"Au regard de la parfaite intégration sociale et économique de la famille Fadoul, des actes citoyens qu’elle ne cesse de poser pour le développement du Burkina Faso, en général et de la ville de Ouagadougou, en particulier, le conseil municipal a décidé de l’honorer à sa manière en affectant pour la postérité, le patronyme Fadoul à une des artères de notre capitale que la famille a contribué à aménager".

C’est par ces mots que le maire de la ville de Ouagadougou Simon Compaoré a officiellement baptisé la rue précédemment identifiée sous le numéro 9.113, sise au secteur n°9 dans l’arrondissement de Baskuy. Elle débute au nord, par la rue Baoogé et finit au Sud, par l’Avenue Kadiogo en passant devant la zone industrielle de Gounghin. Jadis jonché d’épaves, le tronçon a fait l’objet de bitumage, d’électrification par la famille Fadoul.

Celle-ci a également procédé à la mise en place d’un dispositif de signalisation horizontale. Tous ces aménagements ont coûté 180 millions de francs CFA. "Un bel exemple à suivre par d’autres opérateurs économiques" a chuchoté le bourgmestre de la capitale. Pour Simon Compaoré, la cérémonie qui marque le baptême de la "Rue Fadoul" se veut être tout de même assez singulière.

"Singulière du fait que ce n’est pas une personne physique qui est honorée comme cela est de coutume, mais toute la grande famille Fadoul, véritable symbole de l’intégration réussie et ce, sur tous les plans d’une communauté dans notre pays". Le maire de Ouagadougou en veut pour preuve l’investissement gracieux par la famille Fadoul de près de 10 milliards de francs CFA dans la réalisation, au profit des vaillantes populations, de forages, d’écoles, de centres de santé, de pistes rurales, sans oublier le domaine sportif.

En réponse, l’aîné de la famille Fadoul, certainement sous le coup de l’émotion, a manqué de mots pour qualifier cette reconnaissance faite à sa famille. "Vous nous offrez un cadeau qui n’a pas de prix. Merci du fond du cœur, au nom de la famille", s’est réjoui Michel Fadoul avant de s’engager à toujours œuvrer pour le développement du Burkina Faso, un pays dont toute la famille et lui ont décidé de porter la nationalité.

C’est fort de cela que Mme Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat, la dizaine de membres du gouvernement, d’autorités administratives et coutumières ont rehaussé de leur présence la cérémonie, comme pour traduire leur reconnaissance à cette famille installée au Burkina depuis 1968.

Yves OUEDRAOGO

Zoom sur la famille Fadoul !

Le pionnier de la famille Fadoul qui était un commerçant aurait foulé le sol africain, via la Guinée Conakry, pour la première fois en 1890. A partir de l’année 1930, le rayonnement des affaires aidant, une partie des enfants de ce pionnier vont se retrouver au Soudan Français, actuel Mali, où ils se font une réputation dans le domaine de la commercialisation des textiles. Ce n’est qu’en 1968 qu’un des aînés de la famille, en l’occurrence Michel Fadoul va décider de quitter Bamako pour s’installer à Ouagadougou où il aura pour premier logeur, El Hadj Oumarou Kanazoé.

Doté d’un véritable sens des affaires, Michel Fadoul, concomitamment à l’enseignement des mathématiques qu’il dispensait à l’actuel Lycée Marien N’Gouabi, disposait d’un commerce de pièces détachéee et de glace alimentaire. En 1975, il rachète l’entreprise Technibois qui était en faillite et en fait une école de formation.

Avec l’arrivée en renfort de son jeune frère Georges Fadoul en 1980, la petite entreprise va s’agrandir avec le rachat de la société commerciale de l’Afrique de l’Ouest et de la Société voltaïque de distribution automobile. De nos jours, le groupe Fadoul est présent dans 10 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et compte au bas mot, plus de 17 000 salariés.

Y.O

Sidwaya