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Assises criminelles : Dix ans fermes pour une meurtrière de bébé

Publié le mercredi 6 janvier 2010 à 02h11min

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La Cour d’appel, dans le cadre de sa VIe session des assises criminelles de l’année 2009-2010, a jugé une affaire d’homicide volontaire, le jeudi 31 décembre 2009 à Ouagadougou. Il s’est agi de la mort d’un bébé de 14 mois causée par la rivale de sa mère.

"Dix ans de prison ferme". Voilà la sentence prononcée par la chambre criminelle de Ouagadougou à l’endroit de Ruffine Ouédraogo. Le jugement a eu lieu le jeudi 31 décembre 2009. Les faits ayant conduit à cette condamnation remontent à 1999. Fatimata Kaboré (une fillette de 14 mois) a été assassinée volontairement par Ruffine Ouédraogo. Comment une âme innocente a pu être la victime d’une meurtrière ?

Le scénario ficelé par dame Ouédraogo, selon la Cour, a été minutieux. En effet, le 2 mai 1999, Ruffine Ouédraogo, alors résidante au secteur n°21 de Ouagadougou, avec son mari, Sidiki Kaboré, a fait conduire à son domicile, avec la complicité de sa sœur, Ruth Ouédraogo, sa rivale Ardjata Ira (mère- de la fillette).

Le motif avancé était que sa belle- mère (la mère de Sidiki Kaboré), venue du village, désirait voir l’enfant que son fils a eu hors mariage. Après avoir reçu son invitée et la laissant en compagnie de sa belle-mère, Ruffine Ouédraogo s’est dirigée dans sa chambre avec la fillette de 14 mois. Une fois à l’intérieur, elle l’a purgée avec de l’acide.

Conduite à l’hôpital, la petite trouvera la mort le lendemain, 3 mai 1999. Au moment de son crime, Ruffine Ouédraogo n’avait pas encore d’enfant. Jugée par défaut, le substitut du procureur général, Sékou Kâba, a demandé la peine capitale à l’encontre de l’accusée.

Mais selon la Cour, des circontances atténuantes ont été observées en faveur de Ruffine Ouédraogo. C’est cette raison qui l’a amenée à lui infliger dix ans d’emprisonnement ferme. Ce que l’on pouvait constater de remarquable le jour du jugement, c’est que ni l’accusée, ni la victime, ni les témoins et l’avocat de la défense n’étaient présents.

Cette situation suscite quand même des interrogations. Comment se fait-il qu’une affaire de crime puisse attendre dix ans avant de trouver son dénouement ? Comment se fait-il que l’accusée soit absente le jour du jugement ? Les victimes et les témoins ont-ils été informés de la date du jugement ? Voilà autant de questions qui mériteraient d’être explicitées.

Steven Ozias KIEMTORE (kizozias@yahoo.fr)

Sidwaya

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