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Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

Publié le lundi 13 septembre 2010 à 02h41min

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“Entente peu cordiale pour un second tour apaisé”. Telle était la manchette de notre édition du 6 septembre 2010, qui rendait compte du Protocole de bonne conduite signé par les deux finalises du second tour de la présidentielle guinéenne, en présence du médiateur, Blaise Compaoré.

“Par ce document, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé s’engagent à mener une campagne électorale apaisée, à accepter le verdict des urnes et à tenir leurs partisans à carreau avant, pendant et après le scrutin. Si les deux challengers ont bien apposé leur signature sur le fameux protocole, le président du RPG, lui, semble l’avoir fait de mauvaise grâce, comme le prouvera son discours un tantinet menaçant à la fin de la rencontre”, écrivions-nous dans le même papier.

Vu l’ambiance ce jour-là à la présidence du Faso, où les deux adversaires politiques se saluaient à peine, on imaginait mal ce consensus tenir longtemps. Il aura donc fallu moins d’une semaine pour montrer que ce Protocole a vécu. Place à la surenchère, au discours anxiogène, aux menaces de boycott, bref à une remise en cause du processus électoral sur fond de parodie de justice. Ainsi ont été condamné le président de la CENI, Ben Sékou Sylla, et le chargé des opérations, Boubacar Diallo, jugés de façon expéditive et condamnés pour avoir favorisé la fraude au premier tour.

Oui il y a eu des fraudes massives le 27 juin 2010, oui il y a des correctifs à apporter et, du reste, la CENI s’emploie à le faire, aidée par le gouvernement ; ou le patron de la CENI, en tant que premier responsable, répond de ces manquements graves. Mais est-ce pour autant qu’à une semaine du second tour, on doit décapiter l’institution, déjà boiteuse, chargée de l’organisation de cette élection ?

En tout cas ceux qui ont fait tomber le couperet sur ces dirigeants de la CENI auraient voulu instaurer le désordre dans ce processus électoral qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Pour ne rien arranger à la situation, voilà que la Haute- Guinée, vivier électoral d’Alpha Condé, est prise par des velléités de boycott, ce qui fait que ce second tour commence véritablement à prendre des chemins tortueux. D’où ces questions élémentaires : l’ultime round de cette présidentielle se tiendra-t-il ce 19 septembre 2010 ?

Dans quelles conditions ? Y aurait-il un des candidats qui voudrait jeter l’éponge ? Du reste, les débats et les échauffourées de ces derniers jours augurent une élection sous haute tension. Car, à ce rythme, de dérapage en dérapage, les risques d’affrontement entre les deux camps sont élevés, et dérechef le spectre d’une guerre ethnique plane déjà sur la Guinée. Quelle que soit l’identité de ceux qui s’amusent à souffler sur les braises, il est grand temps d’arrêter de se rapprocher de l’abîme, car c’est proprement irresponsable.

La paix ne saurait être sacrifiée sur l’autel d’ego hypertrophiés. En politique, il y a des moments où il faut savoir faire le deuil de ses ambitions, surtout si l’intérêt de tout un pays est en jeu. Et dans ce duel de gladiateurs où tous les coups semblent permis, le constat est là que le doyen et icône de la politique guinéenne, Alpha Condé, n’entend pas se laisser coiffer au poteau par son cadet de 14 ans, Cellou Dalein Diallo. Ce dernier estime aussi qu’il est bien placé pour rafler la mise.

Le premier cité semble cependant oublier une leçon cardinale en politique : ce ne sont pas tous les opposants historiques qui accèdent au pouvoir. Bien souvent, mieux vaut le rater et conserver son image intacte, car le pouvoir n’est jamais sans risque. Au second d’avoir à l’esprit que rien n’est gagné d’avance, surtout pas sur la base d’une arithmétique du premier tour. Et il faut bien qu’un candidat perde !

Ces événements, qui mettent en péril ce scrutin, prouvent que les autorités de la transition doivent faire preuve de fermeté. Ils prouvent également que Blaise Compaoré n’est pas au bout de ses peines et qu’il faudra qu’il s’apprête à jouer les prolongations.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 13 septembre 2010 à 04:04, par Bouba En réponse à : Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

    Selon ce que j’ai lu dans d’autres medias et que L’Observateur Paalga n’a pas daigné nous relater, des urnes et des PV des fiefs de Alpha Condé ont été découverts dans le bureau du vice-président de la planification de la CENI alors que tous les PV devraient avoir été transmis à la cours suprême. Si cela est vrai, il s’agit qu’un flangrant déli et on ne peu parlé de jugement expéditif.

  • Le 13 septembre 2010 à 04:24, par l’Africain En réponse à : Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

    Alpha Conde n’est pas un homme tempere, je crois qu’il ferait un president dangereux pour son pays. En plus il est trop porte sur les ethnies. Son ami Blaise Compaore devrait le ramener a la raison. Que Dieu sauve la Guinee.

  • Le 13 septembre 2010 à 04:26, par L’oeil critique En réponse à : Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

    Pour moi, il faut se féliciter de la justice guinéenne pour son impratialité. Il y a des juges Zorro par qui la démocratie viendra en guinée.
    1) Un juge assermenté membre de la CENI avait déjà démissionné face aux irrégularités constatées ;
    2) Aujourd’hui, c’est un autre juge qui a le courage de dire le droit en condamnant le président de la CENI et son vice présent. Honte à ceux qui crient à un jugement expéditif car : Pourquoi avoir proclamer les résultats définits du 1eer tour avant la liquidations des recours ? Pourquoi la CEN a-t-elle gardé frauduleusement des bulletins de votes et des PV de fiefs d’Alpha Condé au lieu de les transmette à la Cour suprême ?

  • Le 13 septembre 2010 à 09:22 En réponse à : Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

    je suis convaincu que Alpha Conde n’ira pas aux elections puisque convaincu de les perdre. wait and see.

  • Le 13 septembre 2010 à 11:31, par Joris 2009 En réponse à : Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

    C’est vraiment dommage ce qui se passe en Guinée. Il semble écrit quelque part que ce pays ne connaîtra pas le bonheur. Et aussi, cela du fait de l’incurie de ses fils. Il est à déplorer l’attitude de CONDE qui se vante de connaître nombre de chefs d’Etat et qui estime légitime qu’il devienne lui aussi Chef d’Etat du fait de son opposition à nombre de régime. CONDE est l’image même du recul de l’Afrique, une icône de l’effort soutenu de nombre de soi disant leaders politiques africains à maintenir le continent dans le sous développement. Pour ce type de leaders, des "had been" politiques, dinosaures des temps immémoriaux qui refusent désespérément de disparaître, leur credo est simplement : "Moi et/ou moi et après moi le déluge !" ! Il gagnerait à continuer à mobiliser les imams pour aller prier (comme il sait si bien le faire) pour lui-même maintenant. Imaginez une seconde que ce mec ne passe pas, il mettra tout en œuvre pour plonger son pays dans les abîmes de la désolation. Car pour lui, s’il est élu, donc ce sont de bonnes élections normales. Mais si c’est quelqu’un d’autre, c’est qu’il y’a des fraudes. Mais on va où avec ce genre d’esprit et de personne ? Pauvre Afrique ! Pauvre Guinée ! Tu n’es pas au bout de tes peines !

  • Le 13 septembre 2010 à 12:08, par komi En réponse à : Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

    alpha conde.j ai toujours considere ce monsieur comme un vrai democrate mais je suis honnetement un peu decu de lui car atravers ses intervntions je constate que la defaite n est pas a l ordre du jour pour lui parce qu il l opposant qui doit aujourd hui par la force des choses devenir le president a tout prix.non monsieur accepte l idee que tu pars a des elections que tu peux perdre

  • Le 13 septembre 2010 à 16:52 En réponse à : Guinée : Danse mortelle au bord de l’abîme

    Je constate qu’il y a déséquilibre de l’information savamment orchestré par le camp de Cellou Diallo dans les médias.On tente de faire passer Condé comme l’ami de Blaise Compaoré alors que Cellou Diallo est plus fréquent à Ouaga que Condé. On ne les suit pas car car dans le même temps ils tentent également de faire croire que Jean Marie Doré est l’ami de Condé alors qu’on sait combien ce dernier est hostile à Blaise compaoré. Ma conclusion est que le camp Celou Diallo n’est pas sûr de sa victoire en cas de transparence et chercher à continuer à torpillé l’opinion publique et le jeu électoral.

    1) Comment se fait-il que le camp Cellou Diallo ait cherché à désaisir le juge du dossier de la plainte déposé par Alpha Condé contre des présumés fraudeurs en occurence le président de la CENI et son vice-président ?

    2) La démocratie c’Est aussi l’indépendance de la justice. Et dans cette logique un parti politique ne peut pas désaisir un juge d’un dossier qui lui a été attribué ;

    3) Le président de la CENI et son vice-président devaient répondre devant le juge soit en personnes, soit en se faisant représenter par leur avocats. Au lieu ce cela, ils ont refusé. Nul n’est au dessus de la loi. Au lieu de répondre ou de se faire représenter, il se sont cru au dessus la loi.

    4) C’est une grande erreur de Cllou Diallo de vouloir chercher à désaisir le juge de ce dossier dans lequel il n’est pas pas cité à comparaitre, à moins que le président de la CENI ne soit affilié à Cellou Diallo. Sur le plan légal il n’a pas le droit. Si déjà avant d’accéder au pouvoir le camp Cellou Diallo cherche à torpiller la justice en chercher à retirer un dossier attribué à un juge par un procureur, quand sera-il quand il sera au pouvoir ?

    Je suis Burkinabè mais jamais je ne dolérerai l’injustice et le manque de transparence dans une élection. Et aujourd’hui je découvre que Jean-Marie Doré avait raison de demander la réforme constitutionnelle car on ne peut pas asseoir la démocratie sur du sable mouvant. Comment se fait-il qu’un vice-président garde des PV des fiefs d’un candidat dans son bureau au lieu de les transmettre à la cours supprême selon la procédure légale ? Comment se fait-il que le même fraudeurs refusent de comparaître devant le juge pour répondre de leurs actes de flagrant déli ?

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