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RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

Publié le lundi 5 juillet 2010 à 00h40min

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Les promoteurs de cliniques privées ne sont pas contents de l’interview que nous a accordée le directeur de l’hôpital Yalgado Ouédraogo parue dans notre édition du 23 juin 2010. Une interview dans laquelle Dr Lansandé Bagagné accuse les promoteurs de cliniques privées d’être à l’origine de la rupture momentanée d’anesthésiques à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Dans le droit de réponse suivant, le président de l’Association des promoteurs de cliniques privées réfute les accusations.

Monsieur le Directeur général de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, Dans le journal "Le Pays" n°4642 du mercredi 23 juin 2010, vous vous êtes livré à un exercice d’allégations mensongères à l’encontre des cliniques privées à propos des ruptures de vos stocks d’anesthésiques et de stupéfiants. En substance, vous accusez, de façon directe et péremptoire, les cliniques privées de s’approvisionner en anesthésiques aux dépens, non seulement de vos stocks mais également de ceux des autres structures publiques puis vous vous posez la question de savoir si les stocks des structures publiques n’alimentent pas les cliniques privées. Monsieur le Directeur général, si vous aviez fait preuve de confraternité, vous n’auriez sûrement pas clamé, aussi publiquement, les grossières accusations que vous avez proférées. Mais, à quelque chose, malheur est bon ! Votre sortie nous offre l’occasion, et ce, à notre corps défendant, de vous rappeler certaines vérités. Pour commencer, nous allons essayer de parler le même langage pour mieux cadrer le sujet.

Il nous semble que monsieur le Directeur général joue allègrement avec les termes pour mieux endormir les profanes qui l’écoutent. En effet, dans votre "jargon", stupéfiants et anesthésiques signifient la même chose ! Vous êtes pharmacien et devriez savoir que dans le jargon des pharmaciens, les deux termes ne sont pas identiques ! Mais poursuivons notre argumentaire. Comme vous devez le savoir, monsieur le Directeur général, les principales molécules anesthésiques utilisées au Burkina sont : Propofol, Halothane, Kétamine et Marcaïne. Beaucoup d’autres molécules sont utilisées en anesthésie sans être des anesthésiques. Il s’agit par exemple du Norcuron qui est un myorelaxant à action centrale, de l’Hypnovel qui est un hypnotique sédatif et du Fentanyl qui est un analgésique central. Les stupéfiants dont il est question dans vos propos, monsieur le Directeur général, semblent être, surtout le Fentanyl et à un moindre degré, la morphine.

Tous les autres produits sus-cités sont disponibles chez tous les grossistes de la place et dans les officines pharmaceutiques. Ces produits ne posent donc aucun problème d’approvisionnement pour les structures sanitaires privées comme publiques pour peu qu’elles soient vigilantes, gèrent bien leurs stocks et qu’elles anticipent sur les ruptures. Cela n’est autre chose que le B.A-BA de la gestion. Comme vous le savez, également, la production, l’importation, l’approvisionnement et l’utilisation des stupéfiants en médecine sont soumis à des conditions bien définies par le législateur dans le souci d’éviter les utilisations détournées en vue de protéger les populations. C’est pour cette raison que la commande des stupéfiants est centralisée et se fait sous la responsabilité exclusive du ministère de la Santé. Cependant, monsieur le Directeur général doit se rappeler que le ministère de la Santé a organisé, plus d’une fois, des réunions regroupant à la fois les structures sanitaires publiques et privées pour discuter de la question des stupéfiants.

Au détours de ces réunions, il a été demandé à chaque structure sanitaire reconnue comme telle, de faire l’expression de ses besoins annuels en stupéfiants pour une optimisation des commandes. La suite n’est plus qu’une question de logique, de planification et de gestion dans la mesure où toutes les cliniques privées s’approvisionnent en stupéfiants au même titre et au même niveau que les structures publiques et le seul lieu pour tous est la Direction générale de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires (DGPML). Monsieur le Directeur général, en tant que pharmacien confirmé, vous devriez savoir que les cliniques privées dûment installées ont le droit de s’approvisionner en stupéfiants au même titre que votre structure. D’où vous viennent ces accusations et ces explications tortueuses et imaginaires à dessein de désinformer l’opinion nationale et de salir la réputation des cliniques privées ?

Ayez, monsieur le Directeur général, l’humilité d’accepter que la différence entre votre structure et les nôtres se situe au niveau de la gestion et de l’anticipation. Nous reconnaissons tous que le ministère de la Santé éprouve des difficultés à maîtriser les stocks de stupéfiants. Cela s’explique, en partie, par le fait que des structures comme la vôtre gèrent mal l’expression de leurs besoins avec pour conséquence une sous-estimation des stocks. Par ailleurs, vous semblez accuser vos collaborateurs directs ou des agents des CMA, soit disant travaillant dans le privé, de "créer et entretenir des circuits de détournements de vos stocks en vue d’alimenter les cliniques privées". Si cela était vrai, à qui incomberait la faute ?

Au premier responsable de la structure publique évidemment. Combien de fois avez-vous dénoncé de tels actes ? Combien de fois avez-vous surpris des agents en flagrant délit de détournement de vos stocks ? Combien de fois avez-vous poursuivi des agents pour ces faits ? Vous ne pouvez pas vous prévaloir de votre titre de Directeur général de l’hôpital Yalgado pour dénigrer et jeter l’opprobre et le discrédit sur les cliniques privées qui peinent et triment, certes, mais qui exercent honnêtement et régulièrement leur profession. Pour conclure, restons honnêtes et dignes pour construire ensemble les fondements d’une véritable lutte contre la maladie. Pour ce faire, nous avons besoin de plus de solidarité. Le secteur sanitaire public ne peut se passer du secteur sanitaire privé, ils sont complémentaires. Ne nous trompons donc pas d’adversaire. Pour l’APROCLIB Le président

Dr Jean Baptiste OUEDRAOGO Polyclinique Notre Dame de la Paix

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 5 juillet 2010 à 06:41 En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    Bonjour,

    Je félicite l’association des cliniques privées pour cette réponse à monsieur le directeur du CHU Yalgado. Je suis un médecin spécialiste dans un CMA. Voilà bientôt 6 mois que nous n’arrivons plus à faire un programme opératoire à cause de cette rupture. Le peu de stock qui nous restait a été réservé aux urgences jusqu’à la dernière ampoule (Fentanyl). Nous avons passé deux mois sans possibilité de faire une césarienne en urgence. Toutes les urgences étaient évacuées à Yalgado. Que le directeur de Yalgado sache que l’ensemble des cliniques privées du Burkina ne font pas plus de 100 lits et ne réalisent même pas 1% des interventions chirurgicales au Burkina Faso. Ce n’est pas la peine de chercher des "poux" sur un crâne rasé. Le Directeur lui même sait qui est à l’origine de cette rupture ! qu’il s’attaque directement à la direction générale des services pharmaceutiques en particulier son directeur qui doit sortir de son silence pour apporter des explications et assumer ses responsabilités. Pourquoi il ne s’attaque pas à ce dernier ? est-il intouchable ? Moi ce qui m’interesse c’est qu’on puisse évaluer le nombre de morts et de complications imputables à cette rupture due à une mauvaise gestion ! et que les personnes concernées puissent être sanctionnées si leur responsabilité est engagée.

  • Le 5 juillet 2010 à 07:51, par le pompier En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    on gére mal quand on vit avec une cuillère en or dans la bouche.Mr Le Directeur vous atteint vos limites

  • Le 5 juillet 2010 à 08:17, par braogo En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    C’est tout de même inquiétant tout ça !!!!

  • Le 5 juillet 2010 à 09:10 En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    Tout le monde sait que boucoup de cliniques privées sont là pour succer l’argent des malades et après renvoyer les meme malades à yalgado. ils ne sont là que pour l ’argent.entre cliniques et yalgado, ils se connaissent car ce sont les memes qu’on cotoyent de gauche et à droite

  • Le 5 juillet 2010 à 09:36, par Win En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    Tout ça est lamentable pour un pays dit des hommes intègres !

  • Le 5 juillet 2010 à 12:58 En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    Merci pour ce droit de réponse. Je ne suis pas de la santé mais soyons sérieux et responsable. Et comme ils l’ont précisé :"Combien de fois avez-vous dénoncé de tels actes ? Combien de fois avez-vous surpris des agents en flagrant délit de détournement de vos stocks ? Combien de fois avez-vous poursuivi des agents pour ces faits ?"

  • Le 5 juillet 2010 à 15:52, par Doudou En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    Je pense bien que si une Direction peut être désignée dans ce problème d’anesthésiques,il faut aller jusqu’au bout et demander à chacun de prouver son innoncence.S’il ya eu des morts le Ministère doit prendre ses responsabilités pour que le pays des hommes intègres qui est déja en proie à plusieurs maux puisse aller de l’avant.

  • Le 5 juillet 2010 à 17:00, par volac En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    vraiment mr le dg vous aviez raison on connait tous comment fonctionne la majorite de nos cliniques privees en dehors de quelques unes qui son credibles les autres resemblent beaucoup a la mafia italienne

  • Le 5 juillet 2010 à 23:46, par TICKEN JAH En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    On se souvient que c’est le prédécesseur de ce même DG qui a été complice de nombreux médicaments sortis du CHU YO pour être revendus aux mêmes cliniques privées !!!
    SOYONS HUMBLES ET PRUDENT !!!

  • Le 6 juillet 2010 à 00:33 En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    le DR OUEDRAOGO de la clinique de la paix se défend bien mais sais très bien que sans Yalgado sa clinique aurait disparu il y a belle lurette surtout qu’on y enregistre bcp de fautes professionnelles mortelles. Qu’il prie Dieu que les Burkinabè ne savent pas avoir recours à la justice pour résoudre leur problème de santé pour le moment.Sa viendra et je souhaite que ca soit de son vivant car qu’on se le dise bcp de familles ont été endeuillées anormalement dans cette clinique pour des cas qu’un CMA du public prendrait mieux en charge. Le DG de Yalgado a levé un lièvre et il faut que nos autorités ouvrent l’œil pour mieux règlementer la pratique dans le privé comme ailleurs afin qu’on voit clair dans cette jungle décimante ou on est obligé d’aller chercher nos spécialistes pour une consultation.Si le Dr JB qui a été notre président n’a pitié des pauvres de ce pays qu’il ait au moins la sagesse de se taire pour qu’on sorte pas les insuffisances de sa clinique que la population tait par respect car les erreurs médicales y sont légion.

  • Le 6 juillet 2010 à 00:37, par togssida En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    le DR OUEDRAOGO de la clinique de la paix se défend bien mais sais très bien que sans Yalgado sa clinique aurait disparu il y a belle lurette surtout qu’on y enregistre bcp de fautes professionnelles mortelles. Qu’il prie Dieu parce que jusque là les Burkinabè ne savent pas avoir recours à la justice pour résoudre leur problème de santé pour le moment.Sa viendra et je souhaite que ca soit de son vivant car qu’on se le dise bcp de familles ont été endeuillées anormalement dans cette clinique pour des cas qu’un CMA du public prendrait mieux en charge. Le DG de Yalgado a levé un lièvre et il faut que nos autorités ouvrent l’œil pour mieux règlementer la pratique dans le privé comme ailleurs afin qu’on voit clair dans cette jungle décimante ou on est obligé d’aller chercher nos spécialistes pour une consultation.Si le Dr JB qui a été notre président n’a pitié des pauvres de ce pays qu’il ait au moins la sagesse de se taire pour qu’on ne sorte pas les insuffisances de sa clinique que la population tait par respect car les erreurs médicales y sont légion.Il sait lui même que des boîtes de chirurgie ont quitté yalgado pour des interventions dans sa clinique.

  • Le 9 juillet 2010 à 14:29, par SIDA En réponse à : RUPTURE D’ANESTHESIQUES : Les cliniques privées répondent au directeur de l’hôpital Yalgado

    JE CROIS QUE LES UNS ET LES AUTRES NE CHERCHENT PAS LES RESPONSABLES DE CETTE MALHEUREUSE SITUATION. D’ABORD CE N’EST PAS UNE NOUVEAUTE ; CHAQUE ANNEE C’EST LE MEME PROBLEME, lES HOPITAUX PUBLIC COMME LES CLINIQUE PRIVEES S’APPROVISIONNEMENT A LA DIRECTION GENERALE DE LA PHARMACIE QUI EST LA STRUCTURE CHARGEE D’APPROVISIONNER LE PAYS ENTIER EN ANALGESIQUES COMME LE FENTANYL, LA MORPHINE etc. s’IL YA DES RUPTURES LA RESPONSABILITE INCOMBE A LA DIRECTEUR GENERAL DE LA PHARMACIE DU MEDICAMENT ET DES LABORATOIRE ET PAS AU DG DE YALGDO. YALGDO EST UN CLIENT COMME LES CLINIQUES. JE VOIS PAS POUQUOI C’EST CE DERNIER QUI EXPLIQUE LA SITUATION ALORS QUE LE PREMIER RESPONSABLE DE CETTE MACABRE SITUATION (DGPML) PASSE SON TEMPS A PARLER DE SPIRULINE. LA SITUATION QUI PERDURE DEPUIS DES ANNEES TRADUIT L’INEFFICACITE, LE MANQUE DE SERIEUX, L’INCOMPETENCE DES RESPONSABLES DE CETTE DIRECTION. MAIS CELA NE GENE PAS NOS AUTORITE PUISQU’ILS NE SONT PAS OPERES ICI. VOILA POURQUOI PERSONNE NE SERA INQUIETER.
    ALORS PETITS GENS TAISEZ VOUS ET CIRCULEZ

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