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ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

Publié le vendredi 26 février 2010 à 01h55min

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Je fait un constat et je pense que vous aussi d’ailleurs : le niveau d’instruction et de culture de nos enfants et de nos adultes redégringole de plus en plus vers le gouffre de l’ignorance. Les élèves de CM2 n’arrivent plus à lire le nom de leur grand père et ceux du secondaire n’ont parfois pas quelque chose à envier à leurs grand frères du supérieur. Pendant ce temps, certains enseignants, qu’ils soient du primaire, du secondaire et même du supérieur, peinent à donner des leçons sans les ourler de fautes de grammaire, de syntaxe, d’orthographe, etc.

Mais, bon Dieu, qu’est-ce qui assassine ainsi notre système éducatif ? Comme Dieu a une certaine dolence dans la réponse à nos questions, je vais m’y atteler moi-même. J’endosse pour cela la redingote du détective Sherlock Holmes, une loupe en main et me voilà à la recherche des meurtriers de l’enseignement de mon cher pays. D’abord, je lorgne la Révolution burkinabè. Vous vous rappelez, n’est-ce pas, de ces enseignants licenciés en pagaille ?

Et de ces gens qui chômaient qu’on a pris pour remplacer sans chercher à savoir s’ils pouvaient seulement écrire leur nom ou s’ils avaient le profil du métier ? Oui ? Eh bien voilà ! A l’époque, certains fins visionnaires avaient laissé entendre que cette manière indélicate aurait des conséquences catastrophiques vingt ans plus tard sur notre niveau d’instruction. Aujourd’hui, vous et moi voyons qu’ils avaient fichtrement raison. Le premier coupable est donc découvert. Mais il doit avoir des complices. Et ma loupe a décelé la trace laissée sur les lieux du crime par les méthodes d’enseignement. Les réformes de notre système éducatif s’effectuent et se succèdent à une telle allure que j’en ai le tournis.

On adopte telle méthode d’enseignement cette année, on ne prend même pas le temps de l’évaluer ou de voir quels sont ses résultats, déjà on la met dehors et la remplace par une autre l’année suivante. Que diable, même les polygames ne se marient pas à une vitesse aussi vertigineuse ! Ils prennent le temps d’évaluer le résultat d’un mariage, généralement trois ou quatre bons garnements, avant de commencer à étudier d’autres perspectives ! Second suspect découvert. Au suivant. Je cherche... Eurêka ! Le PDDEB. C’est quoi cette histoire d’enfants qui ne redoublent pas au primaire ? Ce sont des enfants instruits que vous voulez ou des enfants "inscrits à l’école" que vous espérez ?

La Banque mondiale et le FMI pourraient sans doute répondre à cette question. Puisque ce sont eux qui subventionnent, que dis-je ? prêtent les "feuilles" pour construire en pagaille des écoles. Ceux sont eux également qui réclament que d’ici la fin du crédit on leur montre des feuilles où sont écrits le nom de tous les enfants du Burkina, mais seulement "inscrits à l’école." J’ai envie de crier au complot. Sinon, pourquoi construit-on des écoles primaires où on pousse les enfants comme des "wotoro" (1) vers le secondaire tout en oubliant de doter les universités de ressources humaines et matérielles adéquates et en nombre suffisant ? Et aussi, pourquoi forme-t-on les enseignants du primaire aussi brièvement dans le temps et dans la méthode ? Pour parer au besoin de ... la masse ?

C’est sûr, le PDDEB, la Banque mondiale et le FMI sont de sérieux suspects quant au massacre du niveau d’instruction de mon cher pays. Mais je crois qu’ils y en a d’autres. Je vois des enfants qui, dès qu’ils reviennent de l’école, foncent sur la télé ou vont se battre contre une video. Comme s’ils n’avaient pas de leçons à réviser. Mais qui doit les rappeler à l’ordre ? Les parents, bien-sûr ! Mais où sont-ils ? Au "maquis" autour d’une bonne douzaine de bouteilles de bière ! Ou au boulot, en train de se taper des heures supplémentaires pour joindre les deux bouts ! Messieurs et dames les parents, je ne dis pas que vous êtes les seuls responsables du fait que votre enfant parle un français phonétiquement métissé et écrit une langue grammaticalement charcutée. Mais vous avez votre part dans le gâteau des responsabilités. Accordez un peu de temps à vos enfants.

Ça ne va pas changer grand-chose, certes, car je sais que beaucoup de fonctionnaires aujourd’hui n’ont pas eu besoin d’un coup de pouce de leurs parents analphabètes lorsqu’ils étaient au primaire. Mais cela peut toujours aider un peu, surtout que les bambins n’ont pas toujours un amour fou pour l’école. Ces derniers sont d’ailleurs des meurtriers en puissance de leur instruction ! Et le dégoût qu’ils ont pour les bibliothèques, les livres et les journaux sont une redoutable arme ! Sans parler des drôles de poissons aux moeurs dilués et impudiques qu’ils pêchent en naviguant sur Internet ! Mais le véritable et important facteur demeure au niveau de l’école. Si l’enfant n’a rien dans le crâne, le parent ne pourra rien faire, encore moins le répétiteur à domicile. Et c’est à l’école que l’enfant met quelque chose dans son crâne.

Et tant que l’école n’aura rien non plus dans la tête, le massacre continuera. Nous avons donc intérêt à créer une bonne école au Burkina. Une école où les formateurs n’auront pas sur le dos le seul BEPC comme bagage intellectuel pour aller essayer d’enseigner. Une école où au sortir de chaque fin de cours, les élèves ne trouveront pas la maison toujours vide de parents. Une école où ce n’est pas le nombre d’élèves à inscrire sur les comptes rendus à présenter aux bailleurs de fonds de la Banque mondiale qui sera la première préoccupation. Une école où la quantité ne primera pas sur la qualité, où la masse ne noiera pas l’excellence. Une école, enfin, où sortiront des hommes capables de réfléchir et travailler à sortir le Burkina de son marasme et de sa pauvreté. Voilà !

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 26 février 2010 à 07:04, par Viima En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Salut le ’’Fou"

    Juste te dire que je partage a 100% ta these. J’ai fait 4 petites années dans l’enseignement secondaire et je suis triste de constater que le niveau de nos enfants va de mal en pire. Trop de choses a raconter surtout quand vous avez la chance d’enseigner en province. Meme pour des choses ecrites au tableau certains enfants ne sont pas capables de recopier sans faire des eureurs.

    Pire en core ceux sont ces enfants qui changeant d’ecole en école finissent par obtenir leur ’’BEPC’’ et devienne enseignant du primaire avec les lacunes drainées et se portent comme formateurs des enfants.

    C’est un véritable cycle pour ’’endommager’’ le niveau des enfants. Je pense que si nous regardons l’argent a obtenir pour sacrifier l’avenir du pays nous serons responsables un jour.

    Que le systeme éducatif soir revu le plus possible

    • Le 26 février 2010 à 11:30, par Salowmoon En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      TOI EN QUATRE ANS TU AS DU PARTICIPER A L’ARRIÉRATION DES ENFANTS QUE TU TENAIS.
      SI, SI !
      ON DIT "DE MAL EN PIS". ON ÉCRIT "ERREURS" ET NON "EUREUR". ON DIT "CE SONT" ET NON "CEUX SONT"...
      JE PASSE SUR LA SYNTAXE ET D’AUTRES COQUILLES TOUTES AUSSI ÉLÉMENTAIRES.

    • Le 26 février 2010 à 13:10 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      @ Viima,

      vous vous errigez en avocat en fustigeant le fait que des enfants ne soient pas capable de recopier des textes mais qui un jour finissent par devenir des enseignants sans qualification. Êtes vous sûre de ne pas faire partie de cette categorie de personnes. Quand je lis votre texte avec tant de fautes, je me demande si vous êtes à mesure de transmettre un vrai savoir à nos enfants.

      • Le 1er mars 2010 à 00:29 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

        Mon frère, vous ne vous défendez pas mieux. Vous avez aussi des efforts à faire pour être en mesure de rédiger un texte morphologiquement et syntaxiquement correct. en lisant diagonalement votre texte de 4 lignes, j’ai trouvé 4 fautes. Donc, en moyenne une faute par ligne. C’est catastrophique !!! première faute : on écrit érigez et non errigez ; deuxième faute : l’adjectif capable doit s’accorder ; troisième faute : on écrit sûrs et non sûre ; quatrième faute : on dit "en mesure" et non à mesure".

    • Le 26 février 2010 à 13:38, par John of God En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      Je pense que Thomas SANKARA avait déjà fais un diagnostic complet de notre système éducatif lors de son discours du 17 octobre 1986 à Gaoua. Il n’y a rien de tabou de revoir le contenu de discours afin de combler les lacunes de notre système éducatif.

    • Le 26 février 2010 à 20:03, par JOBIL En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      une tres bonne analyse mr le journaliste.je reconnais ne pas avoir un niveau par rapport a mais aines.

      VOUS AVEZ BIEN SOULIGNE LES MAUX DE NOTRE SYSTEME EDUCATIF.

      QUE LES UNS ET LES AUTRES ARRETE DE SE JETTER DES PIERRES ET TROUVONS ENSEMBLE DES SOLUTIONS ADEQUATES..

  • Le 26 février 2010 à 07:37, par Kabeem En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Merci pour cette analyse pertinente. Meme nos journalistes, qui sont senses maitriser la langue, nous etalent leurs fautes grammaticales ou de syntaxe dans leurs articles. La preuve, lisez la premiere phrase de l’article sur Maxime Kabore et lisez mon commentaire. (Desole pour les accents, clavier anglais)

  • Le 26 février 2010 à 08:13, par Toto En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Vous avez fait une analyse très pertinente de la situation. Je vais appuyer pour dire que seule la volonté politique pourrait faire changer les choses. Je ne sais pas pourquoi il faut changer de methode d’enseignement à tout moment sans pour autant relever les insuffisances de l’ancienne systeme ni comment la nouvelle pourrait les combler.
    De plus, prenez tous les nouveaux livres, du primaire au secondaire, surtout ceux edités au Burkina, vous y trouverez plein de fautes. Comment voulez vous que les enfants apprennent dans ces conditions ?
    Je pense que l’education a un cout, il appartient à l’etat Burkinabé de choisir entre l’instruction et l’ignorance pour ses enfants.

  • Le 26 février 2010 à 08:57, par patrice En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    C’est vraiment dommage qu’un article sur l’enseignement commence par une faute d’orthographe : je fais et non pas je fait !

  • Le 26 février 2010 à 09:04, par sidpa En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Je fais ... au lieu de fait

  • Le 26 février 2010 à 09:08, par sidpa En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    ce sont eux... et non ceux sont eux

  • Le 26 février 2010 à 09:16 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Monsieur le fou

    relisez vous une fois que vous finissez d’écrire.
    Dès vos premiers mots on trouve des fautes de conjugaison, alors que vous parlez de massacre ; arretez donc de massacrer vous meme le Français.
    le verbe faire à la prémiére personne du singulier à l’indicatif présent prend toujours "S"
    ex:je fais
    tu fais
    il fait
    nous faisons
    vous faites et pas" vous faisez" comme j’imagine que vous allez nous le dire
    merçi.

    • Le 26 février 2010 à 11:32, par Emy En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      Lui au moins a eu le courage de parler d un fait que nous voyons tous et que nous taisons. Encouragez le ou apporter des solutions au lieu de recenser les fautes, et il faut etre ignorant aussi pour ne pas savoir que ce n’est pas lui qui transcrit son texte au journal.

  • Le 26 février 2010 à 10:53, par lemessager En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    je pense que "le fou" a eu lcourage pour donner son point de vue et je le felicite. quant a vous aulieu de contribuer vous acharnez sur des fautes sans oublier que ce n est pas l auteur qui a transcrit son texte au journal

    • Le 26 février 2010 à 11:45, par Liberté pour tous En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      D’accord avec vous le Messager. Merci de la remarque. Fallait y penser. Un peu de modération messiers les détracteurs. Ne freiner pas les initiatives.

    • Le 26 février 2010 à 11:46, par Liberté pour tous En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      D’accord avec vous le Messager. Merci de la remarque. Fallait y penser. Un peu de modération messiers les détracteurs. Ne freinez pas les initiatives.

    • Le 26 février 2010 à 13:57, par missou En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      Bonjour,

      Je trouve que l’analyse est bien menée, j’ai souvent pensé que le niveau se dégrade d’année en année. Preuve en est, par ce sondage effectué dans une classe de 6ème : il a été proposé une dictée du début du siècle dernier , toutes les copies sans exception étaient truffées de faute. De plus il a été aussi prouvé que notre vocabulaire diminuait comme peau de chagrin. Les gens utilisent moins de mots pour s’exprimer, alors que la langue française est tellement riche,(les nuances, les tournures et subtilités de la langue particpent à la rendre merveilleusement belle).

      Aussi à mon avis il faut vraiment agir maintenant et stopper tout celà , nous sommes déjà dans une situation catastrophique, mais mieux vaut tard que jamais. Certes il y a une minorité qui s’en sort,et encore...même parmi ceux qui ont poursuivi des études supérieures, on est parfois étonné d’entendre des énormités. Bref beaucoup arrivent cahin cahan à faire illusion et ça passe.Et tout le monde semble satisfait(quel honte). En effet tout dépend de comment nous sommes perçus puisque nous sommes dans un monde du paraître et de la superficialité !
      Les parents doivent prendre leur responsabilité et surtout chacun doit prendre sur lui pour améliorer son niveau et combler ses lacunes ; stop à la médiocrité dans laquelle on se complait depuis des années, tournons nous vers les valeurs d’excellence, de travail.

      Bon courage aux burkinabés.Vive le Faso, nous sommes une belle nation avec une population exceptionnelle.

      Ps : je suis d’avis , avec ceux qui ont souligné que l’article qu’il nous a été donné de lire n’est pas non plus un exemple de "copie idéale", toutefois ce n’est pas non plus la peine de s’acharner sur l’auteur. Il ne faut pas se tromper de combat. Faites des commentaires instructifs, élevez le débat.

  • Le 26 février 2010 à 12:33, par un burkinabe vivant a l’est des USA En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    salu arretez de corriger les gens pour leur francais .si vous saviez oue le francais s’arretais sur les pacerels de l’avion vous n’allez pas vous mettre a corriger les gens le francais pour moi c’est de pouvoir lire et comprendre . il fera mieu d’apprendre l’espagnole ou l’englais .

  • Le 26 février 2010 à 13:43, par mikelou En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    bon espérons que ce ne soit pas l’auteur qui a transcrit son texte, parce que c’est possible que ce soit aussi le cas ; il peut bien envoyer un texte déjà saisi,non ?.
    revenons aux choses sérieuses. le "fou", je ne sais pas quel age il a mais je me demande si lui qui semble avoir un bon niveau ne soit pas le fruit de l’enseignement sous la révolution. il ne faut pas confondre les choses. sous la révolution ils étaient environ 1200 enseignants licenciés pour faute grave vous le savez car pour subversion et tentative de renversement du CNR. même si il y en avait qui ont manifesté par pur militantisme, on sait qu’il y avait des moutons de panurge à la solde des partis politiques clandestins et des opposants en exil.
    bref, ces enseignants-là n’avaient pas un grain d’idéologie dans leur tête, ils étaient des réactionnaires et donc dangereux pour les enfants burkinabè. normal qu’ils soient mis hors d’état de nuire. et puis, n’oublions pas que les repentis ont été bien réintégrés à l’époque et je suis sur si on ne mettait pas un coup d’arrêt au processus révolutionnaire ils auraient tous été repris.hélas !!
    d’autre part que le fou sache qu’un système éducatif ne finit pas à l’enseignement de base. ces quelques enseignants révolutionnaires qu’il juge nuls ne peuvent pas être responsables d’un échec total sur toute la ligne. non. je suis désolé. d’ailleurs en 1986 quand sankara prononça son discours sur la qualité de l’enseignement à gaoua, il y dénonçait déjà la baisse vertigineuse et tendancielle de la qualité de l’enseignement. donc arrêtons de jeter l’anathème de façon groupé sur les enseignants révolutionnaires qui même s’ils ne savaient que lire et écrire à l’époque se sont perfectionnés au fil des années.
    l’échec est lié à la divagation et distraction d’esprit et au manque de vision des responsables actuels de l’éducation. totalement absents, ils nous servent un spectacle folklorique en proposant des programmes conçus par le cerveau des autres pour nous maintenir dans un prisme d’aliénation culturelle afin de toujours nous dominer sans perspective de rupture.

  • Le 26 février 2010 à 14:00 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Bravo, je suis entièrement en accord avec votre analyse. Il est urgent de stabiliser une formation de base, un primaire et secondaire suffisamment conséquent pour avoir une génération susceptible de gérer les nombreux défis du 3ème millénaire.

  • Le 26 février 2010 à 14:22, par Nôogo En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Vous voulez certes solutionner le problème de l’éducation burkinabè mais vous vous trompez probablement tous de diagnostique. Le français n’est pas notre langue, quoi qu’on fasse, et prétendre qu’on peut former des enfants qui respectent les règles grammaticales cauchemardesques que même les enfants français ne maîtrisent plus est un entêtement qui sera fatale à nôtre système éducatif. Pour paraphraser Le Fou, c’est encore une autre arme du meurtre.

    Voilà la réalité : nous sommes (pays africains toujours intellectuellement colonisés) les seuls pays au monde qui tentons contre vents et marées de maintenir un système instauré depuis la colonisation et dont nous sommes incapables de changer simplement parce qu’on est incapable d’imaginer autre chose qui marche sans le concours des Blancs. Tous les autres pays (Maghreb, arabe, asiatiques, etc.) ont remplacé les langues d’emprunts par les langues de leurs peuples et ça marche. Ils ne sont pas pour autant coupé de l’extérieur car ils apprennent tous l’anglais ou le français comme langue d’usage international.

    Comme l’a mentionné Ki Zerbo, l’Ecole africaine est une Ecole en Afrique et non une Ecole d’Afrique. On a un système qui ne peut jamais marché. Le problème est qu’avec le pire des systèmes, il y a un petit de nombre de gens excellents qui vont s’en sortir. Mais la majorité ne s’en sortira jamais. Chacun accuse les autres d’avoir un niveau faible alors que lui-même son niveau n’est probablement pas si fort que ça (exemple de ce journaliste). Quand on veut déplacer une montagne, ce n’est pas étonnant, qu’on change de position tous les jours, de toute façon on n’y arrivera jamais.

    • Le 28 février 2010 à 14:44 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      Oui, je suis d’accord avec Nôogo. C’est plus facile à se faire éduquer en sa propre langue, surtout au niveau primaire (apprendre à lire et à écrire en langue maternelle), au lieu de se plonger dans la complexité de la langue française dès le début. Vivent les langues burkinabè !!!

    • Le 28 février 2010 à 15:59, par Abdoul En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      Très pertinent,malheureusement ils ne sont pas nombreux à voir le problème de cette manière c’est aussi les difficultés de l’afrique noire cet amour pour la litterature française au point de se confondre avec le français or, nous autres, sommes victimes du français et non le contraire car il nous a été imposé comme instrument de domination et donc d’aliénation en tant que langue du maitre.Tous les pays qui ont brun d’orgueuil national sont revenu à leurs langues maternelles ne serait ce que pour des besoins identitaires et pour une meilleure maitrise du savoir.Apprendre l’abcd dans sa langue maternelle c’est comme le lait maternel pour un bébé d’ou vient l’expression "instinct maternel" et donc par le biai de la langue on fait du petit un futur bon citoyen loyal et dévoué.
      Comme le BF n’a pas de langue écrite faisons un effort por améliorer les 3 langues nationales dans le but de rédimensionner la position du français à long terme.

  • Le 26 février 2010 à 15:09, par patriote burkinabé En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    par cet article et les réactions qui en sont nés, je vois comment est notre société : un individu relève des erreurs, propose des solutions et c’est tout le monde qui trouve ce dernier est orgueilleux au point même de lui faire remarquer ses propres erreurs !
    essayons de travailler ensemble, reconnaissons nos erreurs et acceptons les solutions à nous proposées !et quand nous soulignons une faute, il faudra immédiatement dire ce qui est correcte.
    le système éducatif pèche effectivement, mais avons nous le droit de condamner nos élèves ? je pense que non : eux, ils sont sensé ne rein connaître et c’est aux enseignant de leur apprendre quelque chose ! s’il apprennent mal ce ne peut être que de la faute des enseignants ou des parents !
    mes parents et mes professeurs me disent toujours :"à notre temps, les blancs étaient rigoureux !mais vous le jeunes d’aujourd’hui vous ne voulez rien apprendre !" il y a un épisode qui manque là !
    Si parents et mes professeurs sont aussi rigoureux que les blancs je serai aussi fort qu’eux !ça au moins j’en suis sûr !moi je ne demande qu’à apprendre !aidez moi svp !

  • Le 26 février 2010 à 15:38 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Je souscrit à l’analyse du Fou même si elle n’est pas complète. Je suis d’accord que le "niveau" de l’enseignement a baissé, mais il faudrait s’entendre sur le contenu de ce niveau et l’étalon qui sert à le jauger. On a vite fait de réduire le niveau de l’enseignement à celui des élèves d’aujourd’hui en expression française en comparaison au niveau des élèves d’antan. Les compétences ne se réduisent pas à l’expression française (on dit d’ailleurs à ce sujet que nos meilleurs scientifiques sont restés au village, parce que éliminés au primaire à cause du français même s’ils auraient excellé dans d’autres domaines plus tard). Peut-être que dans d’autres domaines, les élèves du primaire aujourd’hui sont plus "cultivés" que ceux d’autrefois.

    Moi je dirai plus globalement que le niveau d’EDUCATION a dégringolé ; l’enseignement n’en serait qu’un élément et un signe. Nos élèves ne sont plus éduqués, un point, ce n’est pas tout... Ils arrivent dirait-on trop tard dans une société qui n’a plus de repères ni de valeurs à leur proposer.

  • Le 26 février 2010 à 15:56 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Je voudrais juste faire remarquer aussi que nos journalistes parlent de moins en moins bien le français ! Prêtez attention !!

    Rares sont ceux qui peuvent prononcer un simple "e" sans le transformer en "é". ça donne à peu près ceci : "Ceci est un message du ministère la santé et la famille" par exemple ! C’est absolument grave car on perd un temps fou à comprendre certaines phrases et il est inadmissible qu’un journaliste présentant le JT de vingt heures soit incapable de prononcer un "e" ou un "u" sans qu’il ne devienne "i".

    Quant aux liaisons alors, c’est la catastrophe !!

    Professionnalisons-nous davantage, mais pas question de reculer !!

  • Le 26 février 2010 à 16:38, par deus En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Tro de bruit les ga !

  • Le 26 février 2010 à 17:16, par l’ami En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    En lisant cet article, je me suis demandé si le journaliste n’évoquait pas aussi la situation d’un grand nombre d’écoles ...françaises(hormis le BEPC pour les maîtres tout de même !). Cela dit on écrit "je faiS", "leurs grandS frères", "vous vous SOUVENEZ de" "qu’iL y en a d’autres." Amicalement

  • Le 26 février 2010 à 17:21, par Mono En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Quand je lis les commentaires, j’ai l’impression que tout tourne autour de la langue de Molière (vocabulaire, orthographe, syntaxes, manières de s’exprimer,..) au lieux de vous lancer sur la coque d’arachide à décortiquer et à partager son contenu. N’oublier pas cette maxime : l’erreur est humaine, mais la récidiver ne favorise pas l’esprit d’indulgent. Bref, traitons le problème et, pour ceux qui veulent s’atterrer sur la grammaire, je leur demande une prise de conscience de leur français avec petit f et non grand F comme l’a fait X parlant de ladite langue. Excusez-moi, mais je penses que les responsabilités sont orientées, ne jetons pas demblé la faute sur les enseignants, ni sur les parents ou le gouvernement c’est tout, celui qui n’est pas d’accord qu’il se fasse entendre !
    L’instruction, base de tout développement...

  • Le 26 février 2010 à 17:44, par kisshack82@yahoo.fr En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Qu’en pensez vous si on decrètait le Moore comme langue officielle ? parce qu’on a des elites qui parlent une langue que 80% de la population ne comprennent pas cette langue.je crois ce sera la meilleure façon d’amiliorer notre sysreme educatif. on ne peut avancer avec la langue d’autrui.

    • Le 26 février 2010 à 23:12, par wend waoga En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

      Je suis d’accord avec Kisshack82 ! Enseigner au moins une de nos langues comme langue officielle,c’est pas plus simple que ca !
      Je reviens au Fou : Vous n’avez pas bien mené votre enquete,sinon vous auriez du avoir détecté un autre mal qui empoisonne l’enseignement,c’est d’ailleurs le meme qui sklérose l’efficacité de l’administration ! Il s’agit du "placement" des gens des "mogos puissants" ! Voici une histoire.
      Un père dit à son fils qui fait le CM2 de réviser ses cours en attendant que le repas du soir soit pret.Ce dernier s’exécuta et,arrivé le moment de réviser ses lecons sur les unités de mésure,quelle ne fut la colère du père en voyant son réjéton tracer un tableau qui commence par des milligrammes pour finir par la tonne,c’est-à-dire,de la gauche vers la droite !Le père indigné voulut administrer une correction à l’enfant,surtout qu’il voyait la meme chose dans son cahier.Il croyait que l’enfant avait mal recopié ce que le maitre avait mis au tableau.Mais l’enfant jura par tous les dieux que c’était exactement comme ca au tableau ! Le père qui voulait en avoir le coeur net alla voir dans les cahiers d’autres enfants du voisinage qui sont dans la meme classe et,surprise ! Les copies étaient toutes identiques !
      Après renseignement,on apprit que l’enseignant en question avait été "recommandé" par le maire de la commune,et qu’il était le beau frère de ce dernier.Puisque votre article n’a pas manqué de montrer l’action de la Révolution contre les enseignants dans le temps,alors,analysons et critiquons ! Si les gens de bonne foi acceptent de mettre ce qu’on appelle "le politiquement correct",ils reconnaitrons que,par rapport à ce que la Révolution s’était assigné comme mission,elle n’était pas la bienvenue dans une Afrique où rien n’est sensé etre entrepris,mais dicté par les maitres à penser de ce monde,la grève des enseignants était téléguidée qui mettait en péril ce qui se construisait ! Les enseignants qui s’étaient laissés entrainer dedans devenaient donc de ce fait,une gangrène qu’il fallait enlever.Mais il ne suffisait pas d’enlever et de croiser les bras en attendant que d’autres soient bien formés !Les inconditionels de la liberté d’expression me retorqueront que l’action était contre les droits individuels ! À eux,je dirai de faire la comparaison entre le nombre de ces enseignants limogés sous la Révolution pour préserver les intérets de la Nation burkinabè,avec celui de ceux qui aujourd’hui s’engraissent au détriment de ce meme peuple ! Et les meme qui dans le temps,avaient brandi entre autres le limogeage des enseignants comme ayant conduit à la chute de la Révolution,nous envoient des gens comme cet enseignant dont j’ai parlé plus haut,dans des écoles !Mais comme l’autre l’a dit,il est difficile de réveiller quelqu’un qui fait semblant de dormir,puisqu’il se sent bien dans cette position !

  • Le 27 février 2010 à 11:09, par foumoilapè En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Le constat est vrai.Mais de là à considérer la révolution comme 1° responsable,je doute fort.la banque mondiale et autres bailleurs de fonds non plus.Le premier responsable c’est notre cher pouvoir qui gère le pays depuis plus de vingt ans.Quand vous parlez de changement de système d’enseignement chaque année,cela est vrai ; mais pourqoi ? Posez la question directement,il se peut qu’on vous réponde. Néanmoins je vous remercie pour avoir osé mettre le sujet à débat,courage.

  • Le 27 février 2010 à 18:03, par l’ami En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    J’avoue ne pas comprendre le débat sur les langues nationales au Burkina ! Je m’explique : sait-on que des écoles multilingues fonctionnent déjà au Pays des Hommes intègres et qu’elles donnent entière satisfaction ? L’ong suisse OSEO est très active dans leur fonctionnement.

  • Le 1er mars 2010 à 14:16 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Bravo le fou pour cette analyse qui pointe du doigt la pertinence, voire la finalité de notre système éducatif. Cependant je ne suis pas sur de partager votre vision des choses, ni des coupables sérieux.
    Je vous invite à lire dans le document de la réforme du système éducatif burkinabé (mai 2006, p.3) la finalité qui était donnée à l’école par le colon. Je pense que plus de 50 ans après le Burkina n’a pas questionné cette finalité. Sinon comment comprendre cette stratégie d’éducation pour tous dans une langue étrangère (le français), pour quoi faire ? Pourquoi ne peut-on pas faire une éducation dans les langues que les enfants maitrisent le plus (langues maternelles ou en tout cas burkinabé) et faire une ouverture sur des langues secondes de communication (chinois, anglais, etc.) J’omets volontairement de citer le français afin de donner à réfléchir sur l’ouverture voulue.
    Avec une telle stratégie la plupart de parents (la majorité est analphabètes, ne l’oublions pas - le taux d’alphabétisation en 2008 était de 28,2%) pourraient jouer un rôle dans l’instruction de leurs enfants. Les enfants comprendraient mieux ce que les maitres leur racontent et les maitres raconteraient plus de choses en lien avec la culture et l’histoire des élèves. Si nous ne savons pas bien qui nous sommes, nous pouvons difficilement apprendre à connaitre l’autre. Joseph Ki-Zerbo disait que seule la langue maternelle (la langue la mieux maitrisée) est apte à traduire l’émotion et porter la créativité. En dehors de cette langue on est dans le mimétisme et l’imitation.

    C’est ce combat qu’il faut mener. Il nous faut déconstruire l’héritage coloniale de l’école et définir la nouvelle école pour le Burkina d’aujourd’hui et de demain. Cela vaut pour tout le système éducatif dans son ensemble et à tous les niveaux. Pour le reste (formation des enseignants, effectifs pléthoriques, moyens, etc.) les solutions sont parfois très simples.

    L’éducateur sans frontière.

  • Le 1er mars 2010 à 14:52 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Je suis étonné de votre incompréhension. L’œuvre de l’OSEO n’a pas été digne d’être érigée en système pour tout le système éducatif du pays. Là est le problème que tous soulignent. Les résultats sont probants, mieux il faudrait même améliorer l’approche en remplaçant d’approche substitutive (on commence par les langues burkinabé puis on les abandonne) par une approche additive (on commence par les langues burkinabé et on les garde). L’autorité centrale continue à dire que ce type d’école doit s’ouvrir à la demande des communautés, au lieu qu’il soit le type par défaut.

  • Le 8 mars 2010 à 15:33 En réponse à : ENSEIGNEMENT AU BURKINA : Arrêtons le massacre

    Bien que je sois française, je souhaite intervenir dans ce débat. Vous m’excuserez j’espère les petites erreurs d’interprétation ou de compréhension qui pourraient se glisser dans ce commentaire, ainsi que les fautes d’orthographe qui immanquablement peuvent apparaître.
    Que ce soit sur le fond ou la forme, n’hésitez pas à me corriger.

    J’ai eu la chance d’observer des situations d’enseignement à différents niveaux de classe au Burkina. Bien que le constat du fou soit selon moi justifié (encore que certaines données m’échappent), je ne peux que penser à la difficulté d’enseigner le français, mais surtout en français, à des enfants dont la langue maternelle est autre.

    Pourquoi ne pas plutôt faire du français une langue nationale, susceptible d’être enseignée comme langue vivante (ce qui peut être fait dès le CP), pour elle même, et faire, selon les régions, un enseignement des autres dommaines en langue régionale. Plusieurs pays en font une expérience réussie.

    Il est évident que des enfants à qui l’ont enseigne des mathématiques ou de l’histoire sont plus à même de comprendre des notions dans leur langue plutôt que dans une langue qui leur est initialement étrangère. On pourrait alors espérer que les élèves, qui ne parlent pas français chez eux (ou rarement) comprennent les notion plutôt que les répètent selon la méthode de fixation par répétition.
    Le français n’est alors plus, mais plus du tout, un vecteur de compréhension.

    Un mot sur les programmes.
    J’ai remarqué que beaucoup d’apprentissages étaient menés de front, avec une ambition terrifiante. Les élèves sont amenés à aborder des apprentissages bien trop pointus et bien trop tôt.
    Étant donnés que :
    => l’enseignement se fait en français et n’est donc pas compris ;
    => les notions sont abordés prématurément selon les ambitions d’un programme trop chargé pour l’enseignement de base ;
    il y a fort à parier que les surcharges intellectuelles de nos (vos) enfants ne soient pas un autre coupable à pointer du doigt.

    Imaginez que tous les élèves de France ne manient pas correctement leur langue maternelle, que ce soit à l’oral ou à l’écrit, en sortie de CM2 alors que le programme est sensiblement moins chargé.

    Je souhaite terminer sur ceci :
    Il a un jour fallut que tous les petits français apprennent à parler français. Il a alors été placardé dans les école qu’il était interdit de cracher par terre et de parler breton (ou picard, ou patois). Aujourd’hui, ces langues régionales sont de retour dans les enseignements mais risquent fort d’être à jamais perdues.

    J’ose espérer que le moré ou le jula ne subiront pas de telles disparitions, pour ne parler que de celles que j’ai entendues (je sais qu’il y en a d’autres) cependant n’oubliez pas que la richesse de votre culture est aussi contenue dans votre langue maternelle.

    Fort cordialement.

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