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Baskouré : Les vœux perpétuels de Marie Yvonne Kaboré dans la congrégation des sœurs de la Sainte-Croix

Publié le jeudi 19 juin 2014 à 21h39min

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Baskouré : Les vœux perpétuels de Marie Yvonne Kaboré dans la congrégation des sœurs de la Sainte-Croix

La communauté catholique de Baskouré, un village situé à une quinzaine de kilomètres de Koupèla, sur la route de Fada N’gourma, était le 14 juin dernier en fête. Et pour cause, une de leurs filles, Marie Yvonne Kaboré prononçait ses vœux perpétuels dans la congrégation des sœurs de la Sainte-Croix. Chants, danses ont ponctué la journée.

Aucun catholique de Baskouré ou de ses environnants n’a voulu se faire conter l’évènement. En voitures, à motos, à vélos et même à pieds, les fidèles catholiques ont rallié l’église Christ-Roi de l’Univers de Baskouré. Pour l’occasion, c’est l’évêque du diocèse de Tenkodogo, Mgr Prosper Kontiebo, qui a effectué le déplacement de Baskouré pour présider la liturgie.

Après un très long chemin vocationnel qui l’a conduite chez les religieuses de la Sainte-Croix, Marie Yvonne Kaboré a pu prononcer ses vœux perpétuels. La phrase biblique qu’elle a choisie pour la guider le reste de sa vie est bien pleine de sens : « Me voici : je viens faire rien que ta volonté…Enseigne-moi à la discerner ». Un désir de se confier à Dieu. « Lorsque nous sommes dans les mains de Dieu, il faut Le laisser nous modeler. Sinon, vu l’imperfection de l’homme, il pourrait avoir des ratés si nous décidons de nous façonner nous-mêmes. C’est pour cela qu’il est nécessaire de Le laisser nous fabriquer selon son vouloir », explique celle qui veut, de sa vie de consacrée, témoigner de l’amour du Christ dans son milieu. « La mission qui m’est confiée est d’être témoin au milieu des chrétiens et de ceux avec qui je vais travailler, de cette joie et de cet amour pour le Christ durant toute ma vie », a-t-elle ajouté.

Originaire du petit mais très croyant village de Baskouré (il abrite aussi le petit séminaire), la sœur Marie Yvonne Kaboré a su développer les qualités et les valeurs qui lui n’ont pas laissé indifférentes ses formatrices et qui lui ont permis d’entrer solennellement dans cette congrégation.

La sœur Maryse Brisson, supérieure de la Communauté des sœurs de la Sainte-Croix au Burkina, n’a pas passé sous silence toutes ces qualités. « Yvonne, tu sais que, pour moi, les rencontres ne sont pas fortuites. Nos chemins se sont croisés dès tes premiers en Sainte-Croix. Le croisement de nos chemins s’est prolongé au fil des ans jusqu’aujourd’hui. C’est une rencontre de découverte et de certitude. Je me permets de te rappeler quelque chose : d’abord, il y a en toi la crainte de Dieu. Ne la perds jamais. Elle est merveille et fait trembler. Cette crainte fait chercher les voies de Dieu et qui force à se soumettre. Parfois, je me convaincs que Dieu doit prendre plaisir à te voir. Tu te fais remarquer par ton zèle et ta passion », a-t-elle relevé non sans mettre en garde sa jeune sœur contre les tentations de quitter les voies du Seigneur : « Mais gare à toi car ton Dieu est jaloux. Ton zèle et ta passion doivent être à son service. Je sais que tu as beaucoup de projets mais arrange-toi pour qu’ils coïncident avec ceux de Dieu. Sinon Il va te déranger comme Il l’a fait à Jacob ou te terrasser comme Paul. Maintenant je suis certaine que tu es une appelée selon le Cœur de Dieu. Je Le remercie donc pour ta passion, ton zèle, ta crainte que je sais qui sera cette fois riche de tes richesses. »

Koupèla, un archidiocèse pourvoyeur de vocations

L’archidiocèse de Koupèla a une histoire religieuse singulière. Il a accueilli les premiers missionnaires arrivés au Burkina. C’était en l’an de grâce 1900. Il a été ensuite choisi en 1956 pour devenir le siège de la première juridiction catholique d’Afrique occidentale française confiée au clergé africain. Aussi l’un des fils de cette localité, Mgr Dieudonné Yougbaré, a été le premier évêque d’Afrique noire occidentale. Cet ensemble de faits religieux ont certainement contribué à susciter beaucoup de vocations dans l’archidiocèse qui abrite même aujourd’hui, le petit séminaire de Baskouré.

C’est tout à fait normal que sœur Maryse Brisson ait tenu à souligner cela. « Je serai portée à dire que Koupèla est l’archidiocèse des appelés. Vous devez avoir des valeurs particulières ici qui font que les jeunes filles et les jeunes garçons sont capables de repérer les signes de Dieu. Mon souhait est que Dieu continue de prendre plaisir à se promener chez vous, dans vos familles, qu’Il jette son regard sur les jeunes filles et garçons pour en faire des élus pour le travail de son Royaume ».

La congrégation des sœurs de la Sainte-Croix

Créée en 1837 au Mans par le Bienheureux Basile Moreau, la congrégation de la Sainte-Croix forme des sœurs enseignantes. La maison-mère, St. Mary’s College, fondée en 1844, se trouve aux Etats-Unis à Notre Dame dans l’Indiana. Les deux autres congrégations féminines de la famille de la Sainte-Croix, sont les Marianites de Sainte-Croix et les Sœurs de Sainte-Croix (au Canada). Elles ne doivent pas être confondues avec les Sœurs de la Sainte-Croix de Menzingen (en Suisse), fondée également en 1844. Elles sont présentes au Bengladesh, au Brésil, en Ouganda, au Pérou, au Ghana, au Mexique et au Burkina Faso. Elles étaient 551 religieuses réparties dans 117 maisons en 2005.

Première à s’engager dans cette congrégation de Baskouré, sœur Marie Yvonne Kaboré a pour mission, comme l’a souligné Mgr Prospère Kontiebo, d’être un exemple afin de susciter d’autres vocations chez les jeunes filles de Baskouré et aussi dans tout l’archidiocèse de Koupèla.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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