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Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

Publié le dimanche 24 mars 2013 à 22h44min

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La ministre des Droits humains et de la Promotion civique a effectué le vendredi 22 mars 2013 un déplacement à Passakongo, village située à un jet de pierre de Dédougou. Dans cette localité où un conflit foncier oppose depuis plusieurs années, les Peulhs aux Bwabas, Julie Nigna est allée exhorter les deux communautés à enterrer la hache de guerre.

Le déplacement du ministre des Droits humains et de la Promotion civique à Passakongo intervient une semaine avant la commémoration de la Journée du souvenir dont les activités sont prévues cette année à Dédougou. Julie Nigna est allée exhorter la communauté bwaba à apprendre « le vivre ensemble », socle d’un développement durable. « Nous avons suivi à travers la presse qu’une crise sévit à Passakongo. C’est pourquoi, au nom du gouvernement, nous sommes là ce matin (ndlr) pour vous transmettre le message de paix, de solidarité et de cohésion sociale », a d’entrée de jeu souligné la ministre. L’émissaire du gouvernement a ensuite traduit ses remerciements à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont intervenu dans la résolution de cette crise avant d’écouter la version de la notabilité bwaba sur les faits qui ont favorisé le déclenchement de la crise.

Prenant la parole, le chef de la communauté bwaba, à travers son porte-parole est longuement revenu sur la genèse du conflit. Un conflit qui, d’après lui, fut orchestré par la communauté peulh qui se réclame propriétaire terrien à Passakongo et dans ses environnants. Courant mars 2012, ils sont allés jusqu’à nous empêcher de construire des habitations. Face à ces agissements, nous avons entamé des démarches auprès de l’autorité afin qu’elle ramène les Peulhs à la raison. Malheureusement, a poursuivi le porte-parole du chef bwaba, toutes les voies de négociations ont été épuisées et les Peulhs n’ont pas voulu entendre raison. C’est en ce moment que nous avons décidé de résoudre nous même le problème, a déclaré le porte-parole du chef devant la ministre et sa délégation. La suite de l’histoire, on la connaît tous. Dégradation de biens mobiliers et immobiliers, abatage d’animaux domestiques sans nécessité, coups et blessures volontaires, bref, les 16 et 17 avril 2012, les Bwaba se sont livrés à une véritable chasse à l’homme envers la communauté peulh. Le 12 novembre 2012, 68 personnes soupçonnées d’avoir participé sont arrêtées puis incarcérées. 15 novembre 2012, le procès s’ouvre. A l’heure du verdict, 23 personnes du camp bwaba sont condamnées.

« La paix oui, mais la libération des détenus d’abord »

Février et mars 2013, la communauté bwaba organise une série de marches pour réclamer la libération des détenus. Pour le porte-parole du chef, la justice n’a pas fait preuve d’impartialité dans le jugement de l’affaire car elle ne s’est pas donner le temps de les écouter avant de procéder à des condamnations. C’est à ce niveau qu’intervient la réaction du ministre Julie Nigna qui, non sans s’être rassuré que ses interlocuteurs du jour ont fait appel à la suite du verdict rendu par le tribunal, a expliqué que la justice, c’est une question de procédure. On n’est obligé de suivre toutes ces procédures. Ce ne sont pas vos marches qui vont influencer le travail de la justice. Au contraire, vous aggravez le sort de vos parents en prison. Le traitement auxquels ils ont droit est une faveur que l’autorité vous offre car chacun de vous est autorisé à leur rendre visite à tout moment. Si vous continuer à manifester, on peut les transférer à la prison de Bobo-Dioulasso, puisque les détenus n’appartiennent plus au tribunal de Dédougou, mais à la Cour d’appel de Bobo-Dioulasso, prévient l’émissaire du gouvernement. Toutefois, elle a invité la communauté bwaba à observer le calme du moment où le procès en appel aura lieu.

« Soyez tolérants, car la vie en communauté est indispensable et ce n’est pas ici seulement. Il faut éviter surtout de se rendre justice, a par ailleurs indiqué la ministre. S’adressant aux jeunes, le gouverneur de la région a, pour sa part, rappelé que la violence ne donne jamais de solution. Celui qui se sent lésé, a le droit de se plaindre, ajoute Victor Dabiré. Alors que l’on croyait le message du ministre et de sa délégation bien perçu par la foule compacte venue l’écouter sur la place du marché, un certain Elysée Sama, visiblement en quête de popularité, se présentant comme porte-parole de la communauté bwaba, enfonce le clou en ces termes : « Si vous voulez que la paix revienne à Passakongo, libérez nos parents ». C’est dire une fois de plus que la fin du feuilleton sur la crise de Passakongo n’est pas pour demain. On peut donc s’en convaincre avec le gouverneur de la région, lorsqu’il déclare sans ambage que des mains invisibles sont dernière cette crise. L’autorité doit donc sévir pour ramener le calme une fois pour toute dans cette localité.

Ousmane TRAORE

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 25 mars 2013 à 03:59 En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

    Chaque fois les gens voient des mains invisibles derrière. Il faut que le gouvernement mène ses propres enquêtes pour connaître les coulisses de cette affaire, sinon même si on libère les détenus aujourd’hui, le problème va demeurer.
    1. les autorités coutumières, (le chef de Dédougou en tête) sont mouillées dans l’affaire : il a été corrompu par les peulh au départ par l’intermédiaire d’un nommé BIERA. Voilà pourquoi, il a fuit Passakongo lors d’une tentative de médiation. Ce dernier n’a pas d’autorité sur Passakongo, pourquoi va -t-il y mener la médiation ? Ce jour il s’est fait signifier que lui-même est assis sur les terres de Passakongo.
    2. tous les Peuh de Dédougou Nord sont parenté : ils se sont cotisé pour actionner la corruption jusqu’au palais de justice.
    3. les Peulh ont affirmé fièrement d’être à l’origine de la mort des Trois frères KONATE (Mathias, Koalo et Venace).
    4. Les enquêtes ont été menées à charge contre les BWABA.
    5. A la justice, l’enquête n’a pas pris en compte les antécédents du problème. Il y a une genèse. le problème a été pris par la fin. le germe est toujours vivant, en couvaison.
    6. Le Peulh ne sera plus le bienvenu dans Dédougou Nord quelque soit l’issus du problème et les Peulh le savent. Ce qui les sauvent est la parenté qui existe entre eux et les Bwaba car il y a des liens de mariage entre les deux communautés.

  • Le 25 mars 2013 à 09:54, par Arrangement En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

    Moi, je donne raison à ses pauvres paysans de Passakongo. Nos autorités parlent de justice ; oui c’est vrai, la justice, on ne peut s’en passer mais dans ce pays, on sait comment la justice est rendue. Notre justice n’est pas impartiale ni indépendante. C’est une justice contre les pauvres. Lorsque c’est un pauvre, on parle de justice et quand il s’agit d’un riche où quelqu’un du régime en place (Affaire Guiro par exemple et plusieurs d’autres affaires), il y’a pas de justice.Ces villageois ne comprennent pas les procédures de justice que la Ministre leur parle ; ce sont des analphabètes, ils ne savent pas ce que s’est q’une décision de justice. Moi, je pense que nos autorités qui prônent la paix, doivent les comprendre dans cet état esprit et libérer les détenus puisque la condition première de ces bwabas pour qu’il y ait la paix, c’est la libération de leurs frères. Ne dit- on pas souvent qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ? Je pense que les libérer pour qu’il y ait la paix est mieux que de les laisser purger leur peine et qu’après leur sortie le conflit continue et comme ça je ne sais pas comment arriver un jour à le résoudre de façon définitive et pouvoir amener les deux communautés à revivre ensemble comme si de rien n’était. Je pense qu’après tout ça ce sont les peuls de ce village qui sont une minorité et qui se sont assimilés aux bwabas qui continuerons à souffrir davantage. Alors autorités du pays fassent quelque chose pendant qu’il est temps car ces deux communautés ont besoin de revivre ensemble dans la paix comme l’ont fait leurs grands arrières parents.

  • Le 25 mars 2013 à 12:51, par Tuensi En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

    Merci à la ministre pour cette mission de conciliation au nom du Gouvernement. Il faut toujours saluer toute initiative tendant à trouver des solutions à un problème.
    Néanmoins, je dois dire que malheureusement le Gouvernement n’est pas sincère dans sa démarche.
    1) Lors des pérmices des évenements, des autorités en ont été informées. Pas de réaction pour anticiper ;
    2) Ensuite, dès les premiers événements (destruction de la seule maison du fauteur de trouble), la réaction des forces de l’ordre dépéchées a aggravé les choses. Bastonnade des gens (Peuhl, Bwaba, étrangers, etc.) le jour du marché du village, jusqu’à l’utilisation de grenades lacrymogènes ayant enflammé 2 hangards du marché.
    3) Dans la foulé, les jeunes sur ces faits ont attaqué les forces de l’ordre qu’ils ont réussi à faire fuire, puis sont allés incendier d’autres concessions de peuhls, qu’ils trouvaient impliqués dans la contestation de la chefferie coutumière à Passakongo. Je rappelle que certaines familles peuhl n’ont jamais été inquiétées, ni n’ont jamais du quitter le village jusqu’à présent.
    4) S’en suit une médiation conduite sous l’égide du Gouvernement, dont l’aboutissement a permis aux peuhls qui avaient fuit de rejoindre, à l’exception du fauteur de trouble (Mr Diallo Mamadou).
    5) Contre toute attente, un dossier judicaire apparait et nombre de jeunes du village sont convoqués en audience. Ils seront jugés en 48 heures et les condamnations tombes. Aucun peuhls n’en fait partie.
    6) Les Bwaba s’organisent et font appel dans les délais. La même justice si éclaire das le judement, trainent des pieds à rédiger le jugement. Puis intervient la libération de ceux qui avaient éccopés de 3 mois. Et toujours rien en vue pour la rédaction du jugement. Voilà où en est le dossier judiciaire au moment où la ministre entreprend sa mission.

    En conclusion :
    1) Cette affaire n’est pas une affaire communautaire, même si elle semble l’être devenue, maintenant. Il ne faut pas l’oublier. Le principal instigateur est dehors en train de narguer tout le monde.
    2) Le fond n’a pas encore fait l’objet d’enquête. Il faudra que cette enquête ait lieu un jour. Peût être que le jugement en apple sera l’occasion.
    3) Si on a pu juger 63 personnes (qui ne parlent pas le français) en 24 heures, il devrait être possible aux mêmes juges de rédiger leur jugement depuis plus de 5 mois que le verdic a été rendu. Ou on a jugé "politiquement" et c’est devenu compliqué de rédiger le jugement, car sans fond, ou il ya de la mauvaise fois à rédiger, afin de faire trainner expressément. Dans tous les cas cela n’est pas acceptable. Et c’est ce message qui a été délivrée à la ministre. S’il est entendu, tant mieux, sinon, il ne faudra pas venir pleurer ensuite.

    Merci au Webmaster de laisser passer, cela éclaire les gens.

    Tuensi.

    • Le 25 mars 2013 à 18:56, par PASCOAL En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

      mon cher ami TUENSI avant d’accuser quelqu’un de fauteur de trouble daigner vous meme vous rassurez que vous ne l’etes pas.Or ce ne sembl pas etre le cas sinon vous ne serez pas entrain de juger quelq’un q vous ne connaissez pas.je suis d’accord que la resolution d’un conflit de cette envergure commande plus une solution pacifiste qu’un procès. mais enfin allez y imaginer ce que vos parents ont fait des conclusions de la tentative de médiation ménée par le gouvernement à la suite du déclenchement du conflit vous comprendrez que la seule issue qui restait était la voie de la justice. Du reste, sachez que nous sommes dans un Etat et de ce fait il n’est pas concevable qu’un citoyen puisse priver un autre de son logis en se fondant sur des fallacieuses allégations savamment, malicieusement et durément orchestrées dans le seul but de renverser la propriété de la terre de passakongo plutot légendairement reconnue aux peulhs. Vous aurez reussi à méner un combat plutot médiéval mais attention la terre ne ment pas.......

      • Le 26 mars 2013 à 10:18, par PARAKO En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

        Mon cher ami PASCOAL, bien dit. Vous avez vous-même dit que la terre ne ment pas. Exact ! Réfléchissez et vous comprendrez que ce qui est arrivé aux peuls n’est pas du pur hasard ; c’est le commencement de la vérité. Personne n’est plus fort que Dieu. Aucun peul de Passakongo ni aucun bwaba ne pouvait imaginer qu’un conflit de tel envergure allait un jour arriver. "La terre de passakongo est légendairement reconnue aux peulhs". Dites moi, c’est quelle légende que vous connaissez à Passakongo qui donne aux peuls la propriété de la terre de PARAKO éh excusez-moi je veux dire Passakongo. J’avais lu dans un journal lors du conflit, où le jeune chef de la communauté peul disait que ce sont les dafing de Kankouna qui les avaient installés avant la période coloniale. Version niée par les habitants de ce village qui ont même participé à la marche du 16 mars pour exiger la libération des bwabas détenus injustement par une justice corrompue. Mon cher PASCOAL, toi qui connait l’histoire de Passakongo, qui dit que la terre de ce village est la propriété des peuls, dites moi :
        1- Où sont quittés les bwabas que les peuls ont accueillis dans ce village ? La moindre des choses quand on reçoit un étranger chez soi, on doit savoir d’où il a quitté.
        2- Pourquoi ce sont les peuls de Passakongo qui se sont assimilés au bwabas à tel enseigne qu’ils ne comprennent même pas le fulfuldé et non le contraire. Seule la famille BOLY (qui na pas été touchée) et celle du vieux Diallo Adama décédé qui peuvent s’exprimer en fulfuldé. Tous les autres peuls sont des vrai bwabas.
        3- Pourquoi les campements peuls sont aux extremités du village ?
        4- Pourquoi le chef de Passakongo a toujours été un bwaba ? Lui que tu dis ne pas être autochtone. Mon cher, demandez aux autres peuls de la province du Mouhoun s’ils sont propriétaires d’une quelconque terre. Il faut aller au Sahel. SVP, arrêtez ça et cherchons plutôt une solution pour régler ce conflit.

        • Le 15 avril 2013 à 18:31, par la justice En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

          je vois bien que vous n’etes pas suffisamment informé. tenez c’est dans lhypothétique espoir de renverser la propriété coutumière de la terre de passakongo que les Bwaba de passakongo se sont faits aidés de leurs
          parents des villages voisins qu’ils ont pu mobilisé autour de l’idéal ethniciste
          et communautariste pour en découdre avec une communauté peulh plutot minoritaire mais combien véridique confortée dans son fauteuil. je vous ai dit et je tien à le repeter la terre ne ment et vous en aurez pour votre compte.Quant à vos questions els nont d’égales que vous memes. els sont peut etre digne d’un intélectuel mais ne peuvent malheureusement élucider une question aussi mystique et insondable que la question de la terre.

  • Le 25 mars 2013 à 17:25 En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

    PASSAKONGO n’est pas le Vatican ! ! ! Foutez-nous la paix ! Et que les condamnés restent en prison ! Force doit rester à la loi.

    • Le 26 mars 2013 à 01:31 En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

      GUIRO est sorti sans une seule marche !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!, il parait même qu il a battu campagne et pourquoi pas ces pauvres paysans qui ont besoin de leur liberté à l’ approche de la saison hivernale.
      Que le gouvernement regarde avec le bon œil car " ce qui va rougir l’œil de l’écureil c’est ça qui l ’amuse"

  • Le 27 mars 2013 à 11:39, par ivone En réponse à : Conflit inter- communautaire à Passakongo : La ministre Julie Nigna appelle au calme

    une fois ses détenus sont libérés par les marches cela mettra en cause les lois de la justice et que se sont les mentalités non consciente qui demandent à l’en contre de la justice.si chacun doit réclamer la libération de son frère par les marches au Burkina Faso la justice n’existera plus un crime c’est un crime alors un crime est sanctionné par une condamna tion

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