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Transport urbain : Les taxis-motos à la conquête de Fada

Publié le mardi 5 octobre 2010 à 02h32min

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Le transport en commun des usagers au niveau des grands centres urbains, tels que Ouagadougou et Bobo-Dioulasso est généralement assuré par des véhicules légers à quatre roues et des autobus de la Société des transports de la commune de Ouagadougou (SOTRACO), pour ce qui est de la capitale. A Fada N’Gouma, chef-lieu de la région de l’Est, quelques taxis-motos ont fait leur apparition en 2009, au bonheur des populations.

Le phénomène, bien que récent à Fada, a permis aux populations de commencer à se familiariser avec ce type de transport. Pour la promotion de cette activité, des regroupements ont été opérés dans ce milieu, aboutissant même à la création d’un syndicat des conducteurs de taxis-motos, dans le but de défendre les intérêts moraux, matériels et financiers des acteurs. Dicko Ousséni, conducteur de taxi-moto justifie son adhésion à cette activité qui, selon lui, peut prospérer également au Burkina Faso. "Pendant mes fréquents voyages dans les pays voisins côtiers comme le Togo, le Bénin et au-delà comme le Nigeria, j’ai été beaucoup inspiré. Une concertation avec quelques-uns nous a permis de mettre sur pied ce projet", explique M. Dicko.

Au lancement de cette activité, ils ont été confrontés à d’énormes difficultés, selon toujours Dicko. Mais comme le dit la maxime, "pouvoir c’est pourquoi" et ils les ont affrontées avec l’appui des autorités communales qui ont encouragé l’initiative. "Progressivement, la confiance s’est vite instaurée au seul bénéfice des usagers qui au début, semblaient être réticents", confie le conducteur. Pour lui, les autorités communales ont contribuer également à rassurer les usagers, en mettant en place des dispositions réglementant l’utilisation de ces engins. Le prix d’une course en taxi-moto est fonction de la distance à parcourir et varie entre deux cent francs et plus. Pour le moment, le circuit est circonscrit dans la ville de Fada, mais s’étend progressivement à l’intérieur de la commune et dans la périphérie, sur quarante, voire cinquante kilomètres.

En pareilles circonstances, le client est soumis à un contrat de location d’engins dont le décompte est fonction du nombre de jours et de la distance. Le conducteur confie également que le tarif du départ dans l’application de ce type de contrat est de cinq cents francs CFA pour tous les cinq kilomètres effectués et cinq mille francs CFA pour une cinquantaine de kilomètres. Dans le souci d’économiser du carburant, le choix de ces conducteurs, s’est porté sur des engins de marque "Bagghia", d’origine asiatique, moins voraces en consommation et beaucoup plus adaptés au terrain. Ces engins à deux roues sont importés du Nigéria.

Le phénomène, spécifique à la seule ville de Fada

Fada, localité frontalière avec trois pays que sont : le Niger, le Bénin et le Togo, garde des liens séculaires avec le pays Haoussa et Djerma. Ce mode de transport existait à l’époque et était assuré par des bicyclettes, selon Moumouni Kocty, maire de la commune. Il soutient également que le phénomène des taxis-motos est une première au Burkina Faso, mais reste pour le moment, spécifique à la ville de Fada.

"Nos parents ont suivi cette initiative depuis le Niger. Au Togo et au Bénin, ce mode de transport existait et continue d’exister. Nos populations se sont inspirées de cela pour instaurer ce système au niveau de la commune de Fada. Cette situation explique le besoin croissant des moyens de déplacement pour témoigner que la ville évolue sur le plan économique", a confié le maire.

De l’avis du premier responsable de la commune, l’implantation du marché à bétail est un facteur lié à cette situation qui fait appel à beaucoup d’étrangers venant pour des transactions commerciales. Le marché à bétail un peu excentré de la ville a nécessité des moyens de déplacement pour les commerçants, afin de leur permettre de circuler de régler certains problèmes et procéder à des échanges, toujours selon le maire.

Pour lui, l’existence de ces taxis-motos est légale pour la simple raison que lorsque les acteurs ont émis le besoin d’instituer ce mode de transport, la municipalité a d’abord lancé des enquêtes de moralité, afin de mieux identifier les promoteurs. Leurs dossiers sont minutieusement enregistrés et répertoriés au niveau de la police, chargée de mener les procédures d’enquêtes. Et le bourgmestre de renchérir que la conformité dans l’exercice de ce métier exige un certain nombre de documents attestant que la moto est en règle et que le conducteur est au moins détenteur d’un permis de la catégorie A.

Au niveau de la mairie, un fichier élaboré facilite le suivi de ceux qui exercent cette profession, légalement reconnu par les autorités municipales. Moumouni Kocty confie par ailleurs, que plusieurs dossiers de demande d’exercer sont toujours en instance dans les services municipaux. Immatriculés à partir d’un fichier de référence, les utilisateurs de ces taxis-motos sont également mieux identifiés. "Nous avons pour le moment, un problème administratif, en ce qui concerne les plaques d’immatriculation, parce que la région de l’Est en tant que telle n’a pas encore un service en la matière, obligeant ainsi les propriétaires à effectuer le déplacement à Ouagadougou ou à Tenkodogo.

Les interventions parallèles peuvent occasionner des fraudes de cartes grises, une situation qui rend les gens réticents", a relevé M. Kocty. En cette matinée du dimanche 14 février 2010, fête de la Saint Valentin, une cliente venait de se faire déposer à l’entrée de l’église de la paroisse Saint-Joseph de Fada pour assister à la messe.


Une cliente apprécie l’utilité de ces taxis-motos

Refusant de se faire photographier, elle a tout de même confié qu’elle connaît l’utilité de ces taxis-motos pour une ville secondaire comme Fada.

"J’ai des parents qui résident à Cotonou au Bénin où habituellement, je passe mes congés et mes vacances scolaires. Le moyen de transport est très approprié et permet à certains usagers d’éviter les multiples embouteillages. Je félicite les initiateurs de ces taxis-motos à Fada qui vont soulager les citoyens de la commune et beaucoup d’étrangers en visite dans cette localité et n’ayant pas de facilités pour se déplacer"
, explique mademoiselle Tankoano, élève dans un établissement secondaire de la ville.

Privat OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 octobre 2010 à 10:04 En réponse à : Transport urbain : Les taxis-motos à la conquête de Fada

    "En cette matinée du dimanche 14 février 2010.........,"

    C’est donc un article écrit depuis février 2010 ????????? Bien.

    Bref, ".... comme le dit la maxime, "pouvoir c’est pourquoi"... " : Que veut bien dire cette maxime "Pouvoir c’est pourquoi" ?????

  • Le 5 octobre 2010 à 13:15, par Inoussa verite USA En réponse à : Transport urbain : Les taxis-motos à la conquête de Fada

    Felicitation aux jeunes qui ont eu cette initiative et à la mairie d’avoir autorisé cette activité qui occupera les jeunes en leur pourvoyant un emploi tout en palliant au deficit de transport en commun dans cette ville qui s’aggrandit d’année en année.

  • Le 5 octobre 2010 à 23:17, par Lamourdja En réponse à : Transport urbain : Les taxis-motos à la conquête de Fada

    Tres bonne initiative qui devrait s’etendre a Ouaga et Bobo ; ces moto-taximens deviennent apres quelques temps de vfrais chauffeurs professionnelles qui vont reduire le nombre d’accident dans nos villes.
    Il est ecoeurant de voir nos jeunes enfants perdrent la vie tous les jours a Ouaga parcequ’allant sur des mobylettes qu’ils ont du mal a controler ! Meme chose pour les parents. Il y a plus de motos a Cotonou qu’ au Ouaga mais 10 fois moins d’accicdents !!!
    Il faudrait seulement imposer des casques aux taxi-motos et a leurs clients et les pousser passer le permis-motos !
    J’ai vu cela bien organiser dans certaines villes du Bresil !!

    • Le 6 octobre 2010 à 14:50, par Hamane En réponse à : Transport urbain : Les taxis-motos à la conquête de Fada

      Mon frère je ne suis pas de ton avis. il y a autant sinon plus d’accidents à Cotonou qu’à Ouaga. Au Burkina Faso, en cas d’accident, les gens laissent les engins et discutent pour trouver un consensus avant de dégager la voie. A Cotonou, en cas d’accident, ils dégagent la voie et discutent parfois même ils ne discutent, ils s’insultent t chacun continue son chemin. de ce fait les badauds n’ont pas le temps de s’attrouper et cela donne l’impression qu’il y a moins d’accidents qu’ailleurs. même si tu avais des statistique je te dirai que ces stats ne comptent que les cas d’accidents où il n’y a pas eu d’arrangement. par ailleurs la circulation à Cotonou est plsu desordonnée que partout ailleurs au Burkina Faso : peu de feux tricolors, ou de stop, surcharge des voies par les taxis moto et les voitures. et ces chauffeurs de taxi moto depassent les véhiculent par la droite comme par la gauche. très peu ont des notions du code de la route. Si tu n’as pas de klaxon à Cotnou, ce n’est pas la peine de sortir avec ton engin. ce sont el sklaxons qui font la priorioté. en conclusion, OUI aux taxis moto mais non au désordre causé par ces taxis moto. par ailleurs, il faut instaurer iun système de permis pour ces gens qui transport plusieurs vie par jour en ignorant le code de la route

  • Le 8 octobre 2010 à 02:53, par En réponse à : Transport urbain : Les taxis-motos à la conquête de Fada

    Moi je dis non aux taximotos a Ouaga. On a deja assez d’accidents comme ca avec les taximen de Simon.

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