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Et le D.G prit l’information en otage !

Publié le mercredi 4 août 2010 à 01h02min

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Si vous êtes journaliste et que vous souhaitez informer les citoyens sur
la qualité des produits de grande consommation, sachez qu’à Fasonorm, la
structure chargée des normes au plan national, l’information, quelle que
soit sa nature, est payante. Nous avons rencontré le Directeur général
de Fasonorm dans le cadre d’un article sur la qualité des huiles
alimentaires. Il a été catégorique : chaque type d’information coûte
20 000 FCFA. Le coût peut même aller au-delà, nous a-t-il précisé. Même
lorsque vous lui demandez de donner des conseils susceptibles de
permettre aux consommateurs de reconnaître un produit qui répond aux
normes de qualité sur le marché, il faut payer.

A Fasonorm, structure
publique de l’Etat, parler de certaines choses, comme l’emballage des
produits, les dates de péremption, etc., nécessite, de la part du
journaliste, de débourser de l’argent. A propos des huiles alimentaires
qui sont sur le marché, et dont certaines sont de qualité douteuse, nous
avions besoin de trois informations pour guider les consommateurs afin
qu’ils préservent leur santé d’éventuels dangers ; le DG nous a dit de
payer 60 000 FCFA. « J’ai reçu des instructions », nous a-t-il confié.
« Tous ceux qui viennent ici, c’est comme ça ; ce n’est pas seulement
vous. Peut-être que si vous voyez le DG de l’ONAC, il pourra m’autoriser
à fournir l’information que vous voulez à un prix réduit ». Tant pis donc
pour la mission de service public du journaliste !

Tant pis aussi pour
la santé des consommateurs ! A Fasonorm, ce qui compte, c’est l’argent !
Ce jour-là, nous sommes repartis bredouille. Mais nous avons réussi,
plus tard, à avoir l’information que nous voulions auprès d’autres
sources. A quoi servent finalement la Constitution et le Code de
l’information qui stipulent que l’information est un droit pour le
citoyen ? A quoi sert la note du Premier ministre adressée à tous les
services publics de l’Etat, sur l’accès à l’information ? Bref,
jusqu’aujourd’hui, le DG de Fasonorm continue de prendre l’information
en otage dans un pays qui se veut démocratique. « J’ai reçu des
instructions », nous a-t-il dit, de façon laconique.

Le Reporter

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2010 à 08:46, par ZORRO En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    J’espère surtout que c’est une blague ! Je peux comprendre qu’on vous demande de payer si vous voulez obtenir de la documentation, puisqu’il faut les reproduire, et ça fait des frais. Mais payer pour avoir de simples informations qui devraient être disponibles pour le public ? là, je tombe de très haut.

  • Le 4 août 2010 à 08:55, par La menace fantôme En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Franchement c’est pas sérieux ! je suis sure que cet argent ne part pas en plus dans les caisses de l’état........

  • Le 4 août 2010 à 09:04, par hypnoz En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    les pseudo journalistes ça sert a quoi ? c’est la question qu’on oublie de se poser souvent !
    Evidemment si un quelconque journaliste, bardé de quelque mission que ce soit, exige qu’il soit octroyé gratuitement ce qui est en principe commercialisé, il y’a une procédure à suivre...
    c’est pas parcequ’on est journaliste que Dieu nous a serré la main !
    n’importe quoi cet article !
    O.Y.R.A

  • Le 4 août 2010 à 09:05, par New Future Vision En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Mr le Reporter, continuer sans répi à écrire ce sentiment d’insatisfait dans les journaux de la place publique. Continuer à taper du point et indexer toujours les autorités et surtout essayer autant que possible de questionner le Premier Ministre à ce propos. Je pense que dès qu’il se verra interviewé à ce sujet, une chose est certaine, le citoyen lamda aura l’information juste et voulue. Bravo et ne vous lasser pas à rechercher des solutions à ce fachisme de fasonorm. Continuer et vous gagnerez. Courage !!!!

  • Le 4 août 2010 à 09:47, par Un confrère En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Cher confrère c’est malheureusement ça la réalité dans ce Faso auquel appartient la si bien nommée Fasonorm. Tout un symbole ! C’est dur de faire du travail de l’information du public. Les menaces, les intimidations, les refus de te recevoir ou de te parler et tous les obstacles qu’il y a sur le chemin. Visiblement si les journalistes avaient plus d’autonomie financière, cela leur aurait facilité les choses. La preuve, si ce DG avait effectivement reçu de l’argent, Le Reporter aurait obtenu tranquillement les infos. Imaginez vous, si encore cet argent pouvait être mieux que les 20 000 F demandés et que ça devait aller directement dans la poche du DG, c’est encore d’autres infos plus croustillantes qui pourraient être livrées.
    Fort heureusement, Le Reporter a eu la chance d’avoir d’autres sources officieuses et c’est comme ça que les journalistes se débrouillent dans ce pays. Tant bien que mal. Sinon vous êtes obligé de vous spécialiser en ouverture et couverture de cérémonie et prendre "ces fameux prix de carburant". C’est choquant !
    Apparemment la situation arrange le pouvoir en place qui n’aurait pas besoin d’une presse forte. Sinon comment comprendre que, par exemple, les textes de la convention collective des journalistes signés ; des textes qui donneraient plus de marge aux journalistes ; ne soient toujours pas appliqués ???.

  • Le 4 août 2010 à 10:01 En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    merci pour cette éclaircissement,

    comment dans un pays démocratique, peut on admettre une telle chose ?
    Chaque jour on attend par ci et là des conférences, ateliers rencontres contre la fraude, la protection des citoyens, droits de l’homme ; bref mais tout ça ne sert en rien si le citoyen lambda n’ignore les choses : l’informatisons. D’autant plus que ce type d’informations ne menace en aucun cas la sécurité nationale bien au contraire la prendre en otage monsieur le DG c’est mettre en danger la sécurité, et la santé des consommateurs.

    il faut aussi avoir le courage d’expliquer les choses si vous avez des arguments (loi, textes etc)

    Merci

  • Le 4 août 2010 à 11:18, par moi En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Mr le journaliste. Je doute que vous soyez réellement un journaliste car des propos difammatoires de ce genre ne viendront pas d’un journaliste.
    1-fasonorm n’a pas de Directeur Général car étant une simple direction technique de l’ONAC
    2- Dans toutes les strucutures de normalisation étatiques dans le monde les normes ont toujours un prix
    3-A fasonorm les prix des normes vont de 15000F et plus mais pas 20000F
    4- Mise à part les normes qui sont vendues, aucune information n’est payante. Preuve nous avons un centre de documentaion qui est ouvert au public avec une mise à disposition des informations sur les obstacles techniques au commerce.
    5- Des ateliers sont organisés fréquenment pour informer les différents acteurs des exigences du marché.
    6- Aller sur le site de Codinorm (Cote d’ivoire) , ASN (sénégal) INNORPI (tunisie), etc et éssayer de télécharger des normes gratuitement prétextant que vous êtes journaliste.
    C’est ce genre de mentalité qui font regresser le Burkina, vouloir tout gratuitement. Savez vous combien coûte l’élaboration d’une norme ?
    Si vous voulez faire votre travail avec professionnalisme il faut mettre les moyens qu’il faut.
    Chaque profession apporte sa part au devéloppement du pays et c’est ce que les acteurs de la normalisation font.
    Si vous êtes doués pour la calomnie alors sachez que vous vous êtes trompés de métier car le journaliste c’est l’information juste qu’il rapporte.
    outalain@yahoo.fr

  • Le 4 août 2010 à 12:09, par SAMP En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Merci au journal Reporter de révéler cette affaire.

    Je suis profondément surpris qu’une telle information soit payante. Et je me pose donc la question sur la finalité des mesures de qualité si ce n’est que pour protéger les citoyens consommateurs.

    Monsieur le DG de Fasonorm : y a t-il d’autres finalités au contrôle de norme en dehors de la protection des citoyens ?

    Pour ma part, cette information est par essence publique parce que c’est impensable d’exiger le déplacement des citoyens individuellement pour l’accès à cette information. Mais, qu’est ce que Fasonorm fait des citoyens qui sont à la frontière ou à des centaines de km de ouaga, comment feront-ils pour accéder à l’information quant bien même ils ont les moyens de payer.

    De plus, c’est souvent des informations périssables à très court terme (1 à 10 jours) surtout pour les produits de grandes consommations comme le lait, les bonbons, les biscuits, chocolats etc. qui peuvent intoxiquer la population surtout les enfants friands de ces produits.

    Je pense que c’est pour toutes ces raisons que le bon sens veut qu’un Etat "RESPONSABLE" classe en priorité ces informations dans le domaine publique à diffuser au plus vite afin que les populations puisent se prémunir, en évitant d’acheter les produits dangereux pour leur santé et mieux, de dénoncer un éventuel écoulement clandestin de ces produits déclarer hors norme par Fasonorm par des commerçants véreux et sans scrupule capables de vendre la mort à des citoyens ignorants (analphabète, illettrés etc.).

    C’est pour dire, que ce n’était pas aux journalistes d’aller vers Fasonorm mais, c’était à elle d’aller courtiser la presse pour la diffusion de ces informations combien sensibles et essentielles pour le bien être des populations.

    Je suis vraiment atterré d’entendre une pareille chose. Ce ne sont des informations commerciales ou stratégiques que l’on peut utiliser pour mieux vendre des produits, mais seulement des informations permettant d’éliminer des produits dangereux susceptibles de causer de gros dommages à la population.

    Si effectivement ces informations sont payantes, alors cela revient à exposer tous les citoyens qui n’auront pas cette somme (20 000 F) aux commerçants sans scrupules. Et Dieu seul sait combien ils sont nombreux à ne pouvoir pas honorer cette somme.

    C’est moralement INDECENT de vendre une telle information. J’interpelle donc la LIGUE DES CONSOMMATEURS pour vérifier la véracité de cette information qui constitue un acte contraire à la protection du bien être des populations et indigne d’un gouvernement RESPONSABLE.

    Merci à la ligue de diligenter cette affaire.

  • Le 4 août 2010 à 16:05, par M’Ba Tanga En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Juste pour féliciter d’abord le journaliste.
    Cependant je désire savoir comment le citoyen accède à l’information à partir de son organe ! Est gratuitement ou faut il débourser une certaine somme ?
    Quel est le coût si le DG de Fasonorm ésire passer une information dans son organe ?
    Je pense qu’un des défauts de certains journalistes du Burkina et certainement aussi d’ailleurs, c’est de vouloir l’information gratuitement ; alors qu’au fond il est vendeur d’informations, ils en sont commerçants en réalités.
    Brèf ; le DG de Fasonorm donne gratuitement l’information, et au journaliste de la vendre aux consommateurs à travers son quotidien ou tout autre forme de média.
    Il ya beaucoup à dire sur ce sujet, je laisse le soin à d’autre personnes de donner leur point de vue. Et excusez moi si j’ai écorché votre sensibilité.

    • Le 6 août 2010 à 12:14, par Un spécialiste En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

      J’ai souhaité répondre spécialement à vous, Mba Tanga, parce que vous et très certainement beaucoup d’autres personnes ne comprennent pas une chose en matière de presse.
      Lorsque vous estimez que le journalistes vend l’information, vous vous trompez. Il y a une nuance. Le journaliste va à la recherche de l’information, la traite, la met sur un support et la propose au public. C’est uniquement le support qui est vendu. Pas même le travail que fait le journaliste, un travail qui est inestimable en termes de prix. Je dis que c’est le support qui est vendu. Pour les journaux, c’est le papier qui coute très chère aux organes quant on y ajoute l’impression.
      Pour toujours montrer que c’est le support qui est vendu, je prends le cas de la radio, de la télé et même d’internet sur lequel on se retrouve en ce moment. Une fois que tu achète ta radio et tu mets tes piles, tu captes là où tu veux et tu écoutes sans payer. Quant tu as ton téléviseur, tu prends la chaîne disponible que tu veux. C’est la même chose avec internet, tu paies ta connexion et avec ton ordinateur, tu vas sur le site des journaux et lis sans payer. A moins que ça ne soit un site commercial et je n’en connais pas dans la presse burkinabè.
      Maintenant, s’agissant du fait que vous dites qu’il faut payer pour faire passer une info, là aussi il ne faut pas confondre les choses. Il y a l’information, tout simplement et l’information commerciale ou la publicité. Aucun journaliste ou organe de presse respectant l’éthique et la déontologie ne vous demandera de payer pour qu’on parle de vos problèmes, de ce que vous avez fait d’extraordinaire. La presse a un rôle de service public. Elle a pratiquement le devoir d’informer le public, de faire en sorte que le public puisse être au courant de tout ce qu’il doit savoir et qui est utile pour lui. Cependant il ne faut pas que chacun pense que tout ce qu’il fait doit être mis dans la presse. On ne s’en sortirait pas dans ce cas. Comme on le dit, si un chien mord un homme ça n’intéresse personne mais le contraire est un événement. La presse s’intéresse aux trains qui n’arrivent pas à l’heure. Et là, elle ne demande à personne de payer quoi que ce soit. Si vous connaissez quelqu’un ou un organe qui le fait, dénoncez le. C’est vrai que subtilement certains journaux de la place abusent et ne font que du commercial.
      Mais là où il faut payer, c’est quand quelqu’un vient et demande qu’on parle de sa nouvelle unité de production de jus, du nouveau maquis qu’il ouvre etc. Là c’est à but commercial. C’est souvent de la pub. Comprenez que cela puisse être payant car l’intéressé vise aussi à se faire de l’argent à travers son activité.
      La presse qui a une mission de service public (à ne pas confondre avec des titres spécialisés en informations techniques) ne vend pas de l’information. Elle vend un support d’informations. Et comprenez aussi les journalistes, au Burkina, ne se sont vraiment pas payés à la hauteur de tout l’effort qu’ils fournissent dans l’intérêt du public. Nous disons ici que nous faisons un travail INGRAT.

  • Le 4 août 2010 à 16:44 En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Etonnant. Le journaliste devrait retourner voir le DG et lui demander la base légale ou règlementaire sur laquelle il s’appuie pour refuser de donner des informations aussi capitale pour la santé des populations

  • Le 4 août 2010 à 18:59, par indigné En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    messieurs les journalistes, c’est pas parce que vous avez accès au grand public qu’l faut tout raconter ; faites preuves de professionnalisme, car la bonne information n’a oas de prix mais à un coût. c’est pour vous dire de manière immagée que vous même vous monnayer l’information. on sait pour certains d’entre vous comment vous couvrer les manifestations. quand c’est vous , vous vous taisez, quand c’est les autres vous parler. arrêtez cette presse partisane ? c’est la merde...

  • Le 5 août 2010 à 07:43, par indigné En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    messieurs, j’ai posté un message que vous avez censuré. je le savais, car je l’ai fait exprès. quand la presse est en cause, vous n’est plus impartial, quand c’est les autres, vous dites que votre mission est noble. c’est ce qu’on appelle un traitement partisan de l’information. de toute façon l’information par la presse m’importe peu, car il souffre du manque de professionnelle.

  • Le 5 août 2010 à 11:50, par l’Acerbe En réponse à : Et le D.G prit l’information en otage !

    Rien d’étonnant ! C’est le Faso, depuis 20 ans !

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