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Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

Publié le dimanche 30 novembre 2014 à 08h41min

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Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

« Vox populi, vox Dei ». « La voix du peuple est la voix de Dieu ». Et à Ouagadougou cela ne manque pas de préoccuper bien du monde. Notamment ceux qui occupent des postes de direction ou de conseillers dans l’administration et sont considérés par l’opinion comme les complices du régime précédent et, du même coup, comme de potentiels prévaricateurs, corrupteurs ou corrompus.

Les voilà donc en stand by, avec un glaive au-dessus de la tête ne sachant pas s’ils vont survivre ou être « décapités », la vindicte populaire étant nécessairement relayée par les instances du nouveau pouvoir qui a besoin d’un ancrage … populaire. Le moine anglais Alcuin, à qui l’on attribue cet adage, ne manquait pas de partager le point de vue de ceux qui sont ainsi sur le grill. Dans sa lettre à Charlemagne, écrite en 798, il disait : « Et ces gens qui continuent à dire que la voix du peuple est la voix de Dieu ne devraient pas être écoutés, car la nature turbulente de la foule est toujours proche de la folie ». Machiavel, huit siècles plus tard, pensait, lui, que « ce n’est pas sans raison qu’on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l’opinion publique pronostiquer les événements d’une manière si merveilleuse, qu’on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux ».

Entre Alcuin et Machiavel, il faut savoir raison garder. « La voix du peuple est la voix de Dieu », peut-être pour ceux qui croient en Dieu… et dans le peuple ? Mais n’oublions pas un autre enseignement, si je peux me permettre cette approximation : « Les voies de Dieu sont impénétrables » ! Evidemment, un mois après la chute de Blaise Compaoré, la pression populaire est forte à Ouaga, d’autant plus forte qu’elle a dégagé en deux jours de manifestations un régime en place depuis près de trois décennies et dont personne ne pensait qu’il pouvait ainsi tomber comme une mangue trop mûre. Et puis, à force d’hurler dans les rues le nom de Thomas Sankara, le sentiment est venu que cette insurrection, qui avait amené « l’élite » de l’armée au pouvoir, pouvait être, aussi, une révolution.

Michel Kafando, dans son discours d’investiture, lui qui n’était pas « sankariste » et avait affirmé nettement sa différence en 1983*, a tenu à rendre un hommage appuyé au capitaine rebelle (cf. LDD Spécial Week-End 0656/Samedi 22-dimanche 23 novembre 2014). La tendance s’affirme, depuis, et la population n’entend pas lâcher la proie pour l’ombre. Adama Sagnon, éphémère ministre de la Culture et du Tourisme, en a fait l’expérience : on ne peut pas être et avoir été (cf. LDD Burkina Faso 0457/Mardi 25 novembre 2014). Du même coup, le discours se radicalise et, parfois, la transition (cette équipe n’est là que pour un an) semble vouloir se donner des airs de révolution : on évoque même dans l’entourage du premier ministre la nationalisation de certaines entreprises… !

Ironie des choses : bien des « sankaristes » de la première heure et des militants « révolutionnaires » incontestables font (ou vont faire) les frais de ce retour à « l’idéal » de la révolution de 1983. C’est ainsi : les révolutions dévorent toujours les révolutionnaires. Même si entre le 4 août 1983 et le 31 octobre 2014 rien n’est comparable : ni aux plans national, régional, international. Mais les icônes ont un avantage : on les pare des couleurs que l’on veut sans se soucier de la réalité. Sankara, enfoui dans la mémoire collective de la jeunesse burkinabè, est, en 2014, porteur d’une espérance dont il aura été, par le passé, un des fossoyeurs.

Expression de cette « sankarisation » du Burkina Faso : l’élection de Chériff Moumina Sy à la présidence du Conseil national de transition (CNT). Sy a été proche de Sankara, « on partageait un même idéal pour le pays, un même idéal pour l’Afrique »**. Fils du général Baba Sy, grand chancelier (je vais y revenir), c’est un des grands frères de Chériff Sy qui avait fait le lycée Ouezzin Coulibaly avec Sankara et c’est dans le cadre familial que des relations se sont développées. « Après, j’ai retrouvé Sankara sur le terrain de la lutte politique pour la transformation […] de notre pays ».

Les deux hommes auraient échangé encore le 13 octobre 1987. « Nous avons eu à parler de la situation qui prévalait parce qu’il était manifeste qu’il y aurait un clash et nous nous disions qu’il y avait quand même un certain nombre de mesures à prendre par rapport à cela ». Sy s’étonnera d’ailleurs que de personnalités qui ont participé à « l’avènement du 15 octobre 1987 » se soient retrouvées par la suite dans l’opposition à Blaise Compaoré. Et s’il a partagé « un idéal commun » avec Sankara, il dit se méfier de l’appellation de « sankariste » : « Beaucoup de gens y mettent un contenu qui est le leur, mais que je ne partage pas forcément ». Il ajoute cependant : « D’une certaine manière, cette période a représenté une certaine excellence dans la gouvernance malgré tous les défauts. Moi, je ne suis pas de ceux-là qui chantent que tout a été bien. Non, il y a eu des manquements graves, très graves même, mais je dis et j’affirme que ce pays a avancé grâce à cette période ».

Refusant de « se figer dans le passé », Chériff Sy souligne : « Aujourd’hui, par rapport au libéralisme dans lequel nous vivons et qui, de mon point de vue, est loin de pouvoir apporter le bien-être auquel notre peuple a droit, je pense qu’on est obligé, chaque fois, de se remémorer cette époque ».

Au sujet de Compaoré, Chériff Sy dit alors (cet entretien date d’il y a deux ans) : « Quand bien même je ne partage pas du tout la gouvernance de Blaise […], il n’en demeure pas moins que le Burkina est là, qu’il y a eu des transformations au Burkina […] Quelle que soit la manière dont le président Compaoré quittera le pouvoir, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, comme ceux qui les ont précédés, que ce soit lui ou Sankara, chacun, d’une manière ou d’une autre, aura apporté sa pierre dans la construction du Burkina Faso ». Il ajoutait alors : « Quand je me remémore ce que nous avons vu ici, l’explosion militaro-sociale que nous avons vue en 2011, préfigure ce qui pourrait nous arriver parce que nous sommes dans une société très hypocrite, nous fonctionnons sur des non-dits, nous fonctionnons sur des mépris et des arrogances qui font que, Dieu nous pardonne, si ça doit exploser, ce ne sera pas beau à voir ». Nous en sommes-là. Chériff Sy, directeur de l’hebdomadaire Bendré, candidat à la présidence de la transition, est le président du Conseil national de transition (CNT). De commentateur, le voilà passé au rôle d’acteur majeur.

NB – Evoquant la lutte d’influence entre généraux à la suite de la démission de Blaise Compaoré (cf. LDD Burkina Faso 0459/Jeudi 27 novembre 2014), j’ai parlé du général Kodio Lougué, ambassadeur au Mali, en lieu et place du général Kouameh Lougué dont le nom avait été scandé par une partie de la population lors des événements des 30-31 octobre 2014. Kouameh Lougué a été, depuis, évacué en France pour y être soigné après avoir été blessé à Ouagadougou. Que l’un et l’autre veuillent bien m’excuser pour cette erreur de transcription.

* Pour mesurer l’ampleur du mythe autour de Thomas Sankara (qu’il faut resituer dans le contexte de l’époque ce qui le rend plus compréhensible), et, du même coup, ce qui pouvait être écrit sur ceux qui ne partageaient toute sa vision des choses, il faut relire le livre de Sennen Andriamirado, « Sankara le rebelle » (éd. Jeune Afrique Livres, Paris, 1987) publié quelques mois avant les événements du 15 octobre 1987 et qui évoque les positionnements politiques de Michel Kafando (pp. 72-73, 121, 133).

** Toutes ces citations sont extraites de l’entretien avec Chériff Sy publié par le quotidien Le Pays du dimanche 14 octobre 2012 (http://www.lepays.bf/?SY-CHERIF-DP-DE-BENDRE).

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

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Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2014 à 09:41, par Habon En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Je ne savais pas que Sy etait le fils du genral Sy. Alors on assiste a une transition entre pere et fils, entre freres comee vouliat le faire Blaise Compaore. Alors rien n’est nouveau. Hier les Sankaristes ont perdu le pouvoir, aujourd’hui il semble que ce sont eurx qui siont de retour et demain ? Non le pays merite mieux que les ABC et les sankaristes. Il faut avancer. Les enfants des anciens politiciens sont aux affaires. Le fils du paysan restera paysan. C’est injuste

  • Le 30 novembre 2014 à 10:32 En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    L’arrogance de Shériff SY ne date pas d’aujourd’hui. J’ose espérer qu’à la tête du CNT, il va un peu se calmer pour incarner les idéaux de Thomas SANKARA qui n’a laissé personne indifférent.
    Mais les contradictions entre Thomas Sankara et Blaise Compaoré font partie de la dialectique politique et M. BEJOT le sait parfaitement.
    Dès lors, ni démon ni ange, sans Thomas SANKARA, sans Blaise COMPAORE, le peuple burkinabè doit aller de l’avant par :
    - La construction d’amphi-théâtres en nombre suffisants dans nos différentes universités parce que l’argent qu’il y a dans le pays et l’aide étrangère le permettent LARGEMENT.
    - La construction des écoles maternelles, primaires, des collèges et lycées parce que l’argent qu’il y a dans le pays et l’aide étrangère le permettent AMPLEMENT.
    - La construction des CSPS et des Hôpitaux en nombres suffisants et la mise en place d’un système d’assurance-maladie universelle parce que l’argent qu’il y a dans le pays et l’aide étrangère le permettent SUR TOUTE LA LIGNE.
    Voyez que la satisfaction des besoins de notre peuple est facile car ce peuple n’a pas besoin de fromage et de déssert, mais du plat essentiel de résistance. Le peuple résistera donc pour son plat de résistance et la fuite de Blaise Compaoré est une preuve palpable que le peuple est le plus fort. Rien ne sera plus comme avant au Burkina et les gouvernants doivent avoir compris la leçon des 30 et 31 octobre 5/5.

  • Le 30 novembre 2014 à 12:32 En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Réaction au Commentaire 1 : A t’il compris que le développement ne se résume pas à quelques constructions si dans le même temps, on pille les maigres ressources de l’état pour s’enrichir illicitement. Et que dire des multinationales qui pillent notre sous sol comme l’or et, sans respecter l’environnement, et, encore moins, un minimum de transparence et de redevabilité ? Que servirons vos infrastructures qui sont indispensables à réaliser mais qu’il faut savoir gérer ? Alors, à vous entendre, il n’y aurait aucun responsable de la chienlit actuelle au BF, c’est un peu facile alors qu’un régime a fait 27 ans au pouvoir et n’a rien fait... ce qui explique que Blaise voulait mourrir au pouvoir et d’autres, que sa fille assure la suite.... Mon Dieu avec de tels raisonnements, le BF n’est pas sorti de l’auberge !

  • Le 30 novembre 2014 à 12:56, par YIRMOAGA En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Tant que le politique ne va pas s’attaquer à la démographie galopante, à l’inconscience de la population ignorante avec des considérations rétrogrades et religieuses avec la polygamie où la procréation des déchets de la société, le BURKINA FASO est voué à un échec et une catastrophe humanitaire suite à un conflit inter génération. Le soulèvement des 30 et 31 est un signe révélateur, et chacun veut vivre selon, et la génération sacrifiée va devoir..........? OUAGA va devenir une bombe dans un proche avenir et personne ne sera à l’abri.La monter de l’intégrisme religieux de part et d’autre ,le manque d’espace et d’espoir pour les autres, enfin, une interpellation, sinon que........?

  • Le 30 novembre 2014 à 14:12 En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    C’est par la faute du CDP, de François Compaoré et, en dernier ressort de Blaise Compaoré lui-même en tant que Président (qui devait savoir dire un non catégorique à son clan pour la modification de l’article 37 de la Constitution) que, finalement, le Burkina Faso a eu Shériff SY comme président du CNT. Si le fonctionnement normal des institutions et l’article 37 de la Constitution avaient été scrupuleusement respectés, quelqu’un comme Shériff SY, qui n’a jamais fait d’études de journalisme ou d’études tout court, n’aurait jamais accédé à un tel poste de responsabilité. Je n’aurai pas personnellement voté pour cet agitateur débile qui n’a aucune tolérance pour personne (car sa nature turbulente est toujours proche de sa folie) Alcuin. Vivement que la période transitoire se termine rapidement au bout de douze mois et que le Burkina Faso retrouve de vraies personnes compétentes pour diriger notre pays. Shériff Sy peut donc dire merci à François Compaoré et à ses amis "entêteurs" et tripatouilleurs de constitution qui ont conduit à cette situation lamentable. Baark Biiga.

  • Le 30 novembre 2014 à 15:14, par LeMossi En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    J’étais en classe de 4e quand les revolutionnaires faisaient irruption sur la scène politique nationale. Tous jeunes pioniers, nous étions emerveillés par l’energie débordante et l’idéalisme des premiers responsables. Malheureusement, ns etions en periode de guerre froide et tt responsable politique soucieux du bien-être des populations dt il avait la charge devait savoir choisir ses amitiés. Les discours enflammés et ideologiques ne suffisent pas, mm s’ils contribuent à l’eveil des conscience. À mon humble avis, nos dirigeants politiques ont bcp à apprendre du Roi Salomon ds la parabole des deux femmes qui revendiquaient la maternité d’un mm enfants. Sinon c’est la catastrophe.

    Ns etions tous très admiratifs de Thom Sank. Mais de là à le déifier, il y a un ps qu’il ne faudrait ps franchir. Souvenons-ns que les premières exécutions sommaires st intervenues sous la Révolution. Fidele Guebré, Yorian Gabriel, etc. étaient les premiers aux poteaux. Oú st-ils enterrés ? Qui se soucie de leurs ayants droit ? Les questions st légion. Quand on introduit la violence en politique, on peut aussi en être victime. Alors, justice pr Thom Sank, mais n’oublions ps les "ennemis de la Révolution" que le CNR a fait tuer. Ils ont des familles qui les aiment eux aussi.

  • Le 30 novembre 2014 à 18:52, par SOME En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    C’est pitoyable ton raisonnement (intervenat n°1) : ce n’est pas parce qu’on est fils de tel ou tel qu’on ne peut rien apporter a sa communauté dans laquelle on vit. J’ai milité avec Cheryf sous la revolution et il a été toujours fidele par rapport a la revolution sankariste contrairement a d’autres (et pas des moindres) qui ont rejoint Blaise. Rien n’empechait Cheryf d’aller manger aussi comme les autres. Et pourtant il a refusé et a meme été menacé de mort. Et il est resté en vie Dieu sait comment… Comparer le nepotisme de Blaise compaore au fait que cherif soit le fils de Baba Sy et de ce fait il ne peut etre revolutionnaire, c’est totalement une idiotie, une comprehension tres limitée de ce que c’est la pensée de thomas sankara.
    Quant au n°5 Baak biga, je ne sais de quoi il parle mais dire que Cheryf n’a jamais fait d’etudes, alors là… chapeau pour TON MENSONGE GROS COMME CA. Informe toi mieux car nous avons fait l’université de ouaga ensemble, puis paris ensemble. Demande simplement a certains qui etaient les grands du CDP, eux ils savenrt. Rien que ca …Restons objectif meme quand on n’aime pas quelqu ‘un.
    SOME

  • Le 30 novembre 2014 à 21:16 En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Somé, dis-nous quelles études de journalisme Sheriff a fait ? Ce n’est d’ailleurs pas un défaut pour lui de ne pas avoir fait d’études de journalisme pour venir après créer un quotidien que personnellement, je ne lis pas et "mettrai à la poubelle". C’est d’ailleurs une qualité pour ce type que d’être un "self made man" en journalisme. Cependant, ce qui me dérange vraiment chez lui, c’est son arrogance et son impolitesse caractérisées. Il n’a de respect pour personne et j’espère vivement qu’il va se bonifier en vieillissant ou en occupant le poste de Président du CNT. ça c’est sûr que pour son arrogance et son irrespect des autres, sa tête m’est totalement insupportable parce qu’il n’est pas du tout beau. Dieu me pardonne ! Sans rancune, SOMé. Baark Biiga.

  • Le 30 novembre 2014 à 21:20 En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Ne t’inquiète pas SOME pour "TON MENSONGE GROS COMME çA". Ce qui vient ce n’est pas ce qui est passé. Je me demande si tu connais vraiment Sherif. Je lui souhaite en tous cas bonne chance à la tête du CNT.

  • Le 30 novembre 2014 à 22:53, par Malick En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    SY Moumouni n’a jamais fait d’études supérieures sérieuses. Je mets au défi quiconque de nous publier son CV et son parcours universitaire (il n’a jamais eu le BAC). Ce que je sais, avant d’être Directeur de BENDRE et Journaliste sans diplôme, , il a été enseignant révolutionnaire en 1986 à Ouahigouya (après le dégagement de 1600 enseignants de la fonction publique par Thomas SANKARA). Il était à la fois enseignant de Philosophie, de Français, d’Histoire-Géo sans en avoir les compétences (quelle catastrophe ? Mais bon, c’était ça aussi la période du CNR de Thomas SANKARA qui n’hésitait pas à dire que même les dolotières pouvaient construire des ponts). Tout ceux qui ont vécu cette période ont vu ce que cela a donné. Une génération d’élèves sacrifiés.

    Malick

  • Le 1er décembre 2014 à 08:51 En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Je suis d’accord avec YIRMOAGA même si celui-ci emploie des mots très durs. Le Burkina Faso doit oser poser le problème de la démographie galopante de notre population. J’invite nos autorités de se pencher sur la question et de la mettre sur la place publique, comme elles ont eu à le faire pour des pratiques telles l’excision, le mariage précoce ... Sinon, un pays que ne maîtrise pas sa démographie ne peut pas se développer et c’est bonjour les fléaux sociaux y relatifs avec tout son corollaire : chômage, précarité, laissés pour compte, mendiants, intégrisme religieux, violence, montée de la délinquance .....

  • Le 1er décembre 2014 à 17:36, par Ilboudo Ablassé En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Au début du choix de monsieur Michel Kafando président du Faso,j’étais très septique.Mais depuis son discours de prise de fonction j’étais très très satisfait.Monsieur le président que Dieu tout puissant vous accompagne.Vous, accompagné de notre premier ministre actuel(notre libérateur qui est venu pour poursuivre l’œuvre inachevé de Thomas Sankara l’espoir assassiné par compaoré blaise) nous sommes fiers de vous que nos ancêtres vous aides à poser les fondements de notre cher Faso.Vous(président et son premier ministre)rentrez dans l’histoire par la grande porte.Excellence Monsieur le président du Faso,permettez moi d’apporter ma modeste contribution pour la gestion de cette transition.Nous saluons beaucoup ceux qui a été déjà fait.je vous jugère aussi de nous aidez sur les points suivants :
    - La suppression de la lois 013 de la fonction publique en vigueur depuis 1999 et qui privilégie les contractuels au détriment des fonctionnaires .Sur ce point une proposition du gouvernement déchu voulais la dissoudre avec des mesures d’accompagnements et selon la rumeur chaque fonctionnaire allait avoir 2800000fcfa qui à mon sens est en deçà de ce que chacun doit avoir.Pour cela ,je vous demande que si chaque fonctionnaire pouvait bénéficier d’un logement de la ville de son choix avec 3000000f cfa trois millions( vu chère té de la vie, la grande majorité des fonctionnaires non pas de logement)ou à défaut que chaque fonctionnaire bénéficie d’ une parcelle de la ville de son choix avec la somme de 5000000f cf a cinq millions Et notre reclassement dans les mêmes catégories que les contractuels.
    - Des audits concernant les parcelles et que ceux qui ont 100 ou plus ,le surplus soit retiré pour les autres qui n’avaient pas .Pour il lustrer, dans la mairie de Bogodogo,j’avais une maison non lotie que j’ai investie plus de 400000f cfa ,après le recensement ,les parcelles ont été l’objet de tir au sort .Beaucoup comme moi ont perdu.Ma maison a été emportée pendant la construction d’une route et les victimes devraient bénéficier de parcelle pour cela j’ai même adressé une demande à la nouvelle mairie du quartier Karpala même scénario c’est sans suite .Beaucoup ont été recensés mais comme nous étions pas CDP nous avons été chassé et nous vivons dans le non lotis de DICOfait derrière Yamtenga.Nous demandons que vous prenez les fiches de recensement du lotissement du secteur 29,28,30 à l’époque du maire Drabo Zenabou vous verrez beaucoup de malversations .Beaucoup de courage à vous mon président et mon premier ministre Que Dieu vous aide .AVEC DIEU VOUS APAISEREZ LES CŒURS DES BURKINABÉ MEURTRIS PENDANT CE LONG RÈGNE DE compaoré blaise QUI A ÉTÉ UNE GROSSE ERREUR DE NOTRE HISTOIRE.
    - 

  • Le 1er décembre 2014 à 23:17, par Le prospectiviste En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Vivement que les internautes reviennent sur les préoccupations réelles du citoyens sachant que nous traînons un passé très lourd de conséquences. Les causes profondes du déficit social que nous enregistrons aujourd’hui proviennent essentiellement des mauvaises orientations politiques qui ont conduit notre pays, sur une très longue période de prés de 30 années, dans des ténèbres.
    Nos attentes aujourd’hui avec la nouvelle équipe dirigeante devraient se focaliser effectivement sur des actions correctives des dérives de gestion occasionnées par l’ancien régime.
    Nos attentes sont encore plus grandes dans les forces de proposition. Nous souhaitons le développement de la vision prospective, sur une longue période de 40 ans par exemple du Burkina, horizon 2015-2055, a l’exemple de la vision prospective du Burkina a l’horizon 2025 existant déjà. Cette nouvelle référence, je la nommerai le « Livre Blanc du Burkina des Hommes intègres ». Ce document à concevoir, recueillera un large consensus national et fournira les grands axes du Développement de notre cher Faso ou tous les domaines seront pris en compte et sera applicable par tout parti qui accède au pouvoir.
    En plus de la loi fondamentale et de la nouvelle charte, ce document sera une forme de gouvernail qui va guider l’exécutif dans la conduite des affaires de l’Etat.
    Sauvons notre Faso
    Le prospectiviste

  • Le 3 décembre 2014 à 00:40, par TRAORE En réponse à : Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

    Madame, Monsieur,

    Dans d’une année, par notre vote, nous choisirons le chemin que notre pays empruntera pendant cinq ans.

    Au quotidien, la crise se fait durement sentir.
    Notre pays est confronté à un chômage record et s’enfonce dans la récession autant que dans l’austérité.

    L’industrie a été abandonnée depuis trop longtemps et nos agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail. Tout augmente : les soins et les mutuelles, le logement et les transports, le gaz et l’électricité.

    L’école et l’hôpital sont abîmés, les agents publics stigmatisés. Partout, l’insécurité gagne du terrain et la justice perd des moyens.

    Notre jeunesse est sacrifiée et devra faire face, si rien n’est fait, à un environnement dégradé, des retraites non financées, une dette considérable.

    À cette situation, il y a des responsables. Il y a la finance, bien sûr, qui a pris le contrôle sur l’économie, la société et même nos vies. Il y a les politiques injustes et inefficaces menées depuis dix ans. Il y a les fautes économiques et morales des quinquennats finissants.

    Notre devoir est de permettre le changement. Un vrai changement. Nous devons plutôt redonner confiance aux Burkinabés et faire redémarrer le progrès. Ce qui est en cause, c’est la souveraineté de la République face aux marchés. Voilà pourquoi nous devons redresser le Burkina, redresser ses finances et son économie.

    Le redressement est indispensable, mais il ne sera possible que dans la justice. Fiscalité, éducation, logement, santé, accès à l’énergie, sécurité, services publics, nouveaux droits, culture : l’âme du Burkina, c’est l’égalité.

    Nous devons redonner confiance dans l’avenir et retrouver la promesse républicaine, et d’abord pour notre jeunesse.

    En permettant à chaque génération de vivre mieux que la précédente. En rendant l’État impartial et en faisant respecter la morale publique. En portant haut les valeurs du Burkina dans le monde.

    Nous devons nous préparé à cette mission tout au long d’une vie dévouée au bien public. Nous devons connaitre la grandeur et la dureté. Nous devons mesurer l’ardeur qu’elle exige, autant que les sacrifices qu’elle impose. Oui, nous devons être prêt à conduire notre nation, à redresser le Burkina et à rassembler les Burkinabés.

    Ce changement, nous le construirons avec tous les Burkinabés. Les salariés et les entrepreneurs, les élus locaux et les partenaires sociaux, les associations et les citoyens doivent être mobilisés pour le bien public. Nous devons renforcer le Parlement. Nous devons redonner à la justice les moyens d’accomplir son travail en toute indépendance.
    Nous devons nous engager un nouvel acte de la décentralisation.
    A faire confiance aux forces vives du pays.

    Un grand débat va se dérouler dans le pays. Pour lui donner tout son sens, j’ai voulu formuler des propositions précises, que je vous soumets. Ce sont mes engagements.
    Je les tiendrai

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