Cela étant, on ne doit pas non plus applaudir, et prétendre que nous vivons pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce calme sur le front social pourrait être mis à mal par des tensions économiques. Cela nous est rappelé par le comité interministériel de suivi de la conjoncture. En effet, de ce qui ressort de sa session du jeudi 15 mars 2012, « au niveau des prix, les principales denrées alimentaires (mil, sorgho, niébé), ont maintenu en janvier 2012, leur tendance haussière amorcée depuis septembre 2011 ». Le compte-rendu de cette même session nous apprend que « la croissance du PIB pour l’année 2010 s’est établie à 7,9 % contre 3,2 % en 2009.

Pour l’année 2011, les dernières projections indiquent un taux de croissance de 5,6 % qui pourrait connaître un repli avec la mauvaise campagne agricole ». En termes plus clairs, il faut s’attendre à un taux d’inflation non-négligeable que le consommateur risque malheureusement de ressentir et de payer cash. En somme, le pouvoir d’achat a de forte chance de s’amenuiser encore. Pour ne rien arranger, on nous annonce que le cours du pétrole tend à la hausse, couplée à une hausse du cours du dollar. Ce qui accentue l’augmentation du prix du carburant, avec toutes les conséquences que l’on sait. Nous ne rapportons pas cela pour affoler les Burkinabè. Mais, plutôt pour qu’ils le sachent, l’année 2012 pourrait être difficile sur le plan économique. La lueur d’espoir, parce qu’il y en a quand même, nous vient du côté de la lagune Ebrié.

En effet, avec le retour progressif de la stabilité politique en Côte d’Ivoire, on peut s’attendre à une croissance accélérée dans la zone UEMOA, en raison du poids économique du pays du café / cacao dans cet espace économique. Lorsqu’on connaît les flux économiques entre ce pays et le Burkina Faso, on ne peut que se frotter les mains.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso