Initialement dans la société Moaga, la tenue officielle du Moogho-Naba était le Karfo, un très grand boubou noir, en tissu très fin. Lors du Tinsé, cérémonie en l’honneur de la mère de Naba-Oubri, et à l’occasion de la nomination du Moogho-Naba à Samabilin, à Goughin, toutes les personnes et personnalités présentes sont en tenue de guerre.

Comment s’habillent nos présidents

Dans la société moderne, là également, on accorde une très grande importance à l’habit. Dans certains pays, à l’occasion des cérémonies officielles, des types de tenues sont conseillés ou exigés. Au Burkina, Faso Dan Fani et Faso Fani sont conseillés.

De part le monde, lors des cérémonies officielles on exige la tenue sombre ou nationale. Les couleurs officielles de presque tous les pays sont le blanc et le noir. Au niveau des chefs d’Etat, le directeur du protocole veille à ce que la tenue du président soit correcte. Aujourd’hui, avec l’importance de la communication de nombreux chefs d’Etat s’habillent en fonction des conseils de leurs spécialistes en la matière. D’autres se fient à leur propre goût ou leur propre instinct.

Ce qui peut toujours refléter un désir inconscient. Chez nous, le président Compaoré a trois types de tenue : militaire, traditionnelle et le costume. Le premier cas peut traduire une volonté de se considérer d’abord comme militaire, la politique venant après. Le deuxième cas peut traduire une volonté de rester attaché aux masses à nos valeurs qu’il aime. Portant le costume généralement à l’étranger cela peut se traduire par un simple goût ou une volonté de se donner une image rassurante contrairement à son prédécesseur.

Un confrère rapporte que lors du sommet de la CEDEAO à Lomé en juin 1988, le président Eyadéma était ravi de le voir dans cette tenue. En Afrique, le président sénégalais aime le costume dans un pays où le boubou est roi. Un psychologue explique ce fait comme étant l’incarnation de l’ambiguïté de l’intellectuel sénégalais. Autant il est respectueux des valeurs traditionnelles et islamiques il est tourné vers l’Occident. Ce qui est valable pour tous les intellectuels africains avec pour seule variante, le catholicisme.

Lassana Conté de Guinée et Moussa Traoré du Mali arborent le beau bazin brodé, en grand boubou. Dans ces pays, le boubou suscite le respect à son porteur ; à un certain âge, c’est un passage obligé quand on aspire à un grand respect dans la société. Le boubou est avant tout la tenue des grands chefs bambara tout comme chez les Mossé.

En Côte-d’Ivoire, le président Houphouët Boigny aime le costume classique, avec chapeau. C’est tout simplement pour préserver son image d’homme de paix. Le bonnet ou le chapeau symbolise en Afrique la sagesse, la grande maturité.

Hissein Habré depuis sa rentrée à N’Djaména, porte le grand boubou avec bonnet blanc. Tout cela auréolé d’une épaisse moustache, une barbe bien fournie. Une façon de dire que la page est tournée.

Pourquoi Mobutu tient-il toujours une canne ? Il est avant tout un maréchal, un homme qui doit commander et qui commande bien. Son calot en léopard marque sa volonté de rester fidèle à une Afrique qu’il veut authentique. Comme on le voit, l’homme à un certain stade, a besoin d’image ou de mythe, le premier élément passe par le look. C’est en tout cas aujourd’hui un terrain qui fait le bonheur des spécialistes en marketing politique et en communication

Seydou OUATTARA

Chaussures et coiffures

Les meilleurs habits du monde seront incomplets sur un beau corps mal coiffé et mal chaussé. Cela nous fait comprendre de fait l’importance des chaussures et l’entretien des cheveux. Quant aux chaussures, le pur cuir reste roi. Les chaussures plates style mocassin, les genres croco et tressés sont très bien prisés. Les grosses chaussures dites "wiston" demeurent. Chez les femmes, la tendance est toujours aux chaussures fines avec évolution vers le bout carré.

Dans la coiffure, les tresses et le défrisage continuent de plus belle. Mode oblige, de nombreuses jeunes filles adoptent à l’heure actuelle la coiffure rétro qui est devenue mixte. On a plusieurs types de coupes. La coupe punk ; dans ce cas, les cheveux sont dégarnis sur les tempes et la nuque. On laisse une petite élévation sur le front.

Coupe ras Congo : on est complètement coiffé à ras. Ceux qui ne tiennent compte d’aucune mode se coiffent tout simplement en tenant compte de la forme de leur tête. Là le soin est laissé aux coiffeurs.

S.O.

Sidwaya