LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Au coin du palais : Emprunter un raccourci peut mener à la prison

Publié le mercredi 10 novembre 2010 à 02h30min

PARTAGER :                          

OI est gérant de kiosque au centre-ville de Bobo-Dioulasso. En rentrant le 13 octobre vers 21 chez lui au secteur n°20, il décide d’emprunter un raccourci qui longe les rails et la gare ferroviaire. En plein milieu de cette gare, il est renversé par des voleurs de carburant poursuivis par les éléments de la brigade anti-criminelle.

OI sera tout de suite pris pour un des fuyards et mis au frais. Traduit devant le Tribunal correctionnel pour vol de carburant, le prévenu s’est attelé à prouver qu’il n’est pas mêlé à ce vol. Sur la base de ses déclarations, le parquet a estimé qu’il y a des doutes sur la participation effective du prévenu au vol de carburant. Il a requis sa relaxe pure et simple des faits de vol de carburant. Le Tribunal a relaxé OI au bénéfice du doute et a mis les dépens à la charge du Trésor public. Le raccourci qu’entendait emprunter le prévenu n’était vraiment pas un.


Les stagiaires brillants de la prison de Bolomakoté

Une bande de trois récidivistes ont réalisé que le plus téméraire des délinquants hésiterait à faire braquer SO, celui-là même à qui ils ont l’habitude de vendre leurs butins après les forfaits. Le 4 septembre 2010, SO est invité dans un maquis en face du marigot Houet, là où ils lui vendent habituellement des téléphones portables d’autres victimes. Leur message à son endroit était clair ce jour-là : « SO tu achètes des portables volés, c’est à ton tour d’être volé au profit d’autres clients ».

C’est ainsi que de receleur à la position inconfortable de victime, SO sera dépouillé de ses deux portables, puis battu par ses anciens fournisseurs qui se sont ensuite volatilisés dans le marigot Houet. Dénoncés par la victime qui les a naturellement reconnus, les trois acolytes reconnaîtront les faits au commissariat avant de les nier en bloc devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso où ils ont comparu pour les faits de vol aggravé.

Des faits qui tombent sous le coup de la sévère loi portant répression du grand banditisme. Cette loi définit le vol aggravé comme étant celui commis avec violence et sur la voie publique. Pour enlever à l’accusation son caractère aggravant, les prévenus s’attellent à démontrer qu’ils n’ont pas eu de bagarre avec la victime et que le maquis en question n’était pas situé sur une voie publique.

Une argumentation qui a fait dire au procureur du Faso que les prévenus ont suivi des cours d’un codétenu professeur de droit public dans leur prison de Bolomakoté. Mais les « brillants stagiaires » du professeur n’ont pas convaincu pour autant. « Au regard de la personnalité particulière des prévenus, et pour préserver la société », le parquet a trouvé une solution « radicale » : 36 mois de prison ferme à l’encontre des 3 acolytes reconnus coupables des faits à eux reprochés. Le Tribunal statuera sur leur sort le 16 novembre prochain.


Le professeur-conseiller des prisonniers fait des émules

Le parquet a également vu la marque du professeur non identifié pour l’instant derrière la défense de quatre autres récidivistes, prévenus de vol d’effets d’habillement. SM, le présumé cerveau de la bande a d’entrée de jeu, averti le Tribunal qu’il ne se reconnaissait pas dans la déposition qu’il a faite à la gendarmerie et que cela a été inventé de toutes pièces. Il reconnaît pourtant les faits et explique que c’est en rentrant d’une soirée dansante le samedi 2 octobre 2010 très tôt le matin autour de 2 heures que lui et son ami OS sont tombés sur un pressing ouvert.

Sans demander leur reste, ils ont subtilisé 27 effets d’habillement des clients. Il est stoppé dans son récit par le juge qui lui rappelle que la porte a été forcée et que son ami OS a été blessé dans l’opération. Ce sont les traces de sang de ce dernier qui ont conduit la victime jusqu’au CSPS où il s’est fait soigner et jusqu’à son domicile. C’est là que les deux prévenus et deux autres complices ont été pris en train de se répartir les habits pour les vendre. Le principal accusé tente de disculper les autres en endossant seul toutes les responsabilités.

Mais pour le parquet, la manœuvre vise à faire sortir certains complices de prison. Ceux-là mêmes qui vont les aider par la suite. Qualifiés par le parquet de mauvaises graines qui ne veulent pas s’amender, 18 mois de prison ont été requis contre SM et OS et 12 mois de prison ferme contre les deux complices. L’affaire a été mise en délibéré pour le 16 novembre 2010.

Rassemblés par Mahamadi TIEGNA

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique