événement se déroule sur combien de jours finalement ?

Donc ça va se passer sur 6 jours, 4 jours d’exposition, une nuit pour célébrer le Faso danfani et la dernière journée qui sera un pot de remerciement à tous les participants. Donc, ça sera du 26 au 1er juin 2020.

Comment comptez-vous tenir en haleine les participants sur 6 jours ?

L’avantage est que les gens connaissent déjà l’événement. Ils savent à quelle période ça se déroule. Nous serons à notre 6e édition. Organiser un tel événement de façon successive à Paris n’est pas donné. Donc nous bénéficions de la confiance et de l’engouement que les gens ont de cette nuit. C’est ce qui nous permet de mobiliser des stylistes mais aussi des artistes. Ils contribuent à attirer plus de personnes.

Combien d’invités attendez-vous ?

Nous louons une salle de 600 personnes et chaque année c’est plein. Ce sera à Noisy Le Sec.

L’exposition aura-t-elle lieu aussi à Noisy le Sec ?

Non, l’exposition se passera dans un endroit qui reste à préciser. Peut-être à l’Ambassade (Ndlr : Ambassade du Burkina à Paris) si nous avons la permission à le faire.

Selon certaines indiscrétions, vous avez eu maille à partir avec certaines associations quant à l’organisation de cet événement. Aujourd’hui, est-ce qu’on peut dire que vous avez fumé le calumet de la paix ?

Logo de la nuit du Faso Danfani

Maille à partir, je dirai que le mot est un peu trop fort. Je dirai plutôt des incompréhensions et des malentendus. Ça peut arriver n’importe où surtout quand on organise un événement de ce type. Mais Dieu merci avec le soutien et le concours de certaines personnes ressources principalement de l’Ambassadeur (Ndlr : SEM Alain Gustave Francis Ilboudo), on a pu se retrouver autour d’une table, discuter et trouver un terrain d’entente. Nous pouvons dire que c’est du passé parce que ce que nous faisons c’est dans le but de rassembler. C’est donc important qu’on puisse aller dans le sens de la cohésion pour le bien des Burkinabè.

Les inscriptions ont-elles déjà commencé ?

Les gens peuvent s’inscrire déjà via l’adresse email de l’association : acbfparis@yahoo.fr. Les stylistes, les artistes, les exposants et tous ceux qui souhaitent participer à la Nuit du Faso danfani, peuvent envoyer un mail et après le comité d’organisation va se reunir et procéder à la sélection en fonction des critères.

Et quels sont ces critères ?

Pour présenter un défilé par exemple, il faut que 60% de cette création soit en pagne tissé Faso danfani.

Et pour le public ?

On ne donne pas de dress-code. Nous, on invite les gens à venir en Faso danfani, c’est des mesures incitatives, on ne peut prendre des mesures coercitives. Mais l’idéal c’est que les gens viennent en Faso danfani, puisque c’est la fête du Faso danfani. L’accès à l’exposition est gratuit mais c’est pour la Nuit du Faso danfani qui coûte 20 euros la participation. Ça va commencer par les allocutions, la remise de distinctions, les prestations d’artistes et un grand bal jusqu’au matin.

Actualité oblige, l’ACBF a-t-elle déjà envisagé des actions de soutien face aux compatriotes en proie aux actes terroristes ?

Tout à fait. Je ne sais pas si c’était en avril dernier, il y a un comité ici qui vient en aide aux victimes. Et lors de leur événement, l’ACBF a participé en donnant un soutien à cette association. En tout cas, nous avons une pensée pour toutes les victimes. Nous prions le bon Dieu pour que la paix et la quiétude reviennent le plus vite dans notre pays.

Remise de lots à des associations de tisseuse au Burkina

Un message à lancer à toute la communauté burkinabè et même au-delà ?

Tout d’abord, nous voudrions adresser nos meilleurs vœux à toute la diaspora burkinabè en France. C’est l’occasion aussi pour nous de remercier toute cette communauté burkinabè en France, les amis du Burkina Faso, nos autorités qui nous soutiennent. Nous invitons les gens à venir découvrir les merveilles du Faso danfani. Cette année le thème sera : « Le Faso danfani, symbole de l’unité et de l’intégrité burkinabè. » Nous invitons les uns et les autres à venir découvrir le Faso danfani et à aider à sa promotion, cela est une fierté nationale.

Un dernier mot ?

On remercie toutes les personnes qui nous soutiennent, nos partenaires, nos sponsors notamment notre sponsor de la 5e édition, M. Mahamoudou Bonkoungou, PDG de EBOMAF, ainsi que Mme Hinna Zoromé, ambassadrice de la 5e édition. Nos remerciements vont également à l’endroit de toutes les associations burkinabè de France et des journalistes culturels. Grâce à eux, nous serons encore à notre 6e édition. Que Dieu fructifie leurs entreprises pour qu’elles continuent de nous accompagner. On remercie enfin le journal Lefaso.net pour tout ce que vous avez fait et continuerez de faire pour nous.

Propos recuillis par Yéroséo Kus, Paris, pour Lefaso.net

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