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Politique nationale de population : Pas question de limiter les naissances

Publié le vendredi 23 avril 2010 à 02h48min

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L’atelier régional d’amendement de l’avant-projet de la politique nationale de population (PNP) qui s’est tenu hier jeudi 22 avril à Ouaga, qui avait pour objectif d’informer les acteurs régionaux sur les orientations de la PNP, a fait ressortir une persistance de la fécondité d’une moyenne de 6,7 enfants par femme en campagne et 4,7 en ville. Cependant, notre politique exclut toute limitation des naissances.

Les problèmes de population d’un pays se définissent par rapport aux objectifs de développement économique, social, politique et culturel poursuivis. Ces problèmes désignent, la plupart du temps, les écarts négatifs entre la situation attendue de développement durable et la réalité en termes de conditions, de niveau et qualité de vie de la population, conséquences de l’influence de l’Etat et de la dynamique démographique.

Au Burkina, ce déphasage entre les perspectives et la réalité est assez criard même si des efforts sont faits pour réduire le fossé. Et la problématique de la satisfaction des besoins sociaux de base continue donc de se poser avec acuité. Tenez, la population qui était de 4,3 millions en 1960 est passée à 14 millions en 2006. Ces millions d’âmes subissent les effets de fréquentes endémies (palu, infections respiratoires…) et des épidémies meurtrières comme la rougeole, le récent cas de méningite…

Malheureusement, le rayon moyen d’action théorique des formations sanitaires de base (CSPS, dispensaires et maternités confondus) est toujours grand : 7,5km en 2008. Et le ratio personnel de santé/population est en deçà des normes de l’OMS. Pour combler notre défaillance, il nous faudra 3 fois plus de médecins et 7 fois plus de sages-femmes. Or au plan de la natalité, on a une moyenne de 4,7 enfants/femmes en ville et 6,7 en campagne, selon l’avant-projet de la PNP. D’où un taux de croissance élevé.

La politique nationale de population, selon sa secrétaire permanente du Conseil national population (CONAPO), Delphine Barry, est de définir une vision démographique qui soit conforme à nos possibilités de développement. Elle a été adoptée en 1991 afin de faire des analyses soutenues sur les questions de population en adéquation avec les ressources allant dans le sens de la réduction de la pauvreté. « Cette politique, même dans sa version révisée, parle de planification familiale à promouvoir. Les fondements même de notre vision excluent la cœrcition.

On ne peut pas imposer un certain nombre d’enfants aux ménages », souligne-t-elle. « Si au Burkina, nous arrivons à mettre à la disposition des gens l’information correcte, et les produits de contraception, cela va beaucoup jouer sur notre croissance démographique », a suggéré madame Barry. Au menu de cette rencontre qui a réuni les élus locaux, les gouverneurs et responsables de structures engagées dans les questions démographiques, il y a eu la présentation du bilan de la politique de population, la présentation du processus de révision de la PNP et la présentation de l’avant-projet de cette politique.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2010 à 10:19 En réponse à : Politique nationale de population : Pas question de limiter les naissances

    Cela passe aussi et surtout par l’éducation pour tous et, en particulier des filles. Toutes les filles devraient aller à l’école jusqu’à 16 ans ou niveau 3ème au moins. Vous verrez rapidement le taux de fécondité baisser.
    Il faut prendre conscience qu’un pays comme le Burkina qui a aujourd’hui 15 millions d’habitants en aura 45 à 50 en l’an 2050 si cela continue. Comment ferons nous pour les nourrir alors que l’environnement se dégrade de jour en jour ? Il y a déjà pratiquement plus de terres disponibles, que ferez vous de toute cette population, est-ce des millions de paysans sans terre comme perspective d’avenir ?

  • Le 23 avril 2010 à 10:30 En réponse à : Politique nationale de population : Pas question de limiter les naissances

    Pourtant il faut arriver à cette limitation. Si non c’est à croire que les burkinabè ne vivent que de sexe.Comment comprendre que dans un pays pauvre qui n’arrive même pas à se nourrir puisse se permettre de faire autant d’enfants par ménage ? A en croire aux statistiques, le pays n’arrivera pas à nourrir sa population en 2030 si cette croissance démographique continue. Ce sont les couches les plus pauvres qui en subiront les conséquences, d’ou la nécesité d’une limitation des naissances à 3 enfants maximum par menage. Nos théoriciens en mal d’inspiration diront toujours que la limitation est une chose stupide alors que c’est leurs argumentations sur la non limitation qui est suicidaire et ridicule.

  • Le 23 avril 2010 à 21:41, par Manso En réponse à : Politique nationale de population : Pas question de limiter les naissances

    En réalité, cette histoire de limitation des naissances est une sorte d’épouvantail qu’on agite souvent pour ne rien faire... Commençons déjà par répondre à la demande de contraception non satisfaite qui se chiffre aux alentours de 20% et pour cela incitons les "grands de ce monde" à subventionner la planification familiale afin de rendre la contraception gratuite pour toutes et tous les burkinabés.

    Une opportunité nous est offerte avec le sommet du G8 qui doit avoir lieu en juin prochain au Canada. En effet, celui-ci doit traiter de la mortalité maternelle en couche qui est due aux grossesses précoces ou trop rapprochées. C’est une occasion pour faire pression sur ces 8 pays les plus riches. Les dirigeants politiques et de la société civile doivent se mobiliser dans ce sens, tout comme a commencé à le faire l’association francophone Démographie Responsable.

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