« Beaucoup de rencontres ont été tenues, il en est sorti quelques esquisses de solutions nous permettant de reprendre les activités tant bien que mal. Aujourd’hui, la situation s’est considérablement dégradée, et impossible de réaliser le minimum d’examen de laboratoire et de radiologie standard, contraignant les malades à parcourir la ville en taxi avec tous les risques que cela peut entraîner ». Telles sont les raisons qui ont conduit le SYNTSHA, section du Houet à marquer un arrêt de travail de 48h allant du mardi 17 août à zéro heure au mercredi 18 août 2010 à minuit.

La directrice de l’hôpital, Mme Korotoumou Ouattara, ampliataire du préavis de grève, dit avoir rencontré le syndicat pour l’informer de la décision prise par le gouvernement, à savoir allouer des gros crédits aux hôpitaux pour le renouvellement de leurs équipements. Selon elle, ce sont des milliards qui seront investis pour la rénovation du matériel de travail datant des années 90. Elle dit avoir demandé de surseoir à la grève, chose que le syndicat n’a pas daigné écouter, préférant manifester pour se faire entendre.

Concernant la présente grève, le président du conseil d’administration et la directrice ont tenté d’utiliser le dialogue pour dissuader le SYNTSHA du Houet, mais en vain. Pour Damoudo Bahan, secrétaire général (SG) de la section locale du SYNTSHA, la grève de ce matin est une continuité. « Si vous êtes à Bobo, vous devez savoir que l’hôpital ne fonctionne pas dans les normes il y a plus d’un an », a-t-il confié.

Dans son préavis de grève, le SYNTSHA section de Bobo, rappelle qu’une lettre ouverte avait été remise à la direction générale du CHUSS le 1er juin 2009, tandis qu’une lettre ouverte était adressée, le 1er septembre de la même année, au ministre de la Santé.

Il y est également question d’une grève de 72 heures qui avait été observée du 6 au 8 octobre 2009 et des sit-in ayant eu lieu les 10, 11, 12 et 13 novembre 2009. « Depuis lors, rien n’avance et pire encore, au niveau du laboratoire on ne peut pas faire les examens et la radiologie est aux arrêts », d’où la présente grève de 48 heures dont un préavis daté du 26-07-2010 a été auparavant remis au gouverneur de la région des Hauts-Bassins.

Le secrétaire général de la section de Bobo du SYNTSHA a toutefois rassuré qu’un service minimum est assuré à la pédiatrie et à la maternité. Il invite la société civile et la presse dans son ensemble à être leur porte-parole auprès des autorités, « car la question de la santé, c’est d’abord la population, même si l’infirmier est le premier interpellé », a-t-il précisé.

Mamadou BIRGUI & Fatoumata COULIBALY

Sidwaya