LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Au coin du palais à Bobo-Dioulasso : Il dit avoir volé des ordinateurs… volés !

Publié le mercredi 26 mai 2010 à 04h07min

PARTAGER :                          

Prévenu de vol de 9 ordinateurs IG, un jeune employé de commerce d’une vingtaine d’années a comparu le 24 mai dernier devant le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso. A la barre, il avoue tout de suite l’infraction, mais peine à s’expliquer, tant ses propos se contredisent.

Dans un premier temps, il dit avoir soustrait en une seule fois 5 ordinateurs, et non 9. Plus tard, il dira que c’est 6 ordinateurs. Selon ses explications, c’est par pur hasard, alors qu’en nettoyant la devanture du magasin, il est tombé sur les ordinateurs bien enfouis dans un tas d’emballages perdus de caisses de cigarettes. Qui a pu bien les mettre là ? S’est interrogé le président du tribunal. IG répond que c’est certainement un voleur.

Il s’empare ainsi des machines et en vend trois. Un voleur vole un autre voleur ! Faux, rétorque le propriétaire, AO qui soutient mordicus que IG s’est introduit par une fenêtre dans le magasin pour soutirer les ordinateurs. Chaque dimanche, il profiterait de son jour de repos pour soutirer une machine. IG se défend avec peine. Sa langue est lourde et il éprouve toutes les peines du monde à articuler ses mots. Pourtant, à la police, cite le procureur, IG avait bien reconnu avoir forcé la fenêtre pour accéder aux ordinateurs. Il se mêle les pédales et sa mémoire semble le trahir.

Au fil du procès, il perd tout contrôle si bien que le procureur du Faso pose la question de savoir s’il prenait de la drogue. Il répond par l’affirmative : « Je fumais la Gandja, mais j’ai cessé depuis un certain temps ». Il soutient par ailleurs qu’il a eu à piquer la folie pour abus de drogue. C’était avant ses démêlés avec la justice. Depuis, il est sous traitement médical sur recommandation de son père. Le 29 mai prochain, IG dit avoir rendez-vous avec un psychiatre. Cette dernière phrase jette un froid dans la salle d’audience.

On entend des murmures çà et là. Invité à la barre, AO, la victime réclame 1 050 000 F CFA, le prix des 6 ordinateurs. 3 ordinateurs ayant été retrouvés chez IG et restitués par la police. Son état de santé apitoie le procureur. Afin de lui permettre de se soigner et de lui donner une chance de réhabilitation, le ministère public a requis contre lui, 3 mois d’emprisonnement avec sursis. Le tribunal retiendra 12 mois avec sursis et le remboursement de 1 050 000 FCFA.


Pirate de DVD et voleur de téléphone portable

12 mois fermes, c’est la peine que le tribunal correctionnel, en son audience du 24 mai a infligée à AS dit « le boss », un vendeur de DVD piraté, doublé de voleur. D’ailleurs, c’est cette infraction qui l’a conduit au tribunal. Les faits remontent au mois de mars. Ce jour-là comme d’ habitude, AS parcourait la ville à la recherche de clients pour ses DVD. Il arrive aux environs du commissariat central de police, accoste deux jeunes et leur propose des DVD.

Après un coup d’œil sur la marchandise, l’un des jeunes, MK note que les DVD sont tous piratés et conseille à AS de chercher un travail légal plutôt que de se retrouver un jour en prison. Il menace même de conduire AS au commissariat à côté, mais le laisse partir. Toutefois, avant de se quitter, ils se communiquent leurs numéros de téléphone. Dès que AS tourne le dos, MK se rend compte que son portable a disparu. Il passe un coup de fil à AS et l’intime de revenir. Il ne reviendra pas sur ses pas.

Les jours passent et à chaque fois que MK appelle AS, il fixe des rendez-vous qu’il ne respectera jamais. Alors, MK décide de mener son enquête. Il surprendra un soir « le boss » à son domicile. Un écouteur neuf fixé sur l’appareil chipé, celui-ci écoutait tranquillement la musique en attendant la tombée de la nuit pour déménager. Sa culpabilité étant établie, le tribunal n’a pas hésité à lui infliger la peine ci-dessus citée.


Une affaire de « sorcellerie » devant le tribunal

Deux couples voisins, résidant à Matourkou au Centre agricole polyvalent sis dans cette localité proche de Bobo-Dioulasso, ont comparu devant le tribunal correctionnel pour une affaire visiblement banale, mais grave dans le fond.

Il s’agit d’accusation de sorcellerie. En fait, l’épouse du premier a porté plainte contre le collègue de son mari pour « injures publiques » et demande « le respect de sa dignité ». Depuis des mois, ces deux familles voisines sont en rupture de dialogue. Du moins entre PS et dame Somé, la tension était vive.

Invité à justifier son acte, il reconnaît sans tergiverser les faits tout en avançant que c’est sa voisine qui a attaqué la première. PS dit avoir subi un jour, alors qu’il était dans une buvette avec des étudiants, des injures de sa voisine. Ce jour-là, a-t-il dit, et devant témoins, il s’est réservé de riposter pour ne pas commettre l’irréparable. En fait c’est son épouse qui est entrée en scène par la suite. Les deux dames s’attaquent par moment.

Dame Somé soutient à son tour que le collègue de son mari, PS met tout en œuvre pour la salir, la traitant de « sorcière et de bordelle » devant les étudiants, qui viennent manger au restaurant de sa femme. Il lui arrivait aussi selon ses dires, d’envoyer des messages aux étudiants les incitant à saboter son cabaret. Les jours passent. Un soir, PS en rentrant à moto, fait une chute devant le domicile de celle-ci. Il brandit cet accident comme étant preuve de la sorcellerie de sa voisine.

Le climat devient délétère et intenable entre les deux couples et même les enfants et les filles de ménage s’en mêlent. Craignant d’être « mangés » par dame Somé, les enfants fuient à chacune de ses apparitions. Lors d’un accrochage verbal en février, PS dit avoir été traité « de ver de terre » par sa voisine et couvert d’autres injures.

Au fil du temps, la situation se détériore entre les deux familles. Soutenue par son époux, dame Somé, finit par saisir la justice, afin de mettre fin à ce climat malsain. Avant de prononcer son réquisitoire, le ministère public les a copieusement sermonnés.

Il a surtout déploré « l’irresponsabilité » de ces familles qui, au lieu de trouver une solution à l’amiable, préfèrent exposer leur différend sur la place publique. Dans un élan d’apaisement, il s’est contenté de requérir contre PS, une condamnation pécuniaire de 100 000 F assortis de sursis avec l’intimation de mettre fin à de tels comportements. Le tribunal a retenu 50 000 F CFA d’amende contre PS.

Rassemblés par Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique