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Médiation sur la crise ivoirienne : Thabo Mbeki jette l’éponge

Publié le mercredi 31 août 2005 à 08h03min

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La médiation de l’Afrique du Sud pour tenter de résoudre la crise en Côte d’Ivoire, entamée en novembre 2004 par le président sud-africain Thabo Mbeki, est "terminée", a annoncé mardi le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Aziz Pahad, en estimant que c’était désormais à l’ONU de "prendre le relais".

"La médiation a terminé son travail, le Conseil de sécurité de l’ONU doit désormais prendre le relais", a déclaré M. Pahad lors d’un point de presse à Pretoria, à la veille de la présentation devant le Conseil de sécurité d’un rapport de la médiation de l’Afrique du Sud par le ministre de la Défense de ce pays, Mosuioa Lekota.
La médiation du président sud-africain Thabo Mbeki avait débuté en novembre 2004 à la demande de l’Union africaine (UA).

Pendant neuf mois, Thabo Mbeki et plusieurs de ses ministres, dont celui de la Défense et M. Pahad, ont inlassablement travaillé à tenter de rapprocher les points de vue entre le président ivoirien Laurent Gbagbo et ses adversaires.

Le président sud-africain, qui s’est rendu à deux reprises en Côte d’Ivoire en novembre et décembre 2004, dans les zones contrôlées par le régime Gbagbo et celles aux mains de la rébellion (nord), avait ensuite réussi à réunir à Pretoria l’ensemble des protagonistes de la crise ivoirienne deux fois, en avril et en juin 2005.
Ces rencontres avaient abouti aux accords de sortie de crise dits "Pretoria I" et "Pretoria II", qui n’ont jamais été intégralement appliqués.
"Nous pensons qu’il revient à l’ONU et à l’UA" de s’assurer désormais que ces accords "sont appliqués", a affirmé M. Pahad.

Menée par un Africain comme eux, la qualité et l’impartialité de la médiation avaient été saluées par tous les dirigeants ivoiriens, jusqu’à ce que la rébellion des Forces nouvelles (FN) la critique sévèrement, accusant Thabo Mbeki d’avoir pris fait et cause pour le camp du président Gbagbo.

Médiation "décriée et désavouée"

A la suite de ces critiques - lancées après l’arbitrage du médiateur en faveur du chef de l’Etat sur des lois controversées adoptées le 15 juillet en vue de l’élection présidentielle du 30 octobre - le leader des FN, Guillaume Soro, s’était rendu le 20 août à Pretoria pour y rencontrer M. Mbeki.

"Le président a prêté une oreille attentive aux questions que nous avons évoquées et nous avons le sentiment que nous avons été entendus", avait alors déclaré M. Soro.
Mais, cinq jours plus tard, lors d’un séminaire dans leur fief de Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire), les FN publiaient un communiqué dans lequel elles constataient "l’échec des différentes médiations dans la crise ivoirienne".

"La médiation du président Thabo Mbeki a été décriée et désavouée par tous les séminaristes, qui lui reprochent des velléités d’expansionnisme économique, sa partialité dans les jugements rendus et des informations de ventes d’armes au régime de Laurent Gbagbo", ajoutait la rébellion.

L’annonce de la fin de la médiation sud-africaine survient alors que la tension s’est accrue en Côte d’Ivoire où, la semaine dernière, l’ancien chef de l’état-major des forces loyalistes, le général Mathias Doué, avait menacé de "faire partir" M. Gbagbo "par tous les moyens".
De leur côté, les principaux partis d’opposition ont estimé lundi qu’il était "impossible, techniquement et matériellement", d’organiser l’élection présidentielle à la date prévue du 30 octobre. Ils ont exigé la mise en place d’une "transition politique" excluant le président Gbagbo.

Source : AFP

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