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Spiruline de Nayalgué : Le Burkina à l’ère de la production industrielle

Publié le lundi 31 mai 2010 à 03h54min

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Le Premier ministre, Tertius Zongo a présidé, le vendredi 28 mai 2010, à Nayalgué, localité située à quelques kilomètres de Koudougou, l’inauguration d’une unité de production de spiruline. Il en a profité pour autoriser la mise officielle sur le marché du FACA, un médicament pour le traitement de la drépanocytose.

Réalisée par le projet Spiruline Nayalgué, l’unité de production qui vient d’être inaugurée est le fruit d’un partenariat réussi entre le diocèse de Koudougou, l’ONG Technap (France) et le gouvernement du Burkina Faso.

Entièrement moderne, l’unité comprend un bâtiment technique, des bureaux et laboratoires équipés, un champ solaire de 128 plaques, un local technique, 2400 m2 de bassins aménagés en modules de production, un château-d’eau, deux puits busés, une route d’accès, un parking auto/moto et deux allées pavées.

Pour le ministre de la Santé, Seydou Bouda, cette unité cache bien de prouesses industrielles. En effet, le champ solaire par exemple, n’a pas encore d’égal en Afrique de l’Ouest. Il produit actuellement, aux heures de pointe, suffisamment d’électricité pour alimenter toute l’unité, climatisation et outils de production y compris.

Un excédant est même directement rétrocédé à la SONABEL pour distribution sur son réseau connecté au champ solaire de l’unité. Cet ingénieux système a été installé bénévolement par une ONG française « Electricien sans frontières ». « Il pourrait inspirer la sécurisation future de l’approvisionnement en électricité, de nos formations sanitaires », estime Seydou Bouda.

L’unité présente une seconde prouesse, à savoir, les moteurs électriques de ses modules de production qui ont été entièrement conçus, développés et fabriqués par des artisans de Koudougou avec le concours de techniciens sortis des universités burkinabè.

« Nous pouvons être fiers de cette unité industrielle de production », avance M. Bouda. L’unité qui a une capacité de production de 4 000 Kg de spiruline par an a aussi créé des emplois permanents et contribué à une maîtrise parfaite de la production de la spiruline de haute qualité par notre pays. « La spiruline est un produit de santé dont la lutte contre la malnutrition modérée n’est plus à démontrer.

Sa consommation régulière est aussi recommandée aux personnes âgées ou convalescentes et à tous ceux qui fournissent un effort intense physique ou intellectuel », rappelle le ministre de la Santé. Il ajoute que grâce à cette unité de production de Nayalagué, « notre pays a acquis une maîtrise de toute la chaîne de développement de la spiruline, allant de la culture en bassin jusqu’au conditionnement des produits finis sous leurs formes pharmaceutiques modernes et à la commercialisation sur le marché national et international.

Le tout dans un environnement d’assurance qualité qui crédibilise notre produit et force l’admiration ». Le label « Spiruline du Burkina » force ainsi le respect et est très apprécié dans des pays comme la France, le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Mali et le Niger. Les exportations vers ces pays sont même en net progrès. Selon le chef du Projet Spiruline Nayalagué, Dr Mahamoudou Compaoré, « 60 % de la production est exportée. »

Pour l’évêque de Koudougou, Mgr Basile Taspoba, le ministère de la Santé doit contribuer à disponibiliser de la spiruline dans toutes les formations sanitaires du pays et mieux, amener les Burkinabè à la consommer. Seydou Bouda rassure que des initiatives sont prises dans ce sens, tout comme la conquête d’autres marchés en Europe, en Amérique et dans d’autres pays d’Afrique.

En marge de la cérémonie d’inauguration de l’unité de production, le chef du gouvernement a procédé à la remise officielle de l’autorisation de mise sur le marché du FACA, un médicament contre la drépanocytose. En faisant d’une pierre deux coups, le ministère de la Santé entendait rendre hommage aux « chercheurs qui permettent à notre pays de gagner du terrain sur la maladie, notamment la drépanocytose, une pathologie négligée par les laboratoires pharmaceutiques des pays développés, et dont nos ancêtres possédaient pourtant les secrets en matière de traitement ».

En parvenant à l’autorisation officielle de mise sur le marché du FACA, l’Institut de recherche en sciences de la Santé (IRSS) du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) signe ainsi, une double victoire : une découverte scientifique majeure et une valorisation des savoirs traditionnels, véritables réservoirs inépuisables d’informations médicales dont l’exploitation nous apporterait bien d’espoirs et de succès.

La mise officielle du FACA sur le marché couronne une vingtaine d’années de recherche acharnée et renforce la présence de notre pays au rang des nations scientifiques. Au final, cette cérémonie traduisait la volonté du gouvernement à encourager les acteurs de la recherche qui permettent au Burkina de toujours progresser.

Victorien A. SAWADOGO


Le point de vue du chef du gouvernement, Tertius Zongo

« Nous pouvons être satisfait de ce que nous avons vu à Nayalgué. On dit que la santé n’a pas de prix et aujourd’hui, nous voyons ce que nous pouvons faire à travers nos chercheurs qui ont permis de mettre à la disposition des populations, des produits de qualité. Pour la spiruline, nous nous rendons compte que le produit est plus connu à l’extérieur qu’au Burkina, parce que 60 % de la production est vendue à l’étranger. Nous avons de quoi être fier.

Nous avons aussi constaté que si nous avons atteints de bons résultats, c’est aussi grâce au partenariat entre l’Etat, l’Eglise et l’ONG Techmap. L’Etat n’était pas seul. L’Eglise a joué sa partition, l’ONG également. Cela nous enseigne qu’ensemble, nous sommes capables de grandes choses. La réalisation de cette unité de production nous indique aussi que nous devons faire confiance à nos chercheurs qui ont accompagné ce projet. Nous devons faire confiance aussi à nos artisans puisque tout le matériel de l’unité a été réalisé par eux.

C’est une combinaison de choses qui montrent que lorsque nous nous mettons ensemble et qu’il y a la volonté, nous pouvons aller loin. Je souhaite bon vent à l’unité de production de spiruline. Le gouvernement l’accompagnera et œuvrera à la promotion de ses activités. Moi-même, je consomme de la spiruline et je vais m’investir pour que les ventes au niveau national progressent également. »

Propos recueillis par V.A.S.

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Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 31 mai 2010 à 13:31, par Dr Alain OUATTARA En réponse à : Spiruline de Nayalgué : Le Burkina à l’ère de la production industrielle

    Félicitations à l’auteur de l’article pour la clarté et la pertinence de ses analyses pour la spiruline !
    En efet, j’y étais pour cette cérémonie mais je fus offusqué pour plusieurs raisons...
    D’abord, je suis le "géniteur" des gélules "faca", depuis 1988 ; En effet, ce fut "mon" sujet de thèse de fins d’études en 7éme année de médecine à la faculté de médecine de OUAGADOUDOU, la recette m’ayant été donnée gratuitement et à des fins exlusivement scientifiques par mon cousin maternel, alors enseignant à fô, 100 kms de bobo...où j’ai effectué mon stage en santé publique de deux mois comme le veut notre cursus académique.
    Il a meme précisé que si c’était à vendre après, il me la donnerais pas...Bref, j’ai passé deux années académiques sur cette thèse, et dès que je suis parti en "SND", l’Institut se mit à vendre les fruits de "ma croix", comme des petits pains.....Je signale que ma bourse fut "coupée" pendant ma 2ème année de thèse, d’où, j’ai terminé cette thèse sur un "civière",grace au soutien matériel et financier exclusifs de ma famille, hormis une subvention de 300 000 francs, octroyés par les laboratoires "SANDOZ", propriétaires de la marque déposée de médicament "HYDERGINE"..C’est du reste avec cette subvention que j’ai demandé et acquis personellement, que j’ai pu acheter le premier gélulier pour notre Institut.Vous conviendrez avec moi que il ya injustice quelque part, surtout que nous avons appris ce commerce "illicite" pendant que je servais en province....Bref, je suis disponible pour mieux vous éclairer, afin que justice soit rendue un jour, pour moi et pour le tradipraticien, conseiller "FJA" en retraite à Fô...J’ai tous les documents y relatifs...
    Excusez moi si j’ai été long et bon courage à toute l’équipe du journal !!
    Très respectueusement.....
    Dr Alain OUATTARA
    Médecin Ingénieur de Recherches
    Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS)
    01 BP 7192
    Tél mobile 70 14 10 52
    Ougadougou

    • Le 31 mai 2010 à 17:10 En réponse à : Spiruline de Nayalgué : Le Burkina à l’ère de la production industrielle

      Grand Merci à la rédaction du journal pour cette précieuse information !
      Je suis Ivoirien vivant à Abidjan et j’apprécie vos publications que je recois regulierement dans ma boite mail. Et cet article vient me conforter dans cette logique.

      Je souhaiterais aussi saluer le Dr Ouattara pour son sens du partage et son esprit de sacrifice !

      Combien de mal la drépanocytose n’a telle pas fait...?

      En effet, nous sommes porteurs de la drépanocytose dans la famille et mon frere a eu la malchance de souffrir d’une forme grave SFA6 depuis ses 1ers mois. Au point que lui qui il ya 10 ans pouvait jouer au foot normalement avec ses camarades est depuis environ 4 ou 5 ans obligé de se déplacer à l’aide de béquilles, du aux effets de la drépano. Avec un courage que moi j’aurais pas eu il a poursuivi ses études et prépare activement son mémoire de DEA en Droit. Il est handicapé par ses bequilles et n’arrive de ce fait pas à aller en quête de travail malgré son talent.
      Aussi je souhaiterais pouvoir entrer en contact avec le tradipraticien pour lui permettre de suivre un traitement original qui à défaut de lui permettre de retrouver l’usage normal de ses jambes, puisse favoriser l’abandon des bequilles, et un mieux etre.

      Merci de votre compréhension. TRAORE T. (+225 01014662 - traoretiemoko@gmail.com)

  • Le 31 mai 2010 à 15:48, par Ouedraogo (Abidjan) En réponse à : Spiruline de Nayalgué : Le Burkina à l’ère de la production industrielle

    Merci à l’auteur de l’article pour cette bonne nouvelle pour notre pays, merci à tous ceux qui ont oeuvre au bien être et au développement de notre chère patrie.
    je voudrais dire du courage au frère qui réclame justice, vivement justice pour lui s’il dit la vérité. Ne perds pas espoir mon frère, dieu fera justice beaucoup de courage à toi.
    Merci

  • Le 31 mai 2010 à 16:24 En réponse à : Spiruline de Nayalgué : Le Burkina à l’ère de la production industrielle

    Temoignage emouvant. Du courage cher scientifique. Vivement que justice soit rendue.

  • Le 31 mai 2010 à 17:57, par LE NABE En réponse à : Spiruline de Nayalgué : Le Burkina à l’ère de la production industrielle

    j’aimerai rappeler au Dr. qui se plaint que s’il n’en tenait qu’à lui et à son cousin, le produit ne serait pas connu au delà de leur province et par conséquent peu de gens en tireraient bénéfice ;c’est à cause de cette attitude égoïste et conservatrice que nos médicaments traditionnels pourtant plus efficaces que ceux des occidentaux sont entrain de disparaître.Sans compter les emplois crées,la renommée scientifique et les retombées financières...

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