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Musique : " Raag ya Béogo " de Tibo, un appel à l’unité pour demain

Publié le vendredi 10 juin 2005 à 07h36min

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De son nom d’artiste " Tibo", un nom traditionnel Moaga, qui signifie l’enfant du fétiche, Charlemagne Congo vient d’amorcer son entrée dans la scène musicale nationale et le show-biz. Avec un premier album intitulé " Raag ya Béogo, demain c’est jour de marché ! " Tibo a concrétisé enfin, un rêve longtemps caressé : celui d’être musicien instrumentaliste.

" Dans le milieu social moaga, lorsqu’une femme a des problèmes pour accoucher ou enfanter, l’on sacrifie le Tibo (fétiche) et dès que l’enfant naît, le prénom de Tibo lui est automatiquement attribué en signe de reconnaissance à la manifestation de cette fécondité ". C’est l’explication que l’artiste musicien a donné à son nom. Il a commencé très tôt la musqiue, attiré par le talent de son père. Celui-ci joue à la guitare et chante également. J’ai aimé à travers lui cet instrument ".

Admis au petit séminaire de Pabré, sa vocation s’est plutôt portée sur les disciplines artistiques, plus précisément la musique, au détriment de la " soutane ". Après Pabré, il a poursuivi son second cycle au lycée Zinda dès les premières heures de la Révolution, où il intégre l’orchestre de cet établissment. Après le Baccalauréat, il accède à l’Université de Ouagadougou, où il a également rejoint le groupe des " étudiants musiciens " de l’orchestre de l’Université de Ouagadougou, (O.U.A).

S’attribuant un genre particulier, il a décidé de travailler seul, afin de se procurer des moyens pour la réalisation de son ambition. Il a réussi à intégrer la Fonction publique, et à consacrer ses temps libres à flirter avec des formations musicales de la place : (Désy et les Sympathic, La dernière trompette), et animé dans quelques maquis bien connus des mélomanes de la capitale : ( Maestro, Jazz, Temple, Café des Sports).

Reconnu comme étant un instrusmentiste (guitariste) de surcroît, il a accompagné de nombreux artistes en studio d’nregistrement. Ses talents ont séduit un producteur franco-italien du nom de Laurent Marc Toffanelo, un amoureux de la culture africaine. C’est avec son soutien que le rêve de Tibo s’est finalement concrétisé dans l’album " Raag Ya Béogo " qui signifie " Demain, c’est jour de marché ! " pour plus de précision : " L’unité c’est pour demain !".

Ce tout premier opus comporte dix (10) titres dont deux (2) en version remix. Ces titres sont respectivement " Nimbaniga ", pour exprimer la souffrance, " Ouaga circulation " pour dénoncer les forfaits des mauvais conducteurs, " Wemba ", la femme célibataire qui a connu des hommes toujours invisibles et caressé des amours qui n’ont jamais existé ! " Nonglom " (l’amour), " M’Ziika, " M’biga "...

Un style s’inspirant des rythmes du terroir moaga

Pour ce nouvel album qui incite à la danse, l’artiste-musicien Tibo s’est inspiré de quatre (4) rythmes du terroir moaga : le warba, une danse initiatique et de louange, le kibga, une variante du warba, mais exclusivement réservé aux femmes, le Wiiré, une danse funéraire, initiatique et récréative selon les circonstances ; et enfin le salou, une danse récréative propre aux musulmans mossi, et comportant un rythme binaire 4/4 qui se danse en ligne par un jeu de pieds.

Tibo chante également en slow, et exploite d’autres rythmes déjà connus au plan mondial comme le rock, le jazz et le blues. Son timbre vocal rappelle les chanteurs de reggae, et le fond musical repose sur la percussion traditionnelle : le djembé, (tambour sénégalais) ; le bendré (tambour calebasse) ; le lounga (tambour d’aisselle) ; le wamdé (calebasse frappée) et enfin le kiéma (castagnette en fer).

Privat OUEDRAOGO
Sidwaya

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