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ZONES INONDABLES DE OUAGA : Grincements de dents à Dapoya

Publié le mercredi 18 novembre 2009 à 02h18min

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Depuis le 5 novembre dernier, le gouvernement a commencé à mettre à exécution sa décision de démolition des habitations situées dans les zones non loties inondables et détruites lors de la grande pluie de septembre. Les premiers coups de pioche des bulldozers ont eu lieu dans le quartier non loti de Lanoayiri, que la forte pluie du 1er septembre avait déjà quasiment rasé. Si la réaction des résidents de ce quartier fut passive, il n’en est pas de même à Dapoya.

La zone C du quartier Dapoya a été jugée inondable par les autorités et tombe donc sous le coup du décret portant réglementation de ce type d’endroit. Seulement, le quartier comporte une zone lotie et une non lotie. Or, selon les habitants, le bulldozer qui a surgi le samedi 14 novembre dernier n’a pas fait cette distinction. Il s’est attaqué même aux parcelles dont les propriétaires sont détenteurs - depuis 1956, précisent-ils - d’un PUH (Permis urbain d’habiter). Pire, les témoignages font état de maisons toujours debout qui auraient pourtant été démolies. L’indignation était perceptible chez bien des résidents, pour ce traitement qui leur est infligé. Mais pour beaucoup, c’est surtout l’incertitude du lendemain qui est la plus angoissante. Quel sort réserve-t-on aux détenteurs de PUH ? Le quartier sera-t-il déguerpi ? Quelles sont les conditions de dédommagement ?

Pour coordonner, canaliser et porter toutes ces préoccupations, le comité de crise du quartier, créé à la suite des inondations, s’est porté volontaire. Au cours d’une réunion avec l’ODJ (Organisation démocratique de la jeunesse), le comité a annoncé qu’une prochaine assemblée générale des résidents sera convoquée, pour recueillir leurs doléances afin de les transmettre aux autorités. Il faut savoir que les relations entre les résidents du quartier et la mairie ne sont pas bonnes. Par deux fois, des rencontres de concertation ont tourné court. Les résidents disent avoir donc été taxés de « rebelles ». Ils croient savoir que cette démolition sans discernement est la conséquence des rencontres infructueuses avec la mairie qui veut ainsi se venger. Mais lors de la réunion du comité de crise, tous les intervenants ont insisté pour dire qu’ils ne se considèrent pas comme étant au-dessus de la loi. Bien au contraire, ils entendent user des voies légales pour se faire entendre.

Par Mahorou KANAZOE.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2009 à 10:29, par Kabako En réponse à : ZONES INONDABLES DE OUAGA : Grincements de dents à Dapoya

    A ma connaissance nous ne sommes pas en situation de conflit au point de parler de "rebelles" ou de "loyalistes" .La zone C du quartier Dapoya comme on peut le contater se trouve dans le lit du barrage. Même ceux qui sont en possession de PUH savent qu’ils sont en danger. Pourquoi refuser l’évidence pour faire de cette bretelle un "no man’s land".Ou nous sommes en Republique ou nous le sommes pas.

  • Le 18 novembre 2009 à 17:54, par warba En réponse à : ZONES INONDABLES DE OUAGA : Grincements de dents à Dapoya

    j’avais dit au depart que c’est une arnaque des detenteurs de PUH situés en zone inondable qui ont passés leur vie à construire une villa ou une maisonnette qui peut couter jusqu’à 20 millions alors qu’on leur propose seulement une parcelle de 200m2 +250 000 FCFA.Il n’ya rien à faire il faut ester l’état en justice et attachez vous deux bons avocats incorruptibles.On ne doit pas pretexter d’une inondation ponctuelle(1 fois en 50ans) pour spolier d’honnetes citoyens.Seule la lutte paie
    Et puis pourquoi se precipiter pour terrasser les ruines en pleine saison sèche alors qu’il n’ya aucune urgence.

    • Le 18 novembre 2009 à 23:06, par Papa Sa En réponse à : ZONES INONDABLES DE OUAGA : Grincements de dents à Dapoya

      La lutte non intelligente ne paye personne. Il fallait sortir le jour des inondations de ta demeure et visiter ces zones. Si vous aviez pu revenir vous auriez tenu un langage plus alphabète. Ce ne sont pas les muscles qui gouvernent un pays mais les cerveaux. Ceux qui ont pensé ont proposé des solutions durables. Ce que vous dites aujoud’hui pourrait être dit un autre jour mais en accusant l’Etat de n’avoir pas tiré les leçons. Si vous voulez en découdre avec le pouvoir attendez les campagnes électorales. Ici, nous voulons sauver ceux qui ne savent pas qu’ils meurent en pensant comme vous. Les techniciens qui ont fait ces propositions n’ont pas agi par coloration politique. Et puis, vous êtes sérieux en proposant d’attendre la saison pluvieuse pour agir ? Vous n’aimez vraiment pas votre peuple.

  • Le 18 novembre 2009 à 18:27 En réponse à : ZONES INONDABLES DE OUAGA : Grincements de dents à Dapoya

    Tu oublies que quand on parle d’une fois en 50 ans, cela peut très bien se reproduire dans un an ou deux avec la même amplitudes voire plus. Enfin, ne pas oublier le réchauffement climatique qui est en train de tout dérégler ce qui signifie que demain la pluie diluvienne du 1er septembre deviendra très fréquente (par exemple, au lieu d’une fois tous les 50 ans, elle pourrait très bien se produire une fois tous les 5 ans par exemple voire moins) couplée à de longues sécheresses. Alors, pour un pauvre citoyen lambda, le calcul est vite fait, il vaut mieux pour lui de partir dans une zone sans risque et investir le peu qu’il a pour construire une maison en dur pour sa famille.

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