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Fonds d’appui au secteur informel : Le tremplin pour le succès des jeunes

Publié le jeudi 4 février 2010 à 01h02min

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Troisième des six engagements pris par le chef de l’Etat le 2 juin 1994, le Fonds d’appui au secteur informel (FASI) a été créé en février 1998. Ce fonds a pour but de promouvoir l’accès des opérateurs du secteur informel au crédit en leur accordant des prêts directs remboursables ; en leur offrant sa garantie et en développant toutes les mesures d’accompagnement susceptibles de participer à une meilleure gestion des crédits reçus. Depuis 1998 jusqu’à nos jours, ils sont nombreux ces jeunes qui ont ouvert ou donné un nouveau souffle à leurs entreprises. Mariam Bambara et Richard Tankoano font partie de ces jeunes qui sont aujourd’hui bien installés et travaillent à leur propre compte grâce à l’appui du FASI.

A trente-trois ans, Mariam Bambara tient bien son atelier de couture (Amaora Couture) au secteur 9 de Ouagadougou où elle emploie en moyenne quatre personnes.

Formatrice au départ dans une école de couture, elle a dû quitter cette fonction pourtant rémunérée pour s’installer à son propre compte. Sept ans après, elle se réjouit d’avoir opté pour l’entreprenariat. « J’ai ouvert mon atelier depuis 2003, de 1999 à 2003, j’étais formatrice dans une école de couture et après cela j’ai préféré ouvrir mon atelier.

J’ai avec moi des apprentis et quelques tailleurs. Je suis allée vers le FASI depuis 2008, demander un prêt pour développer l’atelier et pouvoir payer quelques machines. Je prospère tout doucement grâce au FASI. Je sens aujourd’hui que j’ai eu raison d’avoir ouvert mon atelier. Travailler pour soi, ça fait beaucoup de bien. Il faut simplement avoir la volonté et le courage pour le faire.

Pendant ces quelques années que je travaille à mon compte, je me suis demandé pourquoi n’avoir pas ouvert plus tôt mon atelier de couture ? » Grâce au financement du FAIJ, Mariam Bambara a acquis un matériel de qualité qui lui permet de travailler aisément. « J’ai demandé un prêt de quatre cent mille (400 000 ) F CFA pour la première fois et ils me l’ont accordé. Après j’ai refait une autre demande de prêt et j’ai encore reçu quatre cent mille (400 000 ) francs pour acquérir une brodeuse.

Grâce à ce financement, je ne vais plus collaborer avec les brodeurs pour qu’ils fassent le travail pour moi. Cela diminue considérablement mes dépenses. » Et quel chiffre d’affaires Mariam Bambara réalise par mois ? « Quand il y a beaucoup de travail par mois, je peux aller à une somme de cent cinquante mille (150 000 F) francs, et quand il n’y en a pas assez, on atteint quatre vingt dix mille ou cent mille (90 000 ou 100 000) francs par mois.

J’en suis contente parce que quand j’étais formatrice, je ne pouvais pas gagner cela par mois ». C’est à juste raison qu’elle souhaite que le FAIJ et le FASI continuent dans ce sens de financement et d’accompagnement des initiatives et projets de jeunes, en vue de réduire le taux de chômage dans notre pays.

A l’image de Mariam Bambara, Richard Tankoano bénéficie depuis plusieurs années des financements du Fonds d’appui au secteur informel. Acheter, engraisser et revendre des moutons et des bœufs, c’est la principale activité que mène Richard Tankoano depuis plus d’une dizaine d’années.

« J’ai reçu un crédit avec le FASI et c’est grâce à ça que je me débrouille. J’achète les animaux que j’engraisse pour revendre. Mon premier crédit s’élevait à deux cent mille (200 000) francs, le deuxième quatre cent mille (400 000) et après j’ai pris cinq cent mille (500 000) francs jusqu’aujourd’hui.

Un veau acheté à 100 000 F et nourri en cinq mois peut être revendu à 350 ou 400 000 F. j’achète les moutons à 30 000 F, je les engraisse pour les revendre à 75 ou 90 000 F. » M. Tankoano s’en sort bien avec son activité d’élevage et est loin de s’en plaindre. « Je m’en sors bien. J’ai trois enfants qui sont inscrits au secondaire, et je nourris ma famille avec ça. » La seule difficulté de Richard Tankoano réside dans le manque de garanties conséquentes afin d’avoir des crédits plus importants.

Il plaide donc pour l’augmentation de la cagnotte financière et l’allègement des garanties exigées. Une chose est sûre, la réduction du taux de chômage des jeunes passe par cette volonté politique de les aider à concrétiser leurs initiatives de projets. La balle est désormais dans le camp des jeunes qui devront faire preuve d’engagement ferme et de sérieux dans ce qu’ils entreprennent.

Emile BAZIE (Collaborateur)

Sidwaya

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