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Rapport des travaux du Forum national des jeunes tenu à Bagré

Publié le mardi 9 février 2010 à 01h41min

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Dans le cadre de la Ve édition du FNJ, les jeunes, représentant les 13 régions et les 45 provinces du Burkina Faso se sont retrouvés le 4 février 2010 au Centre éco-touristique de Bagré pour réfléchir sur le thème :"Jeunesse, entreprenariat agricole et auto-emploi : un défi". Ils ont examiné le document-synthèse des travaux des concertations de zones qui se sont tenues respectivement le 19 décembre 2009 à Bobo-Dioulasso et le 29 décembre 2009 à Ouagadougou et formulé des recommandations à même de promouvoir l’entreprenariat agricole en milieu jeune.

Le présent rapport qui en donne la quintessence s’articule autour des points suivants : les atouts de l’entreprenariat agricole, les facteurs défavorables à l’entreprenariat agricole, les efforts du gouvernement dans la promotion de l’entreprenariat agricole, les stratégies de promotion de l’entreprenariat agricole, les recommandations des jeunes.

Les facteurs favorables à l’entreprenariat agricole

L’entreprenariat agricole apparaît de nos jours, comme un vecteur potentiel de création d’emplois. Il se traduit par une volonté constante de prendre des initiatives et de s’organiser en tenant compte des ressources disponibles pour atteindre des résultats concrets. Pour ce faire, il faut disposer des moyens techniques et financiers et d’une connaissance en matière de gestion commerciale.

Au plan technique, le promoteur doit disposer :

- d’une zone appropriée et d’une superficie optimum sûre ;

- d’une source d’eau maîtrisée ;

- de matériels de production adéquats et de semences améliorées ;

- d’une parfaite maîtrise du processus de production et des cycles de production ;

- de l’appui technique nécessaire.

Au plan financier, l’entrepreneur doit disposer :

- d’outils de comptabilité, de gestion et de contrôle ;

- de partenaire financier et de fournisseur ;

- d’un capital suffisant ;

- de connaissances sur la détermination des coûts.

Au plan du marché, le promoteur doit nécessairement disposer :

- d’informations sur l’évolution du marché du produit au plan local, sous-régional, régional ou international ;

- d’informations sur la demande, sur la concurrence, sur l’évolution technique et technologique.

Les facteurs défavorables à l’entreprenariat agricole

L’entreprenriat agricole, à la différence d’autoconsommation, a des exigences dues au fait que les objectifs ne sont pas les mêmes. En matière d’entreprenriat agricole, la notion importante est la rentabilité financière. Ce qui suppose la mise en place d’une unité de production économique dont la fonction principale est la production de biens agricoles destinés à satisfaire un besoin alimentaire exprimé sur le marché.

Les contraintes essentielles à l’entreprenariat agricole sont entre autres :

- la non disposition du capital terrien et l’insécurité foncière ;

- la mauvaise pluviométrie ;

- le coût élevé des intrants agricoles ;

- l’insuffisance du marché pour l’écoulement des produits ;

- la difficulté d’acheminement des produits vers les grands centres urbains ;

- l’insuffisance des financements liée à l’absence de garantie ;

- l’insuffisance de formation des acteurs ;

- la difficulté d’accès aux matériels de production adéquats et économiques ;

- l’insuffisance de suivi et d’évaluation des activités des producteurs

- l’insuffisance dans la vulgarisation des acquis techniques et technologiques ;

- l’insuffisance des unités de transformation et de conservation.

Des efforts du gouvernement dans le domaine de la promotion de l’entreprenariat agricole

Les participants ont relevé avec intérêt les multiples efforts du gouvernement pour assurer l’autosuffisance alimentaire de la population et pour améliorer la balance commerciale, en entreprenant un certain nombre de mesures pour la promotion de l’agriculture, en général et plus spécifiquement, de l’entreprenariat agricole. Sont de celles-là, les mesures suivantes :

- le programme "Saaga" démarré en 2000 dont l’objectif est de résoudre le problème des aléas climatiques et plus précisément, la pluviométrie, peu abondante et mal répartie ;

- l’acquisition des tracteurs et autres équipements agricoles et leur mise à la disposition aux producteurs à prix subventionnés assortis de facilité de paiement ;

- la réforme foncière en cours de mise en œuvre et la délivrance de titres fonciers pour garantir la sécurité et les prêts sollicités auprès des structures de financement

- la réalisation des retenues d’eau devant contribuer au développement de la petite irrigation et la culture en saison sèche ;

- les aménagements des périmètres hydroagricoles (Bagré, Sourou et Samandéni)

- le désenclavement des régions pour faciliter l’écoulement des productions

- la distribution de semences améliorées aux producteurs ;

- la vente d’engrais aux producteurs à des prix subventionnés ;

- la construction et l’accroissement des unités de transformation et de conservation des produits agricoles ;

- l’appui aux filières de production ;

- la mise en place des chambres d’agriculture au niveau national et régional ;

- la création au niveau du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, d’une direction de développement et de l’entreprenariat agricoles ;

- l’institutionnalisation et la tenue régulière de la Journée nationale du paysan ;

- la promotion de l’élevage intensif ;

- la facilitation de l’accès des jeunes au crédit ;

- l’accroissement de l’offre d’accès des jeunes aux intrants agricoles, à la terre, aux crédits et aux équipements technologiques adaptés ;

- le renforcement des capacités des unions et fédérations des producteurs ruraux en agriculture, en élevage, en pêche et en maraîchage ;

- le développement de la recherche dans le secteur agricole par l’installation des stations de site expérimental à la disposition des jeunes ;

- l’augmentation du nombre de retenues d’eau pour permettre l’occupation permanente des jeunes ruraux ;

- la garantie de la sécurité foncière pour les jeunes ;

- l’adoption des mesures incitatives en faveur des jeunes éleveurs ;

- l’institution d’un cadre de concertation entre le ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, le MAHRH, le ministère des Ressources animales et des autres partenaires sur la promotion de l’esprit entreprenarial chez les jeunes ;

- la présentation aux jeunes des opportunités existantes en entreprenariat agricole, à travers l’organisation des voyages d’études ;

- le développement des outils d’éducation, d’information et de communication en entreprenariat agricole et leur diffusion à grande échelle ;

- le désensablement des lacs Bam, Dem et Syam

Des recommandations des jeunes en vue d’apporter leur contribution à l’entreprenariat agricole

Les jeunes recommandent au gouvernement ce qui suit :

- créer une maison de l’agriculture pour toute question liée à l’entreprenariat agricole ;

- organiser des formatons intensives à l’entreprenariat agricole et au management au profit des jeunes ;

- augmenter et diversifier les filières des formations professionnelles ;

- réformater les Centres de formation des jeunes agriculteurs en intégrant effectivement, les activités agrosylvopastorales dans les modules d’enseignement ;

- intégrer les activités agro-sylvo-pastorales dans les programmes d’enseignement au primaire et du secondaire ;

- organiser des campagnes de sensibilisation pour inviter la population à consommer les produits locaux ;

- Diffuser les créneaux porteurs d’emploi dans différentes régions ;
- organiser des campagnes intenses de vulgarisation de semences améliorées ;

- développer le marché interne pour l’écoulement des productions agricoles ;

- promouvoir la création de petites unités de transformation des produits agricoles ;

- créer un fonds d’appui à la création et au développement d’entreprises agricoles ;

- instituer une journée promotionnelle de l’entreprenariat des jeunes ;

- favoriser la création d’entreprises agricoles féminines ;

- mener une campagne massive d’alphabétisation des jeunes ruraux ;

- octroyer au conseil national de la jeunesse des surfaces cultivables dans les périmètres aménagés notamment à Bagré, au Sourou et à Samandéni ;

- entreprendre des sessions de formation régionales aux techniques d’élevage au profit des jeunes.

A l’issue de leur concertation, les jeunes ont tenu à réitérer leurs remerciements au président du Faso et au gouvernement qui ne cessent de déployer des efforts pour épanouissement. Ils ont tenu à les rassurer de leur soutien ferme et ont pris l’engagement d’être une génération de jeunes responsables, patriotes, engagés et solidaires sur qui le Burkina Faso peut fièrement compter.

Sidwaya

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