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Village de Bouboura : Un repère pour l’identité africaine

Publié le dimanche 6 octobre 2013 à 22h41min

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 Village de Bouboura : Un repère pour l’identité africaine

L’individualisme et l’appât du gain facile, ont durement bouleversé l’unicité de la famille africaine. Pire, ils ont développé des comportements tels que le vol (dans toutes ses formes) et la sorcellerie négative au sein d’une même communauté, voire même d’une famille consanguine. Face à cette métamorphose regrettable, le village de Bouboura est resté uni et ne connait pas le vol et la sorcellerie négative. Zou-Noun Sanou, sexagénaire et natif dudit village, nous a conté l’histoire de la localité.

Village relevant de la commune rurale de Fô, Bouboura est une fierté pour les fils et filles de cette localité. Précédemment installée sur la colline au milieu de cailloux, la population a du opter pour la plaine juste au pied de la colline. Vivant dans la modernité, les sages de Bouboura n’ont jamais abandonné une tradition chère aux pères - fondateurs du village. Il s’agit de l’interdiction stricte du vol sur le territoire du village et de la pratique de la sorcellerie négative. Tout le monde à Bouboura, y compris les villages environnants et lointains, obéissent à cette culture. A Bouboura, tout le monde s’aime. Autrement dit, personne ne peut vouloir du mal à son prochain. Il n’y a pas de querelles entre coépouses ou de bagarres entre conjoints.

En effet, lorsque des coépouses se disputent, aucune d’elles ne garde rancune contre l’autre. Si par malheur une d’entre elles demeure dans son état belliqueux après la dispute, la sanction est immédiate et peut lui coûter la vie. C’est pourquoi, il n’y a pas de bagarres entre coépouses dans ce village. C’est également la même chose pour les conjoins. Un mari peut hausser le ton sur son épouse, mais jamais il ne peut en faire une habitude. L’empoisonnement et le « wack » à son prochain, n’existent pas à Bouboura. Autant, un résidant ne peut vouloir du mal contre son prochain, autant, les visiteurs quelles que soient leurs provenances, ne peuvent s’adonner à ces pratiques. Tous ceux qui ont tenté de désobéir à cet interdit, ont payé de leur vie. Voici le cas d’une visiteuse selon Zou-Noun Sanou : « Doda est venue rendre visite à sa sœur jumelle dans le village de Bouboura. Jalouse de la fille aînée de la coépouse de sa sœur, Doda voulait mettre fin à la vie de la jeune fille. Elle empoisonne la poudre du néré qu’elle fait consommer par la petite.

Non seulement Doda n’a pas eu gain de cause, mais est morte suite à une diarrhée d’un jour. C’est après que les dieux de la brousse ont dénoncé sa pratique ». Autant le mal contre autrui est interdit à Bouboura, le vol y est aussi proscrit. Les objets de valeur (moto, vélos ou autres choses) peuvent passer des nuits et des jours au-dehors. Personne n’ose y toucher. Les voleurs sont sanctionnés au même titre que les sorciers. « Les dieux de la brousse, le Wiétomi (nom d’un fétiche) et Zoyôgô (un cours d’eau) sont les protecteurs du village contre tout mal », nous a confié le sexagénaire. Cette obligation traditionnelle fait régner une harmonie sociale à Bouboura, qui est un trésor pour la culture africaine. L’Afrique est longtemps restée unie grâce à sa culture qui est en souffrance de nos jours. Que le village de Bouboura soit une référence pour les nombreux jeunes africains qui ne croient plus en leurs cultures.

Souro DAO/ daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 7 octobre 2013 à 15:29, par LeVoltaique En réponse à : Village de Bouboura : Un repère pour l’identité africaine

    Le dit territoire fait-il frontiere avec le plateau Mossi ?
    Les Moaga ignorent-ils son existance ?
    Avec tous ces objets de valeur :moto, vélos, femmes teint clair..ou autres..je parie qu’a partir d’aujourd’hui, le sommeil de Wietomi sera trouble par mes esclaves Moaga.

    Unite...Travail...Justice

    • Le 7 octobre 2013 à 19:49, par wendenda3 En réponse à : Village de Bouboura : Un repère pour l’identité africaine

      ceci n’est pas l’apanage d’une ethnie donnée ; je voudrais saisir l’occasion pour te rappeler ,voltaïque, que ce village a gardé jusque ici son homogénéité ethnique . Tant que des cultures vont se croiser, tant que des gens quitteront leurs villages d’origine pour s’installer loin de leur terre natale, tant que nous allons copier la manière de vivre de l’autre, il y aura toujours déracinement culturel. Et le plus grand fautif n’est personne d’autre que celui que nous avons nommé RELIGION venue de je ne sais où, elle bouleverse tout sur son passage ; même les sexagénaires ne sont pas épargnés. prions Dieu pour que le virus de la religion ne gagne pas ce village sinon que nous perdrons cette référence !

    • Le 7 octobre 2013 à 21:34 En réponse à : Village de Bouboura : Un repère pour l’identité africaine

      Ya ca amener Bopubouera a Ouaga ou se trouve un gouvernment qui n’ est pas en odeur de saintete avec l’ honnete. Si Bouboura demange a ouaga, la bonne gouvernance y sera.

  • Le 26 novembre 2018 à 20:14, par Lassoun sanou En réponse à : Village de Bouboura : Un repère pour l’identité africaine

    Je demande à tout les jeunes de bouboura de ce reunice et de ce regroupe en famille et de ce réveiller pour que notre puis avoir d’électricité ou d’eau et je m’adresse aussi autorités Burkinabè de faire quelque chose pour notre village qui s’appelle bouboura situé a la frontière Mali Burkina Faso un village pauvre et faminé .... . Ect département de fô province de houet.....

  • Le 30 janvier 2022 à 12:23, par Mohamed lassoun sanou En réponse à : Village de Bouboura : Un repère pour l’identité africaine

    Mohamed Sanou lassoun ne a bouboura/29/01/1990, je suis fier de mon village bouboura, mais il nous manque beaucoup de soutien nous avons un problème d’eau, et électricité, les voies ne sont pas bon du tout le village est enclave , nous avons toujours des difficultés pour nous rendre en ville ou dans les village d’acote , même nos coton finis pour que les camions les récupère c’est tout à fait un problème dans nous demandons à l’état Burkinabé, et la mairie du commune de revoir les choses davantage...écrit par Mohamed Sanou lassoun, résidé au Sénégal depuis 2011 pour pris de contact n’existe pas à m’écrire sur mon mail.Mohamedsanou1985@gmail.com ou au 00221774037993 direct wascap

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