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18e Sommet de l’Assemblée générale de l’Union africaine : Jean Ping au rapport, Yayi Boni porté à la présidence

Publié le lundi 30 janvier 2012 à 02h26min

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Le 18e Sommet de l’Assemblée générale de l’Union africaine s’est ouvert, hier 29 janvier 2012 dans son nouveau siège en présence du Président du Faso Blaise Compaoré et d’illustres hôtes comme le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et Jia Qinglin, Président de la Conférence consultative politique du peuple chinois de la République populaire de Chine. L’ouverture des travaux a surtout été marquée par le compte rendu des quatre ans de mandat de Jean Ping, président de la Commission et de l’élection de Yayi Boni (Bénin) à la tête de la présidence de l’Assemblée.

Le Président du Faso, Blaise Compaoré, est arrivé dans la capitale éthiopienne, Addis-Ababa, la veille de l’ouverture du sommet. Après un accueil chaleureux des autorités éthiopiennes et du personnel de l’ambassade burkinabè en Ethiopie, commence le programme marathon des audiences (avec Sékouba Konaté, ancien président de la transition en Guinée Conakry, notre compatriote Brahima Sanou nouvellement promu à de hautes fonctions à l’Union internationale des télécommunications à Genève) puis une rencontre des chefs d’Etat de la CEDEAO présents au Sommet dans le but de définir des positions communes à défendre pendant la rencontre de haut niveau. Il s’est surtout agi de désigner le pays, dont le président présidera l’Assemblée générale de l’Union africaine au titre de l’année 2012 ; lequel poste revenant à l’Afrique de l’Ouest eu égard au principe de rotation.

Avant l’ouverture officielle des travaux de la 18e session de l’Assemblée générale dans le siège flamblant neuf offert par la République populaire de Chine, chaque délégation présente à Addis-Ababa a matérialisé son appartenance à l’instance avec la plantation d’un arbre portant le nom du pays en mémoire de Mme Wangari Maarithai, lauréate du Prix Nobel de la paix et directrice exécutive du Mouvement international de la ceinture verte. Le top de départ des travaux a ensuite été donné par le président en exercice, Théodoro Obiang Nguéma Mbasogo de la République de Guinée Equatoriale.

Quid des piliers du plan stratégique de la Commission ? ?

Appelé au parloir, le président de la Commission, Jean Ping est venu faire aux chefs d’Etat et de gouvernement, le rapport de ses quatre ans d’exercice et souligné les défis auxquels l’Union doit faire face. Pendant plus d’une quarantaine de minutes, il a fait le compte-rendu des actions menées avec son vice-président et les huit commissaires chargés d’œuvrer à la réalisation des objectifs de l’Union.« Dans la gestion des affaires du continent, la Commission, malgré les contraintes, n’a ménagé aucun effort dans ses tâches. Elle s’est employée à promouvoir l’unité de l’Afrique, l’unité toujours, l’unité partout, tant il est vrai qu’elle est un impératif pour la réussite de l’action collective africaine. Dans l’unité, le succès est plus que probabilité, dans la division, l’échec est une certitude », a indiqué le président Jean Ping. Evoquant le contexte sociopolitique trouble qui a secoué le continent ces dernières années, Jean Ping a affirmé que dans les épreuves de crises, l’Union a su faire preuve d’adaptation :« notre Union a fait preuve d’une réelle capacité d’adaptation.

Elle a su conforter son leadership dans la gestion des crises qui continuent d’affliger le continent ? », notamment à travers les initiatives prises pour la Somalie, dans les relations entre le Soudan et le Soudan du Sud, la lutte contre l’Armée de résistance du Seigneur. Le président de la Commission note que beaucoup d’efforts ont été déployés par l’instance afin d’assurer la stabilité du continent à travers la mise en œuvre de l’Architecture africaine de paix et de sécurité, le système d’alerte rapide, une présence accrue sur le terrain et les moyens mis en place pour l’opérationnalisation de la Force africaine en attente, malgré des ressources financières limitées. Jean Ping avance qu’aussi bien dans le domaine de la paix, la sécurité, le développement, la coopération, le partenariat, les valeurs partagées que le renforcement des capacités institutionnelles, beaucoup a été fait. Mais poursuivra-t-il, les défis sont aussi énormes, citant au passage la question de la sécurité en Libye, les attaques dans le Nord-Mali, le terrorisme au Nigeria. Il a ainsi rappelé que l’année 2012 a été placée sous le signe des valeurs partagées tels la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme.

C’est la raison pour laquelle à Addis-Ababa, une attention particulière a été accordée à la Tunisie et à la Libye, lesquels pays ont retrouvé les valeurs de l’Union. Pour le président tunisien, Moncef Marzouki, « son pays veut dorénavant s’impliquer au rayonnement de l’Union car il souhaite retrouver sa place dans le landerneau politique africain ». Quant au Premier ministre de Libye, Abdul Rahim Al-Keeb, son pays a « retrouvé sa santé politique et s’emploiera à développer les valeurs promues par l’Union africaine. » A cet effet, il a déjà payé sa contribution au titre de l’année 2012 ainsi que ses arriérés.
Pour finir, le président de la Commission, Jean Ping a exhorté les Etats membres de l’Union à ratifier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, laquelle entrera en vigueur le 15 février prochain.

Yayi Boni s’installe confortablement

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon , présent à l’ouverture des travaux, est aussi allé dans le sens des mesures nécessaires à un continent paisible et où l’on prône la démocratie et le développement. Il a indiqué que dans un contexte où 25 pays africains auront des élections diverses dans l’année, « le dialogue et la collaboration sont des démarches qui permettent d’aplanir nos différends dans la gestion des conflits ». Il a ajouté que l’unité d’action est essentielle dans l’obtention de résultats signifiants.

S’exprimant sur le nouveau joyau de l’Union africaine (le nouveau siège), il a dit que ceci est le symbole de l’« Afrique qui se construit, qui construit la paix et la démocratie pour son peuple ». En effet, l’instance africaine dispose maintenant d’un siège à la mesure de ses ambitions, un don de la République de Chine populaire. Pour son représentant, Jia Qinglin, président de la Conférence consultative politique du peuple chinois, le complexe est un don qui prouve que la Chine est un bon partenaire et un frère pour l’Afrique, « prêt à développer pour un futur lointain le partenariat sino-africain ».

C’est donc dans ce nouveau complexe que le président béninois Yayi Boni a été porté à la tête du bureau de l’Assemblée de l’Union africaine pour l’année 2012. Il a été élu avec trois vice-présidents (Ouganda, Tunisie, Afrique du Sud) et un rapporteur (Guinée Equatoriale) pour diriger les travaux de l’Assemblée de l’Union. L’élection du président de la Commission, elle intervient ce jour 30 janvier.

Ismaël BICABA (elbicab@gmail.com) depuis Addis-Ababa (Ethiopie)

Sidwaya

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