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Sécurité alimentaire : A Ouagadougou, chacun mange ce qu’il peut manger et comme il le peut

Publié le jeudi 8 avril 2010 à 03h03min

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S’alimenter dans la capitale Burkinabè, ce sont les citoyens qui en parlent le mieux, selon leur situation sociale et/ou leur position sur l’échiquier économique.

Il y a d’abord le nec plus ultra. Ce sont pour l’essentiel, des restaurants « VIP » nichés dans des endroits connus des seuls initiés. On y sert généralement des mets de chef, aux noms parfois insaisissables. Naturellement, les prix à payer pour se faire plaisir, sont très largement au dessus de la moyenne, pour le commun des Burkinabè. Dans ces lieux ou le confort le dispute parfois au raffinement et aux bonnes manières, un jus de fruit nature coûtera au client (en moyenne) entre 500 et 1500FCFA.

L’organisation des grands sommets et des manifestations internationales constituent pour ces grandes tables ouagalaises l’occasion rêvée pour faire valoir leur talent et leur savoir-faire. En revanche, on ne trouvera quasiment pas de mets locaux dans la carte des menus.
A côté de ces cuisines haut-de-gamme, il existe d’autres. Moins gourmandes en termes de budget, elles présentent l’avantage d’être « raisonnables » au niveau du rapport qualité/prix.

Bienvenus au « sénégalais » et à l’ « ivoirienne »

Particulièrement demandée par une clientèle de plus en plus nombreuse, les repas « sénégalais » et « ivoiriens » se livrent bataille pour s’imposer aux yeux du consommateur. Un peu partout dans la capitale Burkinabè, les restauratrices venues du pays de la « Teranga » ou d’ « Eburnie » continuent de faire le plein de monde.

Fonctionnaires, travailleurs du secteur informel, élèves ou étudiants, chacun se présente au rendez-vous à l’heure prévue, semblable à une horloge suisse. Pour les uns, ce sera le célèbre « tchep » ou le « yassa ». Pour les autres, soit de l’ « attiéké », du « foutou », ou le « placali ».
Il faut aussi noter depuis quelques temps, l’arrivée en force du Togo et du Ghana. Deux pays réputés pour la maestria de leurs cordons bleus et dont les ressortissantes semblent avoir flairé le bon filon en terre burkinabè. Et ce, en dépit de la précarité de leurs installations ; des abris de fortune faits de tôles usées et de paille, derrière lesquels les clients ont juste le temps d’avaler quelques morceaux avant de vaquer à leurs occupations.
En cas de besoin, ces derniers ont encore la possibilité de réfugier dans un « maquis » ou les attend le « kwassa »(le boucher en langue nationale) aux mains tranchantes.
“To eat or not to eat”

Pour la majorité des populations en revanche, l’équation de l’alimentation est à quitte ou double : Pouvoir ou ne pas pouvoir calmer sa faim, sans beaucoup de considérations. Pour ceux-là, la qualité importe très peu, dès lors que les moyens ne suivent pas.

Qu’on les appelle « restaurants par terre », « somalie land » ou autre, tous ces lieux ont l’inconvénient de partager la même galère : L’hygiène, personne ne s’en soucie. Les soins dans le service, c’est un luxe !
Résultat, le client patauge dans les restes de nourriture jetés à même le sol et mélangés à l’eau de vaisselle, s’assoit ou se tient debout, son plat à la main. Aussitôt son repas terminé, il regagne la promiscuité.

Rebutées par les conditions dans lesquelles ces repas se mijotent, les autorités ont tenté à maintes reprises de s’interposer.
Grâce à des descentes inopinées sur des sites d’abatages clandestins d’animaux ou des fabriques d’huile périmée et contrefaites… Mais hélas, l’appel du ventre semble être plus fort. Car à peine les forces ont-elles le dos tourné que le naturel revient rapidement au galop.

Juvénal SOME

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 avril 2010 à 23:49, par Kalifa En réponse à : Sécurité alimentaire : A Ouagadougou, chacun mange ce qu’il peut manger et comme il le peut

    Ce qu’il faut comprendre au Burkina c’est que pour faire avancer les mentalités, la solution n’est pas la force ou la réprimande. Il faut sensibiliser : faire des reportages sur les restos, maquis et autre insalubres, parfois en caméra cachée. Parler des conséquences possibles d’une intoxiquation, d’une maladie attrapée en mangeant des produits douteux (coliques,constipation,diarr...ténia,ulcères,tension, diabète...).Les huiles utilisées 2 millions de fois, le sel non iodé mis dans des anciens récipients de produit nettoyant. Le papier journal qui a trainé avec les cafards,l’emballage de ciment.Il faur montrer des malades à l’hôpital qui ont été victime de la malbouf. Rencontrer des nutritionistes et gastro-enterologues ou autres spécialistes pour faire comprendre à la population l’importance d’une bonne hygiène alimentaire.
    Ensuite passer dans les lieux dits insalubres faire un constat et leur donner une échéance pour se mettre en règle
    encourager la population à boycotter les mauvais restaurateurs.
    Et seulement après toutes ces tentatives, sévir.

  • Le 8 avril 2010 à 04:02 En réponse à : Reflexion de medecin allemand

    Vraiment Dieu seul nous sauve en Afrique. Je me rappelle qu a notre arrivee en Allemagne, pendant les examens medicaux obligatoire pour les boursiers africains a l hopital allemand, le medecin allemand avait (malencontreusement et maladroitement) demande si nous les Africains nous dormions avec des chiens. A la vue des resultats d analyse, il se demandait comment nous tenions debout encore malgre les differents virus et parasites qu ils avaient detectes dans bon nombre d entre nous.
    C est Dieu seul qui nous maintient en vie sinon avec l hygiene dans nos restos et poulets televises, nous devions etre enterres depuis belle lurette.

  • Le 8 avril 2010 à 09:27, par Bako En réponse à : Sécurité alimentaire : A Ouagadougou, chacun mange ce qu’il peut manger et comme il le peut

    Merci Kalifa, vous avez bien dit sur le manque d’hygiène dans nos lieux de restauration. Je voudrais ajouter un autre lieu souvent oublié parce que considéré comme lieu "moderne". Il s’agit de nos boulangeries (exception faite d’une ou deux dont je tairai les noms pour ne pas faire leur pub). Chers consommateurs, au lieu d’envoyer vos enfants ou aides familiales vous acheter du pain à la boulangerie, faites-y un tour vous- même et vous risquez de ne plus manger de pain !! Les mêmes mains qui prennent l’argent (venant de partout et faisant tout ), sont les mêmes mains qui vous servent le pain. Quand on demande d’utiliser le papier pour prendre le pain, le vendeur boude et les clients qui sont en attente tempêtent sur le client revendicateur en lui disant que c’est histoire de Toubab et que s’il ne veut pas, qu’il laisse la place car eux sont pressé. Pressés d’aller faire plaisir à leur progéniture, c’est plutôt des maladies qu’ils apportent !!! Au lieu d’attendre tout des autorités, chaque consommateur peut apporter sa pierre dans cette quête de santé en exigeant l’hygiène du vendeur (dans la politesse, mais dans la fermeté).

  • Le 8 avril 2010 à 09:58, par c’est de trop En réponse à : Sécurité alimentaire : A Ouagadougou, chacun mange ce qu’il peut manger et comme il le peut

    pauvrete si tu nous tiens.

  • Le 8 avril 2010 à 10:42, par donmozoun En réponse à : Sécurité alimentaire : A Ouagadougou, chacun mange ce qu’il peut manger et comme il le peut

    Suis d’avis avec toi Kalifa. Il faut choquer les gens ! c’est le comportement qui doit changer. sinon, ce sera peine perdue. sous prétexte de la prosmicuité, les restauratrices à deux sous, ne feront jamais d’efforts ne serait ce que pour avoir au moins trois seaux pour laver les plats et les cuillères. Pourquoi certains reporters de la TNB ou des chaines privés ne pourraient pas se verser dans ce genre de vérités ? Ne pensons surtout pas que Dieu continuera de nous protéger si nous ne faisons rien pour nous mêmes.Ce sont les cancers et autres et autres maladies du manque d’hygiène qui finiront par avoir raison de nous ! courage nous tous !!!!

  • Le 8 avril 2010 à 16:17, par petit peum En réponse à : Sécurité alimentaire : A Ouagadougou, chacun mange ce qu’il peut manger et comme il le peut

    ci ça passe comme ça a ouaga la capitale imaginer comment ça doit etre a l’interieur du pays.

  • Le 9 avril 2010 à 00:22 En réponse à : Sécurité alimentaire : A Ouagadougou, chacun mange ce qu’il peut manger et comme il le peut

    La main utilise pour le service est encore utilise pour prendre l’argent et apres replonge dans la nourriture...D’ou vient cet argent ? Ah nos restauratrices, pensez un tit petit peu o consommateurs

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