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Insécurité sanitaire : 5969,61 kg de drogue et de médicaments de rue en fumée

Publié le mardi 18 janvier 2011 à 00h13min

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Un acte très « significatif » vient d’être posé par le Comité national de lutte contre la drogue (CNLD) en collaboration avec les forces de « protection et de répression ». Il s’agit de la saisie, suivie de l’incinération de près de 6 tonnes de stupéfiants et de médicaments de rue. C’était le vendredi 14 janvier 2011 à Kodéni, sur la route de Banfora.

Elles étaient nombreuses les autorités politiques et administratives à assister à cette opération d’incinération des stupéfiants à Kodéni. Une action qui va par ailleurs en droite ligne de la politique gouvernementale en matière de lutte contre la drogue et les médicaments de rue. En effet, versés sur une aire à l’abri des populations, cannabis et médicaments de rue, environ 6 tonnes de produits ont été mis hors d’état de nuire. Réduits complètement en cendre. C’est une opération conjointe effectuée le 29 décembre 2010 qui a permis de mettre la main sur 1985,29 kilogrammes de médicaments de rue. La brigade mobile en a saisie 474,22 kg, la section de recherche de la gendarmerie de Bobo-Dioulasso 607,02 kg, la compagnie de gendarmerie de Bobo-Dioulasso 33 kg, la police nationale des Hauts-Bassins 559,05 kg.

Quant au cannabis, la compagnie de gendarmerie a mis la main sur 600 kg, sa section de recherche a pu prendre 30,68 kg, la brigade mobile de douanes a saisi 3338,3 kg et enfin la police nationale 15,34 kg. A cela s’ajoutent des dépôts de scellés dans les différents services tels que la gendarmerie, la police, les tribunaux et certains abandons au cours d’opérations de transit et de saisie par la douane. Ce volume assez élevé de drogue et de médicaments de rue s’explique par le fait que le territoire burkinabé est en train de devenir une véritable zone de transit. « Le canal du trafic est important au Burkina Faso », indique le DR de la police nationale, André Oudou Ouédraogo. Raison pour laquelle, il faut toujours être aux aguets pour réduire le fléau. Après l’atelier de sensibilisation initié par le Comité national de lutte contre la drogue au profit des transporteurs, un des actes forts a été celui de brûler les stupéfiants.

Qui, selon le secrétaire permanent du CNLD, Emmanuel Christophe Compaoré, « s’adresse aux trafiquants et à l’ensemble des populations du Burkina Faso pour témoigner de l’engagement du gouvernement à lutter efficacement et de façon farouche contre le trafic illicite de la drogue dans notre pays ». Il faut dire que ce genre d’actes sera poursuivi. En ce sens que le comité entend inscrire dans son programme d’activités et en vertu des missions qui lui sont confiées par le ministère de la Sécurité toutes les contributions pouvant mener à bout la lutte. Aussi, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont établi une déclaration politique et un plan d’actions en vue d’inverser la tendance par rapport à la nouvelle route de la cocaïne dans la sous-région.

Le Burkina Faso va donc souscrire à ces nouveaux engagements dans les jours à venir en vue de renforcer la lutte. En plus de ces engagements, le projet de restriction élaboré pour cette année 2011 donnera plus de moyens, de pouvoir au CNLD afin qu’il soit plus opérationnel pour accomplir sa mission. Un geste apprécié positivement par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Pascal Témai Bénon qui n’a pas hésité à féliciter le CNLD pour ses efforts de lutte contre ce fléau.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2011 à 09:34 En réponse à : Insécurité sanitaire : 5969,61 kg de drogue et de médicaments de rue en fumée

    "Insécurité sanitaire : 5969,61 kg de drogue et de médicaments de rue en fumée" : excellant le titre ! il résume bien la situation !

    Waouh !! Il y avait le Comité national de lutte contre la drogue (CNLD), les forces de protection et de répression, de nombreuses autorités politiques et administratives, etc. à assister à cette opération d’incinération. Pas un seul a pensé à faire appel au CNRST, CAMEG (qui s’occupe notamment d’éliminer les médicaments périmés) ou autre centre spécialisé pour prendre en charge cette destruction massive ni à consulté un spécialiste en santé publique. On a brûlé 5969,61 kg de drogue et de médicaments à l’air libre. Comme ça ! comme cela se fait depuis quelques années, sans plus réfléchir !
    Je veux bien qu’on lutte contre ce trafic pour protéger la population et assainir l’économie du pays. Mais pas de manière sauvage. Je m’adresse au x personnes ci-dessus citées : vous pensez vraiment que cette incinération "sur une aire à l’abri des populations" est suffisante ? C’est bien que l’aire soit à l’abri des populations, mais c’est encore mieux si ce sont les populations qui sont à l’abri de l’air : hors mis le fait que vous chargez d’avantage l’atmosphère de CO2 et de substances nocives pour la santé, vous avez probablement intoxiqué plus d’une personne et augmenté le nombre de personnes dépendantes des drogues, en leur en faisant inhaler cette épaisse fumée noire et les molécules qui s’en dégagent(y compris celles présentes sur place). Conséquences : plus de frais de soins de santé (et peut être recours aux "pharmacies par terre" par manque d’argent), surcoûts dans le budget national pour la santé, éternel recommencement de la chasse aux vendeurs et trafiquants, etc. (et je vous fais grâce des arguments écolos !).
    Votre lutte restera inefficace tant qu’il ne sera pas pensé et mis en place une chaîne ou un système cohérent, qui va de la recherche et saisie de ces produits à leur destruction en passant par le stockage, la condamnation des trafiquants, l’éducation et la sensibilisation, la prise en charge des personnes qui se droguent, etc. Les forces policières et les administratifs ne peuvent pas y arrivé seuls. Il faut impliquer personnellement des chercheurs, des magistrats, des acteurs de la santé, des centres spécialisés, des associations, etc. Il faut aussi introduire des équipements pour la destruction des substances, la protection des personnes chargées de la destruction, un suivi de l’évolution et de l’efficacité de la lutte, etc.
    Bref, il ne faut pas poursuivre ce genre d’actes (comme vous dites), il faut s’améliorer. Et des moyens et personnes compétentes existent, ne dites pas le contraire ! Et de nombreux pays au tour de nous nous donnent l’exemple.

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