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Christophe Sandwidi, président de l’Association pour le développement du Kourittenga : "Il existe des liens forts entre les chefs coutumiers de Kourrittenga et la cour royale du Moogho Naaba "

Publié le mercredi 25 janvier 2012 à 23h32min

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Les 28 et 29 janvier 2012, le Kourityirisoaba effectuera une visite de tradition et de révérence à sa Majesté le Moogho Naaba Baongo. A deux jours de cette visite, le président de l’Association pour le développement du Kourittenga (ADK) Christophe Sandwidi, décline les grands points de l’organisation de cette manifestation à travers cet entretien.

Sidwaya (S) : Parlez-nous de l’organisation de cette visite du Kourityirisoaba à sa Majesté le Moogho Naaba Baongo ?

Christophe Sandwidi (CS) : Il y a de cela quatre mois, le Naaba Yemdé, Kourityirisoaba, a manifesté le désir de rendre visite à sa Majesté le Moogho Naaba Baongo. Notre association a été chargée de l’organisation pratique de cette visite. C’est dans ce cadre que les filles et fils de Kourittenga se sont réunis, main dans la main, pour la réussite de cette manifestation. Cette cérémonie se tiendra finalement les 28 et 29 2012 à Ouagadougou.

S : Quel sens donnez-vous à cette visite ?

CS : Elle consacre le respect des coutumes en milieu traditionnel et matérialise les relations familiales et séculaires qui existent entre les deux responsables coutumiers. C’est de contribuer à une meilleure connaissance de l’origine et de l’histoire du Kourittenga. Nous voulons également favoriser et renforcer le dialogue intergénérationnel avec les responsables coutumiers de notre province. Nous tenons aussi, à promouvoir le patrimoine culturel et artistique du Kourittenga.
C’est de faire connaître également le riche potentiel sylvo-pastoral de la province et d’en assurer la promotion. Il s’agit aussi, de favoriser les relations entre les producteurs du Kourittenga et les acteurs du développement, c’est-à-dire concrétiser une union sacrée de tous les fils et les filles du Kourittenga autour des axes du développement culturel et des potentialités économiques de la province.

S : Quels seront les grands moments de cette visite ?

CS : Les temps forts de cette visite prévoient d’abord, que lorsque le Kourityirisoaba, une fois à Ouagadougou, n’ira pas voir directement le Moogho Naaba, mais passera par le Kamsong-Naaba. De là, nous allons nous rendre chez le Moogho Naaba. L’ acte fort et principal de la visite, c’est le contact direct de Naaba Yemdé avec le Moogho Naaba ses ministres, la communion des filles et fils du Kourittenga avec la cour royale. Sans rentrer dans les détails, il existe des liens forts entre les chefs coutumiers de Kourittenga et la cour royale du Moogho Naaba.

S : Selon les informations que nous avons reçues, la délégation sera forte de 200 à 300 personnes. Est- ce exact ?

CS : C’est vrai. Le chef de Kourittenga intronise près de 280 chefs coutumiers. A ce nombre, il faut ajouter les moumsés qui accompagnent habituellement Naaba Yemdé, les troupes traditionnelles Warba et Kigba, une troupe peulhe et une troupe yarcé etc.

S : Pourquoi une si forte délégation ?

CS : Cette forte délégation pour dire que nous, au niveau du Kourittenga, nous sommes attachés au respect des valeurs coutumières. Nous avons un grand engouement pour notre culture. Notre Kourityrisoaba qui a été intronisé il ya une dizaine d’années, est à sa deuxième visite chez le
Moogho Naaba.

S : Dans votre programme, il y a aussi une exposition dite vitrine des produits du Kourittenga. Qu’est-ce qu’elle offrira à découvrir ?

CS : A travers cette vitrine, nous voulons en quelque sorte, " transporter" Koupèla à Ouagadougou. Cette exposition concernera surtout les produits de l’art culinaire et l’artisanat traditionnel du Kourittenga. Vous savez que la province dispose de l’un des plus grands marchés de notre pays, à savoir le marché de Pouytenga. A côté de l’artisanat et la poterie nous allons faire découvrir les mets typiques du Kourittenga. Prenons par exemple, le haricot. Chez nous, avec le haricot, nous pouvons facilement faire 10 plats différents. En ce qui concerne la viande, nous avons ce qu’on appelle couramment le "polpoguin" qui est une spécialité de chez nous. On ne le trouve nulle part ailleurs. Vous entendez aussi parler du "poulet mademoiselle ". C’est l’une de nos spécialités. Il y aura également, le " birba ", fait à base de haricot, le " pen-sagbo", la " goyave chaude" , etc. Cette exposition se tiendra le samedi et le dimanche, à l’espace " Six gestes ", situé à Dassasgho.

S : Il est prévu dans votre chronogramme une nuit culturelle, comment se déroulera t-elle ?

CS : Kourittenga regorge d’énormes potentialités dans le domaine culturel. Lorsque nous avons commencé à entreprendre l’organisation de cette manifestation, nous avons cherché à rencontrer les artistes originaires de la localité. Nous avons été agréablement surpris de recenser une bonne vingtaine d’artistes. Cette nuit culturelle sera donc animée par des artistes comme Oger Kaboré,Floby,Idak et Safoura Bassavet ( qui sont nos nièces, puisque leur maman vient de chez nous), Eagle, Jean Blaise, Eudoxie et bien d’autres. Les troupes traditionnelles feront également des prestations. Cette soirée aura lieu le samedi à partir de 20 h à l’Espace Gambidi. Nous avons laissé l’initiative aux artistes de s’organiser et nous vous rassurons que la soirée sera belle. Nous précisons que cette soirée n’est pas payante.
Nous profitons inviter nos cousins et nos voisins que sont les populations du Ganzourgou, du Boulgou, de la Gangna, du Namentenga et tous nos parents à plaisanterie pour leur apprendre à danser le vrai warba.

S : A deux jours de cette manifestation, quel est l’état des préparatifs ?

CS : Par la grâce de Dieu, les choses avancent normalement. Mais comme dans toute organisation humaine, les difficultés ne manquent pas. Surtout quand il s’agit dans notre cas, d’héberger près de 300 personnes et de prendre en charge leurs frais de transport. Mais avec la bonne volonté des fils et filles de Kourittenga et avec l’appui de nos amis, ces problèmes seront résolus. Nous pensons que sur le plan matériel et financier, les choses sont très bien avancées.
Nous lançons un appel à tous les ressortissants de Kourittenga à Ouagadougou et dans les autres provinces du Burkina à se mobiliser pour le succès de cette manifestation. Nous les invitons à accueillir le samedi, dès 5 h 30, le Naaba Yemdé, à la sortie Est de Ouagadougou, au carrefour Ouaga-Koupèla, à l’ancien poste de police. Nous remercions d’avance tous ceux qui se sont investis dans les préparatifs de cette cérémonie.

Entretien réalisé par Kowoma Marc DOH

Sidwaya

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