Ce jeudi 25 mars 2010, trois groupes parlementaires, soutenant tous le programme présidentiel, ont posé des questions au chef du gouvernement après son discours, à savoir, le CDP, la CFR et l’ADF-RDA. Le groupe parlementaire A-D-J s’est démarqué de cet exercice en désapprouvant le temps trop court à lui accordé pour s’exprimer. Pour autant, le président du groupe, le député Fidèle Kientéga n’a pas manqué de qualifier de "lénifiant" ce disccours qui présente un Burkina où tout semble rose. Ce n’est pas le point de vue de leurs collègues de l’ADF-RDA qui trouvent le discours du premier ministre, réaliste et courageux. Le CDP, quant à lui, a félicité Tertius Zongo pour son action à la tête du gouvernement.

Mais, les députés n’ont pas manqué de relever plusieurs préoccupations. Au plan social, ils ont demandé au chef du gouvernement de faire le point de la réhabilitation des sinistrés du 1er Septembre 2009. Dans ce registre, plusieurs questions ont aussi abordé la pléthore des classes, la santé maternelle et néo-natale, les avancements des fonctionnaires, les détournements dans les formations sanitaires, la gestion des ressources en eau, le péril du sachet etc.

Sur le plan économique, les députés ont demandé au Premier ministre de s’expliquer sur les délestages d’électricité et d’eau qui ont cours à Ouaga et à Bobo-Dioulasso, notamment. L’autre préoccupation qui n’est pas passée inaperçue, c’est l’application de la Taxe de développement communal (TDC). Enfin, dans ce domaine, d’autres problèmes ont été abordés tels, la réhabilitation de l’aéroport international de Ouaga , la nécessité du contrôle des prix des denrées alimentaires…

Le premier ministre, Tertius Zongo, qui était à l’occasion entouré de plusieurs membres du gouvernement, a fait un long développement sur la TDC pour conclure que depuis 1965, il n’y a pas de doublon avec une autre taxe comme le font croire certains. Pour le premier ministre, il n’est donc pas question d’y revenir parce qu’il s’agit, avant tout, du développement des communes dont les citoyens attendent beaucoup, par ailleurs.

"Ceux qui marchent actuellement feraient la même chose à ma place" a-t-il martelé tout en demandant à ceux qui ont des idées (pour trouver de l’argent ailleurs) de les proposer. Concernant les conséquences des inondations du 1er Septembre 2009, le chef du gouvernement a indiqué qu’en plus des rations sèches, 203 millions de FCFA ont été dégagés pour soutenir les sinistrés des provinces. A Ouaga, 17610 ménages ont reçu le soutien de l’Etat en espèces sonnantes et trébuchantes (les locataires) et en matériaux de construction, pour se reloger. La réhabilitation des bâtiments publics, des voiries et réseaux divers devrait coûter la bagatelle de plus de 125 milliards de FCFA. L’hôpital Yalgado Ouédraogo ne sera pas en reste, lui qui a subi de plein fouet les conséquences de ce drame national.

Les études pour sa reconstruction sont en cours et un hôpital de district sera également réalisé au secteur 30 de Ouaga. En ce qui concerne les formations sanitaires, le premier ministre a promis d’instruire des enquêtes pour traduire les fautifs devant la justice si des dénonciations sont faites. Quant aux prix des denrées alimentaires, Tertius Zongo a reconnu que les contrôles doivent reprendre à cause des dérives constatées actuellement. Pour ce qui est du péril du sachet dont les conséquences sont assez néfastes, le premier ministre a annoncé le lancement d’un projet le 30 mars prochain pour valoriser ces déchets. Enfin, l’aéroport de Ouaga sera prêt d’ici la fin de l’année 2010, foi de Tertius Zongo qui a reconnu que les travaux ont pris du retard (le délai était de 12 mois).

Par Dayang-ne-Wendé P. Silga

Le Pays