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Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

Publié le jeudi 24 juin 2010 à 23h23min

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La peur ?

Il vaut mieux mourir pour un idéal que de mourir d’une maladie qui objectivement aurait pu se soigner, si la pauvreté n’en conférait pas la tâche à Dieu. La peur est une forme de consentement. Elle pérennise l’ordre établi, jusqu’à ce qu’elle soit dissipée par la mort. Puisque nous sommes des êtres humains, donc des mortels, nous pouvons tout refuser, sauf la mort. Il n’y a aucune différence entre mourir de faim et être fusillé. Si donc, par peur nous fermons les yeux sur la gestion catastrophique de notre pays, au moment de les ouvrir, la catastrophe sera consommée et nous aura emportés.

L’indifférence ?

Aucun homme " normal " n’est indifférent à ce qui se passe autour de lui. Peut être avons-nous une situation sociale qui nous permet de penser que ça n’arrive qu’aux autres. Eh bien ! C’est une grave illusion. Nous devons tous travailler à ce que meilleur sort soit réservé à chaque citoyen de ce pays. "Les hommes sont deux mains sales. L’une ne se lave que par l’autre" dit l’adage. Nous avons besoin les uns des autres. Souvent nous descendons plus bas que notre rang social pour trouver le secours que nous cherchons. "On a souvent besoin d’un plus petit que soi".

La résignation ?

Tant que nous vivons, nous devons nous battre. Pour nous libérer, pour mieux vivre. La résignation paralyse la société. Elle empêche tout changement d’ordre. Accepter sa misère est une défaite qu’aucun peuple ne doit subir. L’homme est bien capable, en usant de sa raison, de transformer son cadre de vie. Accepter la misère comme fatalité, c’est à peu près retourner à l’état animal, c’est à dire à une vie purement instinctive.

Nous n’avons aucune raison de nous résigner. Plutôt, nous devons faire en sorte que l’histoire ne se répète pas. Une fois remportée, une victoire doit rester telle. C’est là que notre responsabilité se déploie. Nous avons le devoir sacré d’aller toujours de l’avant. Telle est l’essence de l’homme. Progresser, évoluer. Subir un présent sombre, lugubre et macabre, puis baisser les bras, c’est se condamner, c’est condamner la nation. Cette attitude nous rend plus coupables que victimes.

A nous de sonder notre conscience pour extirper l’une ou l’autre des raisons de notre indolence. A nous de vouloir sortir ou de végéter dans la misère.

Dans tous les cas, notre responsabilité est engagée. Nous avons la leçon des Révolutions qui ont secoué le monde, qui ont apporté des fondements nouveaux. Nous, c’est ceux d’entre les Burkinabé qui ont eu cet immense privilège d’aller à l’école, de savoir tenir le stylo et de parler une autre langue que la langue maternelle. Ils sont près de 90% de la population ceux qui n’ont pas eu ce même privilège. Nous devons absolument nous unir à eux, pour qu’ensemble nous conquérons une vie meilleure.

Il est de notre devoir d’être leur serviteur dans la construction de la démocratie et sur le sentier du développement endogène.
Notre confrère Norbert Zongo aimait à dire que : « Si le bon sens des Burkinabé se laisse corrompre, si la peur de revendiquer la liberté anéantit la volonté de vivre dans la démocratie, alors nous payerons tous ensemble le lourd tribut que la compromission doit à la dictature.

Et cessons de dire : "il faut conscientiser les populations", parce que comme le disait Machiavel : il n’existe pas d’autre éducation intelligente que d’être soi-même un exemple".
Soyons des exemples ou subissons. Il n’y a pas d’alternative".

Chacun de nous doit interroger sa conscience et obtenir une réponse sur son comportement.
Chacun de nous doit se demander s’il est prêt à endosser les plus scabreuses responsabilités historiques. Si non, il est encore grand temps de redresser la barre. Nous pouvons toujours inventer l’avenir. Il nous suffit de sortir de la torpeur pour affronter la réalité.

Par Bendré

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Vos commentaires

  • Le 25 juin 2010 à 08:54, par SOURA En réponse à : Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

    Félicitations !
    Le Burkina Faso, tout comme la plupart des pays en développement surtout africains est à la recherche de leur LEADER ECLAIRE capable de donner le bon exemple, de rassembler et de guider son peuple vers le développement humain sans contrepartie surtout financière...
    Il doit être, ce leader, capable surtout de prévenir et déjouer les intrigues des puissances extérieures qui ne sont plus circonscrites dans des pays, mais ce sont des grandes firmes (multinationales) qui continuent de perpetuer l’esclavage sous sa forme moderne...
    Parfois je me demande si cette potion magique dénommée « démocratie » est une bonne chose. C’est le moindre mal, si le financement des parties politiques en Afrique est transparent. Avec tout le respect que j’ai pour tous les burkinabès, force est de constater que les achats de conscience au cours des élections, est de plus en généralisé... Attenntion à ne pas élire que les valets locaux de ces grandes puissances, acquis à leurs causes...
    A bon entendeur salu !

    • Le 26 juin 2010 à 00:05 En réponse à : La solution est la

      J ai explique lors de l’interview de Denis Nikiema que ceux qui pouvaient faire la politique, aider Zeph et chasser Blaise du pouvoir, ce sont les gens qui sont deja a la retraite et qui n’ont plus rien a craindre des punitions infligees aux opposants dans les ministeres, les institutions internationales...
      Le SG de l’UPC Denis Nikiema a commence a militer dans l’opposition apres avoir pris sa retraite de la BAD et avoir assure l’avenir de tous ses enfants qui ont etudie et vivent au Canada. Ouali a commis l’erreur de rejoindre l’opposition alors qu’il etait toujours en activite notamment a l’assemblee. Il savait tres bien que le pouvoir allait appliquer les lois injustement pour le punir. Un fonctionnaire qui n’a pas encore assure ses arrieres et qui n’est pas a la retraite n’ose pas soutenir l’opposition REELLE. Tout ce que nous pouvons faire pour Zeph, c’est aller voter dans le secret des urnes pour l’UPC, mais nous ne pouvons pas prendre le risque de nous afficher ouvertement de peur de voir nos familles et nos proches punis par le pouvoir.

  • Le 25 juin 2010 à 10:22 En réponse à : Opposants corrompus

    Bendre,

    les burkinabes etaient prets a mourrir pour changer le pouvoir. Malheureusement jusqu a date, les opposants se sont reveles corruptibles. Rappelez vous le 1er mort d’une marche de la CNPP/PSD avec Pierre Tapsoba comme opposant. Le CDP l’a par la suite corrompu (pour le chasser recemment, les refondateurs). A quoi a donc servi ce mainfestant tue ? A rien. Regardez Bado, opposant ayant recu 30 millions. C’est la seule raison qui fait que les Burkinabes ne sont plus prets a mourrir pour un opposant.
    Nous comptons tous sur Zeph pour nous prouver que tous les opposants ne sont pas corruptibles, alors ne serons prets de nouveau a sacrifier nos vies pour notre liberte.

  • Le 25 juin 2010 à 13:55 En réponse à : Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

    Mention tres bien a Bendre. Les puissants du jour qui nous torturent et nous volent ne sont puissants que par rapport a notre inaction. J’espere que des diplomes perdus comme Agassi, Verges, LeRiche et autres ventriotes a la courte vue vont faire leur cet ecrit plein de bon sens. Le peuple est tellement bon qu’ il pouura pardonner leurs egarements.
    Si nous nous asseyons et Blaise qui n’a pu faire reculer la famine et le sous-developpement modifie la constitution pour regner comme un Naba, nous aurions dit oui par notre silence. C’est comme continuer de preter de l’argent a quelqu’ un qui vous doit beaucoup, qui continue a vous emprunter et qui a le culot de vous promettre votre principal avec interet la semaine prochaine. Pourtant que de semaines se sont ecoulees depuis la premiere ou la deuxieme fois qu’ il vous a pris de l’argent. C’est un peu cette escroquerie de developpment solidaire pour une societe d’ esperance (en francais decode, developpement solitaire pour leur societes prete - nom). N’aan laara, an saara. Ce que vous refusez d’avoir par les armes, vous ne l’aurez pas par les larmes. Il n’ y a pas de petit dejeuner pour ceux qui refusent de se reveiller. Tout passera, sauf cette verite pourtant simple. Le salut sera collectif ou ne sera point.

    LOP

  • Le 25 juin 2010 à 18:08, par mounson En réponse à : Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

    Beau article suivi de bels commentaires.Ce que je voudrais rappeler a mes freres burkinabe c.est que comme le disait 1 prof : chaque peuple merite les dirigeants qu.il a.Comparaison n.est pas raison mais il semble que beaucoup de pays asiatiques etaient au meme niveau de developpement que l.Afrique il ya de cela 50ans.Voyez le fosse qu.il ya aujourd.hui entre nous et ces gens qui sont devenus par leur courage ,leur ardeur au travail des puissances economiques alors que nous vegetons toujours dans la misere sans savoir a quand le bout du tunnel.Il est temps surtout pour la jeunesse de se reveiller et dire non a toutes les formes de comportements nefastes pour le developpement de nos pays.Immitons la jeunesse thailandaise qui a quitte de tous les coins du pays pour venir a la capitale donner leur point de vue quant a la gestion du pays.
    Un africain qui est mal traite dans 1 train ou metro ou encore bus en europe(de racisme ou de toute autre cause)ne fait rien pour se faire respecter or que le petit asiatique ferait 1 scandale.Il est temps que nous nous reveillons.

  • Le 25 juin 2010 à 18:27, par Kon N’doungtouly En réponse à : Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

    Humm !il n’ya plus de repère au Faso sur le plan de l’éthique pour ceux qui en restent aussi, lorsque l’occasion se prête à eux c’est pour dire sous l’influence de leurs rejetons ou proches alliés des gens du pouvoir que le Faso brille de mille feux et il n’y a rien à cirer .
    Seulement cette dialectique qui dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets est inéluctable .Dans cette logique ne soyons pas étonnés de ce qui se passe dans le pays ,seulement comme le dit si bien le journal Bendre , en restant passifs et résignés nous serons comdannés à subir leur dictature. Nous Burkinabès nous sommes trop attentistes ,croyant que notre sort est connu de DIEU et donc quand l’heure de Dieu va arriver tout sera pour le meilleur du monde .Oui Dieu est omniscient ,omnipotent qui peut changer en un rien de temps le cours des évenements en même temps il nous donne le choix de notre devenir par le travail ,l’organisation spatio-temporel tout en comptant sur lui mais pas dans l’indolence.Nan n’lara ,an sara !

  • Le 25 juin 2010 à 23:36 En réponse à : Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

    Notre histoire recente regorge de cas malheureux où des citoyens ont perdu la vie. Tous les acteurs de ces massacres sont connus et occupent des postes responsabilité dans nos differentes institutions militaires et civiles. Ils beneficient d’un puissant parapluie qui les rend intouchables. Votre article nous interpelle tous,(we don’t need dead heroes) mais il n y a aucun homme politique capable de diriger une action d’envergure pour faire evoluer notre democratie qui s’essoufle.

  • Le 26 juin 2010 à 17:26, par Yunus En réponse à : Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

    Salut zaksoaba,
    Toi qui est un batailleur, tu sais assurement de quoi tu parles. Tant que chacun de nous va se contenter de sa petite tranquillité petite bourgeoise et croire qu’il peut se créer son paradis dans l’ocean de misere qu’est le BF, la pegre qui nous exploite aura de beau devant elle. Mais il y a de quoi esperer. HS n’a-t-il pas dit que quand la douleur de la misere depassera la peur de mourrir, les burkinabe se reveilleront ? J’y crois.

  • Le 26 juin 2010 à 18:54, par Mousbil En réponse à : Sortir de la torpeur : Qu’est ce qui nous empêche d’exercer notre citoyenneté ?

    Bonsoir,bel article ! come disait l’artiste musicien ivoirien :"mieux vaut une fin effroyable qu’un effoi sans fin".Dans la vie ,aucune lutte n’est facile surtout quand il s’agit de la politique politicien.La pauvreté et le manque d’instruction sont de grands maux pour la democratie africaine.Mais come nos dirigeants veulent continuer à nous opprimer et nous exploiter ,ils ignorent les choses utiles pour la majorité des burkinabe.Que Dieu sauve le Burkina Faso ! Que Dieu sauve l’Afrique !

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