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Réparation des séquelles des mutilations génitales féminines : Pour une vie sexuelle plus épanouie

Publié le mardi 14 septembre 2010 à 03h21min

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La Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) organise, du 13 au 17 septembre 2010 à Ouagadougou, une formation sous-régionale portant sur la réparation des séquelles des mutilations génitales féminines (MGF).

Cette rencontre vise à initier une quinzaine de gynécologues obstétriciens venus des 8 pays de l’UEMOA aux techniques particulières de cette chirurgie réparatrice spéciale afin d’améliorer la qualité de vie des millions des femmes victimes de l’excision.

Les mutilations génitales féminines (MGF) demeurent un problème de santé publique au Burkina Faso malgré l’adoption en 1996 de la loi condamnant cette pratique. En effet, de nos jours encore, environ 130 millions de femmes subissent une forme de mutilations génitales à travers le monde. Cette pratique, vieille de plusieurs années, intimement liée aux croyances et traditions, comporte des risques de complications graves telles que les hémorragies et les infections diverses.

A long terme, certaines victimes souffrent de complications et de séquelles allant des problèmes de fuites urinaires ou menstruelles aux dysfonctionnements sexuelles avec des répercussions sur leur vie de couple. Ces femmes sont condamnées à endurer toute leur vie des souffrances physiques et mentales.

Partant de ce constat, la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), en partenariat avec le Comité inter-africain de lutte contre les pratiques traditionnelles ayant effet sur la femme et les enfants (CI-AF), a initié depuis 2003 un programme commun d’actions dénommé « Agenda commun 2003-2010 », en vue de l’élimination des mutilations génitales féminines. Cette volonté commune a trouvé sa concrétisation par l’organisation en 2008 de la première réunion technique des experts des 8 pays membres de l’UEMOA.

L’une des recommandations-phares adoptées au sortir de cette première rencontre a été le renforcement des capacités du personnel de santé à la réparation des séquelles des MGF, en vue de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des millions de femmes victimes de cette pratique. Deux ans plus tard, la présente rencontre qui regroupe pour 4 jours une quinzaine de gynécologues-obstétriciens à Ouagadougou répond donc à cette préoccupation.

En effet, dira Sabné Kouanda, coordonnateur national de la Fondation Suka, les réparations des séquelles des mutilations génitales féminines ne sont pas des actes médicaux élémentaires, mais de véritables actes chirurgicaux qui font appel à des opérations spécifiques nécessitant la maîtrise de techniques particulières. Pour ce faire, cette session de travail, première du genre dans la sous-région, constitue donc une aubaine pour ces experts en ce sens qu’elle leur permettra d’améliorer leurs prestations en matière de réparation des séquelles de l’excision.

Pour Jérôme Bro Grebe, commissaire chargé du Département du développement social et culturel au sein de l’UEMOA, l’ambition de son institution est de faire des bénéficiaires de la présente session de formation « des références en matière de réparation de séquelles des MGF » ; chose qui permettra de redonner une vie de foyer normale aux milliers de victimes d’excision dans leurs différents pays.

Akoare Laure Ido

L’Observateur Paalga

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