Laurent Gbagbo n’a pas fait le déplacement de Niamey à l’occasion du 9e Sommet des chefs d’Etat de l’union. Il y a délégué son ministre chargé de l’Intégration sous-régionale. Est-ce parce que le dossier sur la nomination du nouveau commissaire ne figurait pas au menu des sujets abordés ? Mystère.

Toujours est -il que le président de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé n’a pas échappé aux questions des journalistes. Il serait au coeur de cet incident, selon notre confrère, "Construire l’Afrique", qui le soupçonne d’être de connivence avec le président ivoirien. En fait, on lui reprocherait d’avoir ignoré les textes en envoyant le commissaire nigérien faire signer la décision de nomination de Jérôme Bro Grébé par le président Tandja Mamadou du Niger.

A la grande surprise de ce dernier, la Cour de justice de l’UEMOA ordonne "un sursis à exécution" de la décision de nomination du nouveau commissaire au motif que "l’installation du nouveau commissaire risque de rendre sans objet le recours principal". L’ancien commissaire est donc maintenu à sa place jusqu’à ce que la Cour tranche le litige. L’affaire a créé un certain malaise.
Le président de la commission se dit "serein". Pour lui, c’est un acte additionnel qui est querellé et il relèverait de la souveraineté des chefs d’Etat.

Le noeud de l’affaire se trouve dans l’inamovibilité des membres de la commission, élus pour un mandat de quatre ans renouvelable. Dans ce cas précis, en relevant son commissaire qui n’est pas en fin de mandat, la Côte d’Ivoire violerait l’inamovibilité du mandat du commissaire.

Une des issues de cette affaire serait que le commissaire Eugène Yayi démissionne (de son gré ou de force). Sinon, la Cour sera obligée de dire le droit, soit en annulant l’acte additionnel ou en le confirmant. Dans un cas comme dans l’autre, la Cour de justice joue gros pour sa crédibilité et celle même de l’institution UEMOA.
La Cour de justice de l’UEMOA est présidée par Yves D. Yehouessi, magistrat béninois.

LES A-COTES DU SOMMET

Le ministre Jean- Baptiste Compaoré pris en otage.

A la fin de la lecture du communiqué final du 9e Sommet de l’UEMOA, c’était le sauve- qui-peut. Si le président du Faso a répondu en quelques minutes aux sollicitations de certains confrères, tel ne fut pas le cas de son ministre des Finances, Jean-Baptiste Compaoré. Pris d’assaut par des journalistes, il a presque demandé pardon pour pouvoir rejoindre le cortège présidentiel qui se préparait à rejoindre l’aéroport.

Ablassé Ouédraogo, candidat non encore déclaré

Ablassé Ouédraogo était un des invités du Sommet. Il représentait la Banque africaine de développement (BAD), dont il est le conseiller du président. Ablassé ouédraogoa mis a profit son séjour à Niamey pour prendre des contacts. L’homme serait un potentiel candidat au poste de directeur général de l’ONUDI. Trois candidats africains sont déjà en lice. Il s’agit d’un Sierra Léonais, d’un Kenyan et d’un Ougandais. Le Burkinabè a jusqu’au 15 avril pour se présenter. A ce qu’on dit, ses chances sont réelles.

Absence ivoirienne

Le président ivoirien n’a pas pu effectuer le déplacement de Niamey. Il s’est fait représenter par son ministre en charge de l’Intégration. La délégation de la section du réseau des journalistes économiques n’ a également pas pu prendre part aux travaux. Elle serait arrivée en retard à l’aéroport.

Ville morte, ventre mort ?.

L’opération ville morte, décrétée par un collectif d’associations de la société civile nigérienne le lendemain du Sommet fut un succès. Les étrangers qui étaient à Niamey ce jour-là avaient peur que les restaurants soient fermés. De ce côté-là, il y a eu plus de peur que de mal, car un certain nombre de "restos" sont restés ouverts. C’est du côté des taxis que les choses se sont compliquées. Ils étaient rares. Certains parmi eux ont quand même circulé, mais sans leur enseigne.

Les "Kilissi" de l’intégration

Rares sont les étrangers qui sont partis de Niamey sans leur stock de cette spécialité nigérienne. De la viande coupée en lamelles généralement fumée et qui se conserve bien. L’engouement des hôtes du Niger pour cette viande a fait dire à quelqu’un que le "kilissi" devrait être labellisé.

Des observateurs de l’UEMOA au Togo.

En principe, l’élection présidentielle au Togo aura lieu le 24 avril prochain. Le conseil inter parlementaire (CIP), embryon du parlement de l’Union y dépêchera une délégation d’observateurs.

Esquives présidentielles

Le président nigérien rempile pour un troisième mandat. Mais dans les coulisses , on apprend que les présidents béninois et malien, sollicités, auraient décliné l’offre.

Par Abdoulaye TAO
Le Pays