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Le CNP ivoirien à L’Obs : « Vous êtes très professionnel dans votre travail »

Publié le jeudi 26 novembre 2009 à 02h09min

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Elections obligent : le Conseil national de la presse (CNP) de Côte d’Ivoire, organe de régulation de la presse écrite, séjourne dans notre pays pour bénéficier de l’expérience burkinabè en matière de régulation de l’information lors des joutes électorales. La mission, conduite par le secrétaire général (SG) du Conseil, Me René Bourgoin, en compagnie de son homologue du Conseil supérieur de la Communication, Etienne Songré, a rendu une visite de courtoisie, hier en début de matinée, à l’Observateur paalga. Ce fut l’occasion pour le SG du CNP de féliciter de vive voix le journal pour son professionnalisme.

Ce n’est pas courant qu’un organe de presse, notamment sa Rédaction, accepte de recevoir des visiteurs, de surcroît des régulateurs, lors de sa traditionnelle conférence de rédaction matinale où la critique du contenu et de la forme du canard ainsi que le choix des thèmes pour les rubriques d’analyse sont passés en revue.

L’exercice fut révélateur de la complicité entre les organes de régulation des médias, notamment les hôtes du CNP de Côte d’Ivoire et du CSC du Burkina.

Une fois les présentations effectuées, c’est dans une ambiance empreinte de convivialité que le SG du CSC, Etienne Songré, a introduit ses collègues ivoiriens, à savoir le SG du CNP et deux autres membres, en l’occurrence Francis Domo, directeur de la Presse au sein de l’institution ; et Koucté Doh, sous-directeur chargé du développement de la presse.

Le responsable de la mission a, d’emblée, révélé l’objet de sa visite au Burkina Faso, qui s’inscrit dans le cadre des préparatifs des élections générales en Côte d’Ivoire. « Nous sommes venus ici pour nous abreuver à la source de l’expérience burkinabè en matière de régulation des médias en période électorale, car votre pays a à son actif au moins cinq élections (présidentielle, législatives, municipales). Nous avions la possibilité d’aller vers d’autres institutions telles que celles du Maroc, du Bénin, mais nous avons choisi le CSC pour des raisons évidentes : en plus des nombreux scrutins organisés, le CSC a une très bonne réputation. Nous sommes ici aussi en vertu des relations imbriquées, très particulières, entre les deux pays », a indiqué le chef de la délégation.

Et en bon humoriste, Me René Bourgoin fera remarquer la loi du hasard a voulu que lors de la dernière élection présidentielle au Burkina Faso il y ait 13 candidats tandis qu’en Côte d’Ivoire, c’est 14 prétendants à la magistrature suprême qui vont s’affronter. Pour lui, c’est presque le même nombre qu’il faudra gérer.

Ce fut l’occasion pour la Rédaction de l’Obs. d’être informée que le CNP, qui était au départ une Commission en 1991 avant de revêtir depuis 2004 son statut actuel, est fort de 11 membres. 2 sont nommés par le président de la République et les 8 autres proviennent d’organisations de journalistes et de la société civile. Le CNP s’occupe uniquement de la régulation de la presse écrite, la presse audiovisuelle étant la propriété du Conseil national de l’audiovisuel (CNA).

Le Conseil, selon son SG, dispose de toutes les prérogatives ainsi que des pouvoirs étendus pour une bonne régulation. Malheureusement, ceux-ci n’ont jamais été appliqués du fait des remous…

A la question de savoir si le CNP pourra travailler sans trop de souci, compte tenu des accointances de bon nombre de journaux ivoiriens avec des partis politiques, Me Bourgoin rétorquera qu’il est conscient que toute régulation n’est pas facile et que, contrairement au Burkina Faso, de nombreux canards ivoiriens n’ont pas le sens du professionnalisme. Et de marteler que la structure de régulation compte jouer à fond sa partition désormais.

Quant à la présente visite à l’Obs., il a laissé entendre que c’est une démarche d’encouragement à l’endroit du doyen des quotidiens privés au Burkina, mais également en Afrique de l’Ouest francophone. Mieux, il a salué le professionnalisme élevé des médias burkinabè, notamment de leur doyen, même s’il ajoute que sur le plan éthique, un organe de presse n’a pas besoin de se faire mousser.

Le Rédacteur en chef du quotidien, Boureima Diallo, tout en remerciant les visiteurs pour cette marque de sympathie, n’a pas manqué de souligner l’absence du directeur de publication, Edouard Ouédraogo, présentement en mission.

Il a présidé la conférence de rédaction, à laquelle nos visiteurs n’ont pas manqué de participer activement à travers leurs connaissances approfondies sur la situation politique dans certains pays de la sous-région et dans le monde. Ces derniers ont pris congé du canard après avoir visité ses installations.

Cyr Payim Ouédraogo


Appel aux confrères ivoiriens

A l’issue de la visite, Me René Bourgoin a lancé un appel aux médias et aux journalistes de la Côte d’Ivoire.

« Tous les jours nous ne cessons de le répéter ; il faut de la modération, beaucoup de retenue dans les articles. Nous militons pour des papiers responsables. Le rôle de la presse, c’est d’informer. En période électorale, celui-ci est simple ; il doit consister à présenter les candidats, leurs programmes ; à dire aux électeurs comment voter ; pour qui voter. Le rôle du journaliste est d’œuvrer pour la démocratie. On ne peut pas atteindre cet objectif si on passe le temps à invectiver, à injurier l’adversaire. C’est ce que nous souhaitons dire aux entreprises de presse et aux journalistes de Côte d’Ivoire ».

C.P.O.

L’Observateur Paalga

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