L’année 2010 débute sous de bien mauvais auspices pour le secteur des transports routiers en ce que la route a déjà commencé à tuer. Deux morts et un blessé ; c’est le bilan de cette scène désolante à laquelle ont impuissamment assisté les riverains du poste de péage à la sortie de Bobo-Dioulasso sur l’axe Bobo-Ouaga.

A en croire donc ces riverains, c’est après le poste de contrôle de la douane que le chauffeur, Adama Konaté (selon le permis trouvé dans le véhicule), a commencé à perdre la maîtrise de son véhicule. Problème de freins, de direction, excès de vitesse ? On ne saurait répondre.

Toujours est-il que le véhicule a poursuivi sa course jusqu’à la hauteur du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Yéguérésso (situé au bord du goudron). Selon l’infirmier d’Etat, infirmier-chef de poste dudit CSPS, Karim Yogo qui a été témoin de l’événement, « Je venais de traverser la voie pour aller dans mon service vers 14h20 et j’ai aperçu le véhicule à distance. Il y avait un cycliste qui voulait monter sur le goudron dans le sens contraire de celui du véhicule et qui n’a pas pu.

Brusquement, le véhicule est venu le faucher et le projeter. Et en même temps, le véhicule a continué avec une forte vitesse sur la voie rouge qui longe le goudron. Une minute environ après, on a attendu le bruit du camion qui s’est renversé ». Sur place, le cycliste (qui, apparemment, est un vendeur ambulant de lunettes, montres et calculatrices a perdu la vie et son vélo a été complètement broyé. Le véhicule a continué sa course avant de l’achever à 200 mètres de là, après avoir percuté et déraciné un arbre.

Selon le commandant de la 2e compagnie de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) basée à Bobo-Dioulasso, le capitaine Moctar Haïdara Taboré, après l’alerte, ces éléments ont été les premiers à arriver sur les lieux. « Nous avons constaté qu’il s’agit d’un camion-remorque contenant des sacs de cacao qui était renversé. Nous avons trouvé que le cycliste était en état de mort apparent. Près du véhicule, une autre victime était touchée, mais consciente. Elle a aussitôt été évacuée à l’hôpital, mais était traumatisée par l’accident.

La 3e personne était incarcérée et sur elle reposait tout le poids du véhicule », a-t-il poursuivi. Le capitaine Taboré et sa dizaine d’hommes se sont alors livrés à une véritable épreuve pour pouvoir extraire la victime. C’est seulement après plus d’une heure de travail qu’ils ont pu sortir le corps. Toute cette difficulté à pouvoir le faire s’expliquerait, selon le commandant de la BNSP, par le fait que le matériel de levage est inadapté pour relever un tel poids.

Les causes réelles de cet accident restent à déterminer, a indiqué la gendarmerie qui a fait le constat sur les lieux. Force est cependant de constater que ces « cercueils ambulants » que constituent les véhicules sur nos routes refont surface. Ils remettent du même coup, sur le tapis, l’épineuse question de l’insécurité routière qui ne cesse de faire des pertes en vies humaines.

Jean-Marie TOE

Sidwaya