Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Il a quitté les bancs à onze (11ans). Aujourd’hui âgé de 28 ans, l’homme encadre des brevetés et des bacheliers des écoles professionnelles de Bobo. « Amoureux fou » du fer forgé, Idrissa Kambi, puisque c’est de lui qu’il s’agit rêve grand : Conquérir l’Afrique de l’ouest grâce au métier du fer forgé.
Dans son atelier, on a du mal à le distinguer de ses employés. Au four et au moulin, le Maître du fer forgé (nom de son atelier) est marié et père d’une fille. Venu à la soudure d’abord par passion puis par obligation (abandon des cours par manque de moyens financiers), Idrissa kambi fait partie de ces jeunes Bobolais qui « charment » Ouagadougou.
Présentement sollicité de toute part, l’histoire de l’homme avec la soudure remonte à 1997. Alors en vacances, son père lui demanda ce qu’il aimerait faire quand il sera grand. Comme dans un rêve, l’enfant opte pour la soudure. Il n’en fallait pas plus pour que le père le conduise chez Adama Coulibaly, un soudeur de la place.
Toutefois, et à l’image de nombre de ses frères, la rentrée scolaire 1997-1998 va être mal vécue par Idrissa Kambi. En effet, pour des raisons de difficultés financières, le « vieux » va demander à ses enfants de poursuivre l’apprentissage dans des ateliers.
Le jeune Kambi fait bon cœur en acceptant d’arpenter le chemin de l’atelier de son patron. Apprenti soudeur, Idrissa affronte rapidement les difficultés de la vie. « Les difficultés pour un jeune apprenant ce sont les commissions. Pendant longtemps, le patron n’a fait que m’envoyer. Je passais toute ma journée à faire des commissions. Après, j’ai commencé à faire des petits travaux. Il m’a fallu attendre trois ans pour réellement commencer à apprendre. Avec le recul, je pense que le patron testait mon amour pour le travail », raconte-t-il non sans fierté.
Une fois à la tâche, le « petit apprenti » fait montre d’un amour sans faille pour son travail. Toujours présent à l’atelier, le jeune soudeur séduit son patron. De plus en plus, il fait office de bras droit. Comme son père, son premier patron l’oriente chez un autre soudeur en 2005. Pour une nouvelle aventure.
Idrissa à la découverte du Fer forgé
C’est avec Bonaventure APF qu’Idrissa Kambi va découvrir le fer forgé. En plus de la soudure classique, le métier du fer forgé exige des qualités de designer ; ce qui est loin d’inquiéter notre soudeur ! Dans cette nouvelle école de formation, Idrissa Kambi va se montrer, une fois de plus, intraitable.
Son génie créateur le pousse sur le moteur de recherche « Google ». Et c’est grâce à Google que ce soudeur moderne va supplanter ses camardes : « Tous les dimanches, je partais au cyber. Sur google, je visionnais les modèles de meubles, de salons, de balcons, de portails, de charpentes…, en fer forgé. Une fois dans l’atelier j’essayais de reproduire ces modèles. C’est ainsi que je suis devenu le spécialiste en fer forgé de notre atelier »
« Je suis mon propre boss »
Comme en 2005, notre soudeur quitte son patron en 2009. Sauf que cette fois-ci, il va devoir s’installer à son propre compte. Avec en tout et pour tout, une meule, une poche, un étau comme matériel de travail. Il démarre l’aventure en fabriquant une étagère en fer forgé. Le pari est gagnant. Car un fonctionnaire va s’adjuger le précieux objet à 75.000 F CFA.
Des amis de ce fonctionnaire approchent le « nouveau patron » pour des commandes. Rapidement, Idrissa Kambi fait appel à son tour à des apprentis : « le temps de me rendre compte, j’étais devenu un patron. C’est en 2010 que j’ai réalisé que j’avais fait un grand pas dans ma vie. J’étais débordé de travail. Dans la mesure où j’étais beaucoup sollicité à Bobo 2010 (cité des forces vives construite à l’occasion des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina) ».
A entendre Idrissa parler, on peut dire que 2010 a été, comme le dit l’artiste musicien ivoirien JC Pluriel « l’année de son année ». Car, juste après les festivités du cinquantenaire, des opérateurs économiques, des personnalités de l’Etat burkinabè le sollicitent sur des chantiers à Ouagadougou.
« Le métier n’est pas fait uniquement pour les ghanéens »
Ayant sous sa coupe une vingtaine d’employés en 2014, Idrissa Kambi dit continuer son apprentissage. Sollicité malgré lui par des centres de formation professionnelle, l’homme dit être obligé de refuser des centaines de demandes de stage ou d’apprentissages : « Que ce soit dans ma famille, dans mon quartier ou à l’atelier, je reçois chaque fois des demandes de stage ou d’apprentissage. Cela me réjouit même si je ne peux pas satisfaire tout le monde. Ce qui me plait aujourd’hui, c’est que les Burkinabè sont en train de changer de regard. Moi j’ai arrêté l’école au CE1 mais je forme aujourd’hui des bacheliers », dit-il.
Comme un défi à lui-même, Idrissa Kambi pense que le métier n’est pas l’apanage des seuls Ghanéens qui sont connus au Burkina pour leurs ingéniosités. « Beaucoup de gens croyaient que j’étais un Ghanéen. A défaut de ça, les gens disent que nos meubles ont été importés de l’extérieur. Mais ce que je veux dire aux gens c’est que nous pouvons faire mieux que les autres. Mon rêve aujourd’hui est d’ouvrir un centre de formation à Bobo-Dioulasso pour permettre aux jeunes Burkinabè de conquérir un jour toute l’Afrique de l’ouest grâce au métier du fer forgé ».
Ousséni BANCE
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 4 septembre 2014 à 17:07, par richi En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Bonsoir Bancé
Voilà ce qu’on appelle le journalisme utile. Des jeunes pourraient être inspirés et pour s’insérer socialement et économiquement pour le développement du BF. Contrairement à l’étudiant Diallo qui explique les braquages et autres problèmes d’insécurité à l’Est, par le manque d’opportunités.
étant donné que internet n’est pas accessible à tous, comment faire connaitre ces genres d’exemples dans tout Burkina ? Il faut vraiment y réfléchir. Par exemple, demander l’appui pour organiser des conférences dans les provinces avec ce Mr, avec cet exemple. Dans l’Agriculture et l’élevage nous avons des jeunes exemples. Vous dans ces cas, signer le reportage avec votre mail pour permettre aux internautes de vous contacter. Les grandes fortunes de ce monde ne sont pas tous nés avec des cuillères (pas des couilles hier comme les Belges aiment à confondre) en or dans la bouche. n’oubliez pas de partager votre mail même si il faut créer une adresse pour la circonstance. Ensemble, nous pouvons démontrer que nous pouvons réussir avec le courage et l’abnégation. Merci et bon courage à ce jeune
2. Le 4 septembre 2014 à 17:11 En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Seul le travail paye. Qu’il continu ainsi. l’avenir l’apartient. Courage.
3. Le 4 septembre 2014 à 17:12, par NANDIA Idrissa En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
puisse Dieu bénir abondamment ce garçon et qu’il le conduise par la main sur le chemin de sa vie. comme quoi chacun de nous a son métier en lui et l’ignore. il est bien la preuve vivante que il n’ya pas par l’école qu’on peut réussir dans la vie et sa vie.
4. Le 4 septembre 2014 à 17:18 En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Courage mon grand
5. Le 4 septembre 2014 à 18:35, par Ka En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Voilà un jeune qu’un ministre de l’industrie s’il est qualifié dans son poste, doit épauler en finance dans le cadre d’aide aux PME, afin qu’il puisse former d’avantage des jeunes pour le marché de l’emploi afin de résorber le chômage des jeunes. Pourquoi n’est pas le permettre d’ouvrir un centre de formation dans le cadre de ce métier qui est indispensable dans l’immobilier et le bâtiment qui sont pour le Burkina émergent.. Bon vent Kambi.
6. Le 4 septembre 2014 à 18:40, par Goodman En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Vraiment fier de ton parcours, c’est un parcours difficile qui est aussi un parcours de rêve. Bonne chance pour la suite.
7. Le 4 septembre 2014 à 20:06 En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Courage Idrissa. Il faut croire en ses rêves et se donner la volonté de les réaliser. Il n’y rien d’impossible. Puisse Dieu t’assister.
8. Le 5 septembre 2014 à 04:18, par Ka En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Voilà un jeune qu’un ministre de l’industrie s’il est qualifié dans son poste, doit épauler en finance dans le cadre d’aide aux PME, afin qu’il puisse former d’avantage des jeunes pour le marché de l’emploi afin de résorbe le chômage des jeunes. Pourquoi n’est pas le permettre d’ouvrir un centre de formation dans le cadre de ce métier qui est indispensable a ‘immobilier et le bâtiment qui sont pour le Burkina émergente. Bon vent Kambi.
9. Le 5 septembre 2014 à 12:30, par baki En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
beaucoup de courage que le dieu te garde longtemps pour que projet soit une realitée.
10. Le 5 septembre 2014 à 13:07, par Ka En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Voilà un jeune que le ministre chargé de l’industrie doit épauler en financièrement dans le cadre d’aide aux PME, afin qu’il puisse former d’avantage des jeunes pour le marché de l’emploi afin de résorber le chômage des jeunes. Pourquoi n’est pas le permettre d’ouvrir un centre de formation dans le cadre de ce métier dont dépend l‘immobilier et le bâtiment qui développe le Burkina émergente. Bon vent Kambi.
11. Le 11 septembre 2014 à 06:07, par Didier En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Tous mes respects pour ce fils digne de ses parents et du Faso. On a besoin de ton numéro de téléphone s’il vous plaît. Que le SEIGNEUR te protège.
12. Le 23 septembre 2014 à 08:05, par Tene K. En réponse à : Métier : Idrissa Kambi rêve de « conquérir » l’Afrique de l’ouest grâce au Fer forgé
Felecitation Fils du Burkina et cher journaliste merci pour cette richesse revele que Le Seigneur vous Benisse. Cher fils Idrissa que toutes les portes d’oportunites s’ouvrent devant toi que les grands entrepreneurs du monde entier te cherchent pour ton talent AU NOM DE JESUS.