En 2010 le sport n’a pas connu d’évènements aussi remarquables. On pourrait cependant saluer l’organisation réussie d’évènements traditionnels comme le tour du Faso. Une réussite imputable au dynamisme de la nouvelle fédération conduite par Alassane D. Ouangrawa, du ministère des Sports et des Loisirs, mais aussi et surtout au sens des affaires de Francis Ducreux chargé du marqueting. Arrivé au Burkina depuis plus d’une vingtaine d’années, cet expatrié français, ancien cycliste lui-même est passé spécialiste dans l’organisation des grands évènements cyclistes sur le continent. Après le Togo, Francis dépose ses valises au Burkina et fait rayonner le Tour du Faso sur le plan international. Il est aidé par sa connaissance de la chose, mais aussi par son sens des affaires et des relations qu’il entretient dans certains milieux. Le Tour est inscrit à l’UCI ce qui amène le Tour de France à s’y s’intéresser.

Le partenariat entre la fédération burkinabè de cyclisme et ASO organisatrice du tour de France permet aux organisateurs burkinabè d’apprendre les astuces de l’organisation d’une compétition aussi relevée. Au terme du partenariat, Ducreux, quelque peut éclipsé durant cette période du fait que ASO venait avec ses grands moyens, reprend du poil de la bête. Avec brio, il gagne toujours le pari. Il est aidé dans sa tâche par Laurent Bezault En plus du Tour du Faso, Francis Ducreux dans le souci de donner plus de compétitions aux burkinabè a initié, avec l’accord et l’aide de la SOFITEX, la boucle du Coton. En 2010, celui qui n’a cessé de surprendre plus d’un, initie une compétition dont beaucoup doutait de la réussite : la course de l’impossible. Pour la première fois sur le continent, des cyclistes étaient appelés à rouler jour et nuit sans arrêt jusqu’à l’arrivée. Pour cette première édition, les coureurs ont rallié Niangoloko à Ouagadougou sans arrêt soit une distance de plus de 500 km.

Pari réussi et gagné ! Mais l’homme reste modeste. Pour son apport au développement du cyclisme burkinabè, Ducreux a été plusieurs fois décoré. Cet apport rejaillit sur la prestation d’ensemble des Etalons. Cette année, même si le maillot jaune de leader au classement général du tour du Faso est resté sur les épaules du Français, Julien Schick, les Etalons par l’entremise du jeune Rasmané Ouédraogo ont occupé la 2e place. Aussi, les Etalons ont pu décrocher deux étapes à Pâ (Amidou Sokondo 8e étape) et à Ouaga (Abdoul Aziz Nikiéma 10e étape). Au crédit de cette montée en puissance de notre cyclisme, il y a l’invitation faite au Burkina par les instances mondiales à participer au championnat du monde sur piste.

Les autres disciplines sportives ont connu des fortunes diverses. En football, on notera la participation catastrophique des Etalons séniors à la CAN 2010 en Angola. Avec un seul point au compteur sur 9 possible dans un groupe réduit à 3 après l’attaque perpétrée contre les Eperviers du Togo dans l’enclave de Kabinda, notre équipe nationale est retournée au bercail après une défaite contre le Ghana (1-0) et un nul face aux Eléphants de Côte d’Ivoire. Quant aux juniors, ils n’ont pu franchir le premier tour des éliminatoires de leur catégorie. Les Béninois leur ayant barré la route.

Enfin, les cadets ont réussi le pari de se qualifier pour la CAN de leur catégorie qui débute le 8 janvier prochain au Rwanda. Pour y parvenir, Bertrand Traoré et ses camarades ont sorti l’Afrique du Sud et l’Ile de la Réunion. En coupe des clubs, l’ASFA-Y en C1 et l’USFA en coupe CAF ne sont pas allées au bout de leur engagement, stoppées respectivement par l’Espérance sportive de Tunis en 16e de finale et par le AS San-Pédro en 32e de finale. Le championnat national, après plusieurs soubresauts a fini par rendre son verdict et c’est encore l’ASFA-Y qui se succède à elle-même. Quant à l’US forces armées, elle a mis le grappin sur la coupe du Faso.

Dans cette discipline, il faut tirer son chapeau à l’USO qui, après une saison en D2 est revenue dans le championnat d’élite et s’est même classé 3e à la coupe du Faso. 2010, année du cinquantenaire, aura aussi été marqué par l’organisation réussie de la coupe du cinquantenaire qui a réuni à Ouaga et à Bobo des équipes juniors du Mali, du Burkina, de Pologne, du Brésil, de France, du Cameroun, du Niger et de l’Egypte. Comment oublier les difficultés rencontrées par la FBF toujours à couteau tiré avec le ministère des Sports et des Loisirs ? Ses dettes lui ont valu d’être poursuivie par les huissiers.

Cette année finissante aura été aussi marquée par l’organisation réussie dans notre capitale de la coupe d’Afrique des clubs champions de handball remporté en dames par le Petro athlético d’Angola et en hommes par les égyptiens de Al Ahly du Caire. Il est à noter dans cette discipline, la piètre prestation de l’AS SONABHY à Libreville au Gabon en campagne africaine. Dans les autres disciplines dites mineures, les championnats se sont bien déroulés dans l’ensemble sauf au basket-ball où la fédération de Drabo a rendu le tablier. Un nouveau comité conduit par Son Excellence Ilboudo est alors mis sur pied et est chargé de remettre le basket burkinabè sur les rails. Il convient aussi de relever la participation honorable des karatékas au TIKA Zone de Niamey au Niger en août dernier.
En somme, cette année 2010 n’as pas été de tout repos pour le ministère. Les résultats engrangés cependant restent maigres.

Ibrahim BAYILI

L’Express du Faso