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SIE JEAN PIERRE PALM, DG DU CHR DE OUAHIGOUYA : "Le nouvel hôpital est une aubaine pour la région du Nord"

Publié le mardi 9 février 2010 à 01h42min

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Le Centre hospitalier régional (CHR) de Ouahigouya est une structure de référence de la Santé dans la région du Nord avec un total de 225 agents, toutes catégories confondues. Ces agents participent à la prise en charge et à l’offre de soins des patients. Pour comprendre ce qui se passe dans cet établissement, nous nous sommes entretenus avec Sié Jean Pierre Palm, Directeur général du CHR, sur la vie de cette structure, les difficultés rencontrées et le nouvel hôpital en chantier.

"Le Pays" : Pouvez-vous nous présenter le CHR dans toutes ses composantes ?

SIE JEAN PIERRE PALM, DG DU CHR DE OUAHIGOUYA : Le CHR est la structure de référence des cinq districts sanitaires de la région du Nord que sont les districts de Yako, Gourcy, Titao, Séguénéga et Ouahigouya. Le district de Ouahigouya est centré sur le CHR. Au niveau du CHR de Ouahigouya, nous sommes un total de 225 agents, toutes catégories confondues, qui participent à la prise en charge et à l’offre de soins au niveau de la structure. Nous avons ici tous les services qu’il faut pour la prise en charge des malades au niveau de la région du Nord pour une structure digne de son rang. Des difficultés, nous en rencontrons chaque jour.

Quelles sont donc ces difficultés ?

Etant une structure de soins, l’hôpital est confronté souvent à des problèmes d’approvisionnement certes, mais souvent, ces difficultés peuvent se réduire également à la lourdeur administrative. Je pense que tout compte fait, pour ce qui concerne l’hôpital, nous avons un plan de passation des marchés que nous exécutons conformément au calendrier fixé. C’est souvent au niveau de l’exécution et de la livraison que le problème se pose. Mais pour ce qui nous concerne, nous prenons toujours des dispositions en respectant la réglementation des achats publics en vigueur en adressant des mises en demeure qui sont la voie tracée pour la commission de règlement amiable des litiges si effectivement rien n’est fait pour respecter les engagements.

Aussi, du fait que nous soyons une structure régionale de référence, nous enregistrons environ 700 à 1000 personnes qui fréquentent l’hôpital soit pour des soins en ambulatoire soit pour des visites. Quand on sait que dans notre société, derrière un malade il faut dénombrer trois à quatre personnes, cela pose un réel problème de promiscuité et d’assainissement surtout pour des locaux exigus et vétustes. Pour maintenir le niveau d’assainissement correct, nous demandons à tous ceux qui fréquentent l’hôpital de contribuer à la propreté des lieux en jetant les sachets d’eau et autres déchets dans les bacs à ordures placés à cet effet devant les services et dans les allées des bâtiments.

Pensez-vous que le nouvel hôpital en chantier pourra remédier à ces difficultés ?

La construction d’un nouvel hôpital est une aubaine pour la région du Nord. C’est une bonne chose car vous savez que l’hôpital actuel date de 1953 et les bâtiments sont vraiment vétustes et exigus, nous empêchant de prendre une vitesse de croisière car limités par sa structuration. Alors que le nouveau site est moderne et peut répondre à tous les besoins et les difficultés soulevées plus haut trouveront leurs solutions.

Quel sort serait réservé en ce moment à l’actuel site ?

Je ne suis pas la voix autorisée pour en parler, mais évoluant dans un système qui se veut cohérent, les plus hautes autorités du département de la Santé en décideront et le feront savoir en temps opportun. Cependant, pourquoi ne pas en faire un centre spécialisé pour malades mentaux par exemple, un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) ou y délocaliser l’ENSP (Ecole nationale de santé publique) ?

Entre-temps, il était question d’un manque de cardiologue. Ce problème est-il résolu ?

Nous n’avons pas trouvé solution effectivement. Le besoin demeure. Dans le cas de la coopération Burkina–Cuba, il y a un Cubain qui a séjourné à Ouahigouya à l’hôpital durant 6 mois. Et en ce qui concerne la cardiologie, cela a donné des résultats visibles et probants. Après lui, nous n’avons plus eu de cardiologue. La cardiologie, je pense, n’existe pas encore dans l’organigramme des services cliniques d’un CHR. Mais c’est une évolution. Si on en gagne, tant mieux. Nous avons envisagé la signature d’un contrat avec un cardiologue vacataire. On avait prospecté et des personnes ont été contactées. Nous sommes en discussion.

Du reste, nous sommes confiants que cela aboutira un jour. Il y a en plus le fait que nous n’avons pas de radiologue dans la région du Nord. On a eu dans le cadre d’une convention avec des structures comme BIBIR, une radiologue qui est passée à la radio et les chiffres étaient parlants durant son séjour. La fréquentation au niveau de la radio pendant ces 2 semaines nous ont vraiment impressionnés.

Où sont alors traités les malades souffrants de problèmes cardio - vasculaires ?

Nous faisons toujours la prise en charge. Nous pouvons faire les premiers soins, une fois la maladie stabilisée et si cela le nécessite, ils sont référés vers les spécialistes pour une meilleure prise en charge à Ouagadougou.

Quels sont les acquis dont vous avez bénéficiés dans le cadre du Programme d’appui au développement sanitaire (PADS) ?

Les hôpitaux reviennent de loin et n’étaient pas pris en compte par le PADS. C’est par la suite qu’ils ont été intégrés dans le financement, mais celui-ci ne prend en compte que quatre axes. Le PADS est une structure de financement des plans d’action. Dans ce cadre, on a eu des acquis en équipements des laboratoires, des services de maternité, de pédiatrie, le bloc opératoire, l’administration et le renforcement des compétences. Il y a également la construction du nouvel hôpital qui est pilotée par le PADS-CEN. C’est un gain pour la région du Nord.

Nous sommes en période d’harmattan, propice aux épidémies. Comment comptez-vous riposter en cas d’épidémies ?

Au niveau de la région du Nord, il y a une structure chargée de la gestion des épidémies pilotée par le gouvernorat. C’est une structure configurée et mise en place pour la gestion des épidémies. Pour le CHR, nous offrons des soins et nous prenons les malades en charge à l’hôpital. Les médicaments pour la prise en charge des MCS sont déjà pré-positionnés. Et pour ce qui concerne le CHR, durant les épidémies, la prise en charge est gratuite. La méningite est présente durant toute l’année et nous prenons en charge les cas.

On remarque parfois la présence de partenaires français au CHR. Parlez-nous de la coopération décentralisée entre le CHR et Chambéry en France.

Les relations entre Chambéry et Ouahigouya et entre les hôpitaux sont fructueuses en ce sens qu’il y a des échanges de part et d’autre. Si l’on s’asseoit autour de la même table avec nos partenaires dans le cas du jumelage, nous sommes égaux et parlons le même langage. Les deux villes étant jumelées, la coopération se renforce dans le cadre des hôpitaux. L’hôpital a son mot à dire souvent en tant que membre du comité de pilotage à Ouahigouya. Dans le cas toujours du jumelage, on a des appuis en matériels, en appuis techniques dans le cadre des missions maternité, chirurgie, bloc opératoire, mission pédiatrique, etc. Et cela permet la formation de notre personnel et l’appui technique est visible. En plus de Chambéry, on a des missions comme "Enfants du monde" (ORL), TAA (Odonto), Optic 2000. Tout cela participe à l’offre de soins aux malades dans la région du Nord. Ce sont des missions vraiment salutaires.

Certaines personnes de bonne volonté ou certaines ONG n’hésitent pas à venir en aide à vos services. Quel est votre message à leur endroit ?

Plusieurs associations et ONG viennent en aide soit de façon ciblée, soit de manière générale au CHR. A titre d’exemple, on peut citer la Mutuelle des épouses et époux membres du gouvernement lors des festivités du 11-Décembre 2009, le Fonds pour le développement communautaire (FDC), Bilfou Bilfou qui nous appuie pour le CREN, etc. Dans les hôpitaux, c’est dur car nous avons le souci de soigner médicalement et "alimentairement" en ce sens que le repas a une vertu thérapeutique qu’il faut conjuguer avec le médicament. Nous remercions toutes ces associations et ONG et nous leur souhaitons une très bonne et heureuse année 2010.

Propos recueillis par Adama SINARE

Le Pays

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