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Kalsaka : L’ITIE-BF présente le contenu de son 4e rapport à la population

Publié le jeudi 2 juillet 2015 à 22h20min

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Kalsaka : L’ITIE-BF présente le contenu de son 4e rapport à la population

C’est par Kalsaka que l’équipe de dissémination du 4e rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-BF) a achevé la 2e étape de sa tournée. Ainsi, elle a pu présenter le contenu dudit document dans dix localités. Avec toujours le même engouement. D’autres localités seront visitées les jours à venir.

A Kalsaka, la rencontre a duré moins de trois heures. Une première depuis le début de la tournée. Et pour cause, il fallait accélérer pour permettre aux fidèles musulmans de pouvoir accomplir la prière de Vendredi (la zone est fortement islamisée). L’économie du temps a été faite sur la traduction. Dans les autres localités qui ont accueilli l’équipe de l’ITIE, la traduction se faisait phrase après phrase. A Kalsaka, le traducteur a attendu la fin des exposés pour en faire un bref résumé. Deux communications ont été faites en Français. La première concernait la présentation de la coalition « Publiez ce que vous payez » et la seconde présentait le contenu du rapport 2012 de l’ITIE-BF. Un rapport élaboré par le cabinet britannique Moore Stephens et qui indique que l’ensemble des sociétés minières ont versé plus de 190 milliards de francs CFA en 2012
Faut-il le préciser, la mine de Kalsaka est actuellement en fin d’exercice, le minerai étant épuisé. En 2012, année concernée par le 4e rapport ITIE, cette société a payé en termes de taxes, droits de douane et autres impôts la somme de 10 120 567 114 FCFA.
Une trentaine de personnes issues des services techniques déconcentrés de l’Etat, des services décentralisés, des organisations de la société civile, ainsi que des responsables religieux et coutumiers ont pris part à l’atelier de Kalsaka.
Malgré le temps relativement bref, les questions ont été aussi nombreuses que dans les autres localités. Elles concernaient les objectifs et compétences de l’ITIE, la clé de répartition des taxes superficiaires, les détails sur les paiements des sociétés minières, la restauration de l’environnement, l’après-mine,…
A la fin de cette seconde étape de la tournée de dissémination, le chef de mission Dr Sidiki Guiré, le chargé des rapports et du renforcement des capacités au secrétariat permanent de l’ITIE-BF a dressé un bilan positif. « Nous sommes satisfaits parce que partout où nous sommes passés, aussi bien à Yalgo, Gorom-Gorom, Tongomayel, Séguénéga qu’à Kalsaka, les personnes invitées pour les discussions sont venues. Elles ont posé des questions et soulevé des préoccupations. Les discussions ont été franches comme durant la première étape », a-t-il souligné.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Propos de quelques participants

Adama Ouédraogo, représentant du chef coutumier de Kalsaka
On ne peut que dire merci à l’ITIE. A cette rencontre, on a appris beaucoup de choses sur les états de paiement des sociétés minières, sur ce que les mines apportent au trésor public, chose qu’on ne savait pas. Personnellement, je ne savais pas qu’au niveau de l’ITIE, il y avait la société civile. Je ne savais pas aussi que les services de l’environnement de l’Etat surveillaient les mines pour éviter les cas de manquement aux textes. Donc, je sors enrichi de cette rencontre.
Présentement, les relations entre les populations et Kalsaka mining, on peut dire que ça va. La principale raison qui envoie les conflits, c’est le manque d’information. Mais, depuis 2011, la mine a commencé à comprendre et donc à communiquer plus régulièrement avec les populations, les services techniques, les chefs coutumiers, les religieux… Donc, ça a permis de désamorcer une ‘’certaine bombe’’.

Yacouba Soré, responsable du service financier de la mairie
La rencontre s’est très bien passée. Ça nous a permis de comprendre beaucoup de choses sur la gestion minière. On a appris ce qu’on ne connaissait pas et on a aussi posé des questions pour comprendre. On est satisfait des réponses apportées. Comme désormais, il pense installer des mini-ITIE, elle sera la bienvenue.

Emmanuel Ramdé, responsable des ressources animales de Kalsaka
Cette rencontre d’aujourd’hui nous a éclairé par rapport à ce que la mine verse dans les caisses de l’Etat. Il y a vraiment des informations que nous avons eues ce matin qui nous rassurent que les mines font rentrer de l’argent. Nous ne pouvons que féliciter l’ITIE pour cette initiative et nous l’encourageons à continuer dans cette lancée parce que l’initiative est très bonne. Elle montre à la population burkinabè ce qui rentre dans les caisses de l’Etat et c’est ce qui rentre dans les caisses de l’Etat qui permet au gouvernement burkinabè de fonctionner.
Mais, il faut continuer la veille. Si les techniciens sont vigilants, on pourrait gagner davantage avec les sociétés minières.

Sidiki Guiré, chargé des rapports ITIE et du renforcement des capacités
Comme bilan de la 2e étape de dissémination du 4e rapport ITIE portant sur l’année 2012, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits parce que toutes les étapes où nous sommes passés, aussi bien à Yalgo, Gorom-Gorom, Tongomayel, Séguénéga qu’à Kalsaka, les personnes invitées pour les discussions sont venues. Elles ont posé des questions et soulevé des préoccupations. Les discussions ont été franches comme durant la première étape. On a aussi vu que les problèmes ne sont pas les mêmes en fonction des localités. Par exemple, à Kalsaka et à Séguénéga où les mines sont en fin de vie, les gens sont quand même venus écouter la mission de dissémination de l’ITIE. C’est vrai que le rapport porte sur 2012 et pendant l’année 2012, la société de Kalsaka produisait.

Dans les zones comme Tongomayel, la société est en plein essor. Donc, les populations riveraines du site minier ont des préoccupations particulières qui tournent essentiellement autour des questions de RSE (Responsabilité sociale des entreprises).
Mais, les sociétés minières aussi, dont les représentants sont venus à toutes les étapes sauf à Gorom-Gorom, expliquent aussi leur politique en matière de RSE, leurs contraintes, leurs moyens pour pouvoir satisfaire les besoins. Comme, ce sont des questions volontaires, il n’y a pas une obligation, c’est en fonction de leur politique, de leur budget, de leur vision qu’elles réalisent les actions entrant dans le cadre de la RSE.
On ne peut qu’émettre le vœu que les populations puissent être organisées avant d’aller vers ces sociétés et qu’il y ait des négociations qui permettent d’accroitre les réalisations socio-économiques dans le sens d’apporter plus de développement aux populations des zones rurales impactées par l’extraction minière.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

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