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Evènement sportif de l’année : Le ballon rond avec les couleurs de l’arc-en-ciel

Publié le vendredi 31 décembre 2010 à 02h24min

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Le football a eu tous ses droits au cours de l’année qui s’achève. Sur les pelouses du monde entier, le ballon a roulé et a suscité partout de l’émotion. Mais les plus grandes sensations nous sont venues de l’Afrique du Sud où, pour la première fois dans l’histoire, la coupe du monde a installé ses pénates. Dispositif sécuritaire impressionnant, symbiose organisationnelle, ambiance « vuvuzélectrique » garantie, élégance dans le fair-play, tous les ingrédients d’une belle fête sportive ont été au rendez-vous. Mais au-delà des retombées économiques et politiques pour la nation Arc-en-ciel, qu’y a gagné l’Afrique ? Retour sur un évènement qui a fait la fierté de tout un continent.

11 juin-11 juillet 2010, le monde entier a vibré au rythme de la XIXe édition de la coupe du monde de football. Cet événement d’envergure mondiale, et à l’organisation inédite, c’est l’Afrique du Sud qui a eu le prestige de l’abriter. Plus qu’un honneur, ce fut un défit pour le pays de Nelson Mandela de montrer aux yeux du monde que notre continent ne sait pas que participer à la fête des autres, mais que nous savons aussi en organiser.

Rien que pour cet aspect-là, le comité d’organisation, piloté par Danny Jordaan, a cloué le bec à tous les Cassandre qui parlaient d’erreur de casting lors du choix de l’Afrique du Sud. La plus grande crainte était sans aucun doute liée à la sécurité ; surtout qu’on avait encore en mémoire la tragédie du bus togolais lors de la CAN Angola 2010. Mais ce fut une démonstration de force : la forte criminalité qui est le quotidien de ce pays a été réduite à néant.

Hormis quelques vols et agressions signalés çà et là, l’Afrique du Sud a renvoyé, l’espace d’un mois, une image très positive d’elle et du continent. Nous nous rappelons cette causerie avec l’ambassadeur du Burkina à Pretoria, Moumouni Fabré, qui se disait surpris pendant le Mondial 2010 de passer toute une journée sans entendre parler de tuerie.

46 millions d’euros (plus de 30 milliards de CFA) ont été mis en jeu et 41 000 officiers de police et agents de sécurité ont été déployés sur tout le territoire. Et que dire des stades construits, 9 au total, de véritables joyaux, qui n’ont rien à envier à ceux des pays développés. En sus, environ 3 millions de spectateurs les ont pris d’assaut. Et tous ceux qui ont effectué le voyage en pays zoulou n’ont pas regretté leur périple.

Le vuvuzela, symbole d’une nation joyeuse

Concernant le jeu, intéressons-nous uniquement à la prestation des équipes africaines. A ce sujet, il y a lieu de souligner que grande fut la déception, à l’exception du Ghana qui a su porter haut le flambeau de tout un continent. Les sélections qu’on attendait, avec leurs vedettes, à l’image de Didier Drogba et les Eléphants, Samuel Eto’o et les Lions Indomptables, ont toutes brillé par leur élimination précoce, si bien que d’aucuns se demandaient si la FIFA n’allait pas revoir le quota du contingent africain. Mais que dire des Black Stars, qui nous ont servi une prestation plus qu’honorable et ont fait rêver tout le monde, quand bien même leur élimination en quart de finales nous serait restée en travers de la gorge ?

Gyan Assamoah et ses copains ont suscité beaucoup d’espoir et présenté les qualités d’une équipe qui fera parler d’elle. Le pays organisateur, lui, est certes tombé au premier tour, mais il s’est honorablement battu. Et nonobstant sa sortie au premier tour, l’effervescence ne s’est pas émoussée. Si bien qu’au finish, la coupe du monde 2010 a eu la 3e place de la meilleure affluence de tous les temps. En outre, rarement une coupe du monde aura fait coulé autant d’encre en matière d’arbitrage.

A ce propos, l’on a longtemps épilogué sur l’introduction de la vidéo. Le débat n’est pas encore tranché, mais passons. L’on n’oubliera pas également de sitôt les décibels des vuvuzelas qui ont ajouté une originalité à la fête. En effet, décriés au début pour leur bourdonnement similaire à celui d’abeilles dans les stades, ils seront finalement adoptés par tous. L’on peut même dire qu’ils ont été le symbole d’une Afrique du Sud joyeuse, fière d’elle-même et ayant la ferme intention de tirer le continent vers le haut.

Pour une première, quelles peuvent être les retombées d’une telle organisation ? D’abord sur le plan économique, en Afrique du Sud le tourisme a connu un essor et les 2000 milliards investis devraient générer un effet positif de quatre points sur le PIB national. Malheureusement, les gains ne profiteront qu’à une minorité, dans ce pays où près de 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Et c’est là que le bât blesse. Il faut alors espérer que le football trouvera ses lettres de noblesse sur cette terre où le rugby et le cricket sont les sports rois. L’Afrique, quant à elle, devra capitaliser cette expérience en suscitant d’autres candidatures les éditions à venir. Mais il ne faut pas se faire d’illusion, car ils ne sont pas nombreux, les pays du continent qui peuvent relever ce défit, surtout que le pays de Jacob Zuma a placé très haut la barre.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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