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Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

Publié le mardi 24 mars 2015 à 12h15min

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Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

L’Institut Supérieur des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication a abrité le jeudi 19 mars, la soutenance de mémoire de Mireille Tougouma. Suite au constat que la majorité de ceux qui exercent la fonction de DCPM étaient des journalistes, elle a mené une étude sur le thème : « Du journalisme à la communication institutionnelle : le profil du DCPM dans le dispositif de la communication gouvernementale ». Elle a obtenu la note de 16/20 et est désormais Conseiller en science et techniques de l’information et de la communication.

Initialement prévue pour 10h, c’est finalement aux environs de 11 heures que, Mireille Tougouma a soutenu son mémoire de fin de cycle sur le thème « Du journalisme à la communication institutionnelle : le profil du DCPM dans le dispositif de la communication gouvernementale ». Le jury composé du Dr Firmin Gouba, président du jury, du Dr Cyriaque Paré, directeur de mémoire, et de M. Antoine Kiemdé lui a d’abord permis de faire une brève présentation de son travail, avant de passer à la phase des observations et des questions.

L’étude de Mireille Touugma est partie du constat que la majorité de ceux qui exerçaient la fonction de DCPM ont une formation en journalisme et non en communication. Pour elle, « un journaliste n’est pas un communicateur et un communicateur n’est pas un journaliste ». Elle a donc voulu démontrer que les DCPM des ministères, n’étaient pas assez outillés pour assurer la communication gouvernementale. En plus de cela, leur rôle est souvent mal compris. L’étudiante a donc mené une enquête avec l’ensemble des DCPM des 26 ministères et de 10 institutions publiques de l’Etat pour mieux analyser leur place. Elle a aussi souligné les difficultés qu’elle a rencontrées dans ses recherches, notamment l’indisponibilité de certains de ses enquêtés.

Les membres du jury lui ont à la suite, fait des critiques. Pour le Dr Firmin Gouba « il n’était pas évident avec un tel sujet, de trouver un fil conducteur pour le traiter de manière originale ». En plus de cela, les membres du jury lui ont demandé de nuancer certains propos car tous les domaines se rejoignent dans la communication.
Elle a finalement obtenu la note de 16/20, avec les encouragements du jury.

Résultats de l’enquête

L’importance de la communication n’est plus à démontrer dans la société actuelle marquée par la mondialisation et le besoin de plus en plus exprimé de démocratie, lui-même facilité par les nouveaux espaces d’expression citoyenne offerts par les technologies de l’information et de la communication. De plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs dirigeants, les citoyens disposent désormais d’une diversité de moyens pour se faire entendre. Dans ces conditions, communiquer se présente comme un impératif pour tout gouvernement, soucieux d’éviter la fracture avec son opinion publique. Pour l’impétrante, « mauvaise communication rime avec perte de crédibilité, voire risque de troubles, en témoigne notamment la crise socio politique et militaire qui a secoué le Burkina en 2011 ».

Au Burkina, c’est par un décret présidentiel du 17 décembre 1997, que le gouvernement a décidé d’institutionnaliser la communication gouvernementale. L’application de ce décret consacra officiellement dans les différents ministères des DCPM qui dans les faits existaient déjà dans certains départements depuis les indépendances et exerçaient sous l’appellation de correspondants de presse. De façon générale, les missions et attributs des différentes DCPM sont les suivantes :
-  élaborer une stratégie de communication du ministère avec ses partenaires,
-  traiter la revue quotidienne de presse,
-  gérer les relations avec les organes de presse,
-  gérer les relations avec les institutions partenaires,
-  assurer la couverture médiatique des activités,
-  assurer la mise en place d’une documentation et des statistiques de presse en rapport avec les activités du ministère,
-  assurer la circulation de l’information à l’interne.

Cependant sur le terrain, il y a un grand décalage entre les attributions des DCPM et ce qu’ils font. Les tâches du DCPM au Burkina Faso se résument à 99% des cas à la revue de presse et aux relations presse.

« Les journalistes qui assument les fonctions de DCPM et de communicateurs institutionnels, n’ont pas la formation de base nécessaire pour mener à bien leurs missions », en déduit Tougouma Mireille. En effet, 24 DCPM sur les 26 sont des journalistes. 53.84% soit plus de la moitié ont une formation purement journalistique dont la plupart viennent de l’ISTIC. Il n’y a qu’un seul DCPM qui a une formation de base en communication institutionnelle. Du côté des directions de communication des institutions de l’Etat, 80% sont passés du journalisme à la communication.

Par ailleurs, le manque de personnel dans les directions de communication est crucial. Ce personnel, même quand il existe a des compétences autres qu’en communication. Par exemple, 80% des directions de communication institutionnelle fonctionnent avec moins de 5 agents. Elle note aussi que le manque de compétence en matière de communication institutionnelle les empêche de s’affirmer et de s’intégrer pleinement dans le dispositif du ministère dont ils sont chargés de soigner l’image. « Au final, le rôle qu’il joue s’éloigne de plus en plus de celui du communicateur institutionnel, pour se confiner à celui de l’attaché de presse », conclut-elle. L’attaché presse est celui qui élabore une stratégie de relations avec les médias, constitue des fichiers de presse, rédige les communiqués, organise les conférences de presse, etc.

Après ces résultats qui font état d’un visage peu reluisant de la communication gouvernementale, elle a fait les suggestions suivantes afin qu’elle retrouve ses lettres de noblesse :
-  que les DCPM fassent comprendre leur rôle, et qu’ils suivent de solides formations en communication gouvernementale ou institutionnelle ;
-  que les journalistes qui désirent embrasser la carrière de DCPM travaillent à instaurer un climat de confiance avec leurs collaborateurs des ministères où ils sont affectés ;
-  que l’Etat accorde plus d’importance à ce secteur en dotant les directions de la communication de moyens financiers plus conséquents.
-  que l’ISTIC, principal pourvoyeur de DCPM et de journalistes des médias publics, ouvre des cycles de spécialisation en métiers de la communication afin de suppléer le manque de formation des DCPM en communication institutionnelle et gouvernementale.

Aïssatou Diallo (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 mars 2015 à 12:42 En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    ma nièce tu es valable, tu semble aimer ce que tu fais comme un de mes jeunes frères qui est chargé de communication dans une institution non moins importante de la place. Je te souhaite bon vent !
    ps : tu es de yako ou de koupéla ?

  • Le 24 mars 2015 à 14:00, par le bon citoyen En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille. Le sujet intéressant et bonne approche de la part de l’étudiante.

  • Le 24 mars 2015 à 14:04, par papou En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Félicitation et l’étudiante car le thème est vraiment d’actualité

  • Le 24 mars 2015 à 14:41, par Angelo En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Felicitation pour ta soutenance. Que Dieu te benisse.

    Intervenant 1 : Ta niece et tu n’as meme pas son contact ni sa position actuelle ??? Et c’est par internet tu veux des renseignement sur elle ??? Ah la famille !!!! N’attendez pas ces occasions pour garder le contact en famille car c’est important. Neanmoins mieux vaut tard que jamais : j’espere qu’elle te reconnaitra et te fera signe.

  • Le 24 mars 2015 à 16:07 En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    @Angelo laisse lui là c’est anango plan il fait sinon il n’ya aucun lien de parenté entre eux comme tous les moyens sont bons pour draguer femme donc lui là aussi essaie cette nouvelle technique de drague là je suis sur que son slogan à lui c’est les nièces sont faites pour les neveux et vice versa.. tchrrrrrrrrrr garçon djandjou là

  • Le 24 mars 2015 à 16:52, par kélétigui En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Vraiment ce thème sort de l’ordinaire et montre comment même le gouvernement fait la confusion entre communicateur et journaliste. C’est dommage que très peu de personne comprennent le travail des communicateurs dans les ministères et dans nos institutions. Le travail des DCPM ne limitent pas à la relation de presse. Bravo et courage !!

  • Le 24 mars 2015 à 17:46 En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Beau thème, belle analyse ! Toutes mes félicitations ! Je suis spécialiste en communication d’entreprise, et je l’ai toujours répété, l’information relève de la communication mais ce n’est pas pour autant que les spécialistes de l’information sont des spécialistes de la communication des institutions et vis versa, ce serait trop facile. Aujourd’hui, même les animateurs et autres présentateurs d’émissions se disent "communicateur", c’est un abus du terme.
    Un communicateur est une personne qui a poursuivie des études spécifiques dans le domaine : com. politique, d’entreprise, environnementale, médicale, ...
    Un point important que je veux aussi soulever : un marketeur n’est pas un communicateur ! Spécialement pour toutes ces entreprises qui recrutent en voulant du 2 en 1. Les deux filières sont longues et distinctes, vouloir un marketeur-communicateur c’est comme vouloir un juriste-économiste ... ça existe, mais c’est deux postes différents ou un poste à salaire double (pour quelqu’un qui s’est formé dans le deux domaines).
    Pour finir, les universités qui proposent des filières "marketing-communication" envoient les étudiants à l’abattoir, car ces derniers ne seront pas spécialisés, mais auront juste des notions dans les deux domaines, ce qui ne pèse pas lourd dans le marché de l’emploi.
    Encore Bravo mademoiselle TOUGOUMA, je vous souhaite du succès et surtout de l’épanouissement dans votre futur métier.

  • Le 24 mars 2015 à 17:52, par Aïssatou En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    félicitation à elle. j’ai assisté à sa soutenance et j’ai vu une étudiante très passionnée par son thème.
    néanmoins j’aimerais ajouter qu’au département de communication et de journalisme de l’université de Ouagadougou, les étudiants suivent tous deux années de tronc commun où on leur apprend les bases de la communication institutionnelle, de la communication pour le développement et du journalisme. peut être que l’istic pourrait prendre exemple.
    ces disciplines sont certes différentes mais elles sont aussi complémentaires.
    pour moi le problème se pose lorsque par exemple un mathématicien ou un juriste se dit journaliste. des gens ne vont pas se former pour rien. on a beau avoir une belle plume, il manque les références théoriques. la connaissance de l’éthique et de la déontologie du métier. toutes choses qui sont nécessaires pour faire un bon journaliste

  • Le 24 mars 2015 à 22:22, par OAN En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    félicitation Mimi (tonton Ouali)

  • Le 25 mars 2015 à 16:12 En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Félicitation camarade,
    j’ai aimé certaines phrases de ton mémoire, que je juge directes et osées. Ces phrases me rappel le campus, l’on a rien à perdre. Etant étudiante, on peu bien parler ainsi. Je t’encourage surtout, dans ta carrière, à developper encore plus tes notions de diplomatie pour bien dire les choses dans la courtoisie (en étant pas trop directe quoi !). Aussi, je pense que les journalistes ont des modules de communication non !
    Une question, aide moi : une entreprise qui pollue l’air et dérange le voisinage et les riverains doit-elle recruter un environnementaliste qui va assurer la communication avec le voisinage et les riverains ou un communicateur. L’environnementaliste connais mieux le problème qu’il sera d’ailleurs chargé de resoudre techniquement, n’est -il pas plus à l’aise sur les sujets de pollution qu’un pur communicateur ? Et puis, dans la formation des environnementalistes, il y a des modules de communication qui montrent les techniques de communication. Je suis profane sur ton sujet hein...

  • Le 25 mars 2015 à 21:37, par Mireille Tougma En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Merci pour vos encouragements.

  • Le 27 mars 2015 à 11:25, par Maramata SYLLA En réponse à : Soutenance à l’ISTIC : Le rôle du Directeur de la Communication et de la Presse Ministérielle analysé par Tougouma Mireille

    Bonjour Tougouma Mireille,
    Recevez toutes mes félicitations et tous mes encouragements dans votre parcours professionnel.
    La problématique que vous avez soulevé dans votre mémoire n’est ni nouveau ni propre au Burkina Faso. Déjà, en France les premiers Directeurs de Communication furent des journalistes issus des rédactions. En effet, il existe une différence entre les métiers de journalisme et ceux de la communication. Le carnet d’adresses dans les différentes rédactions, la maitrise du rédactionnel et une méconnaissance des enjeux de la communication conduisent à l’avantage des journalistes quand il s’agit de pourvoir des postes en communication. En tout cas, dans mon pays le Sénégal, tous les postes de responsables de la communication dans l’administration publique et dans les différents gouvernements sont occupés par des anciens journalistes. Le profil des chargés de la communication a beaucoup et a rapidement évolué, ce qui promet un avenir radieux avec le développement de la communication digitale.
    Rappelons également que la communication est pluridisciplinaire !
    Bien des choses.

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