« Pour la majorité des gens, prendre la parole est un geste simple, mais pour beaucoup d’autres, cela relève du martyr. Ceux-ci souffrent du bégaiement. Ils seraient plus de 60 millions dans le monde dont plus de 140 000 au Burkina Faso ». C’est par ces mots chargés d’émotion que Dr Moussa Dao, président de l’association Action contre le bégaiement, a introduit, samedi 31 octobre 2009 à Bobo-Dioulasso, la conférence publique organisée par l’association. "Le bégaiement qu’est-ce que c’est ? Que peut-on faire ?"

C’est à ces questions que l’ACB a tenté de répondre à travers cette conférence entrant dans le cadre de la commémoration de la 7e Journée mondiale du bégaiement. Première sortie de l’association hors de Ouagadougou depuis sa création en 2002, cette conférence a été voulue pour faire suite à une "forte et pressante demande des populations de Bobo en matière d’information et de prise en charge du bégaiement". Pour Dr Dao, elle était d’autant plus nécessaire qu’elle vient ainsi satisfaire une légitime exigence en apportant des éclaircissements sur ce handicap et permet de dissiper des préjugés qui entourent le bégaiement. Placée sous le parrainage de Emilienne Sanou, présidente de l’ONG ADD qui œuvre dans le domaine des enfants handicapés, cette rencontre a été l’occasion pour elle de réaffirmer son "adhésion aux nobles idéaux" de l’ACB.

Elle a tenu à "saluer le courage et la ténacité de ses membres qui font œuvre utile, en mettant en exergue un problème de société longtemps occulté". Selon elle, leurs actions de sensibilisation et d’information permettront sans doute d’insuffler une prise de conscience nationale de ce handicap afin de susciter la mise sur pied de systèmes efficients de prise en charge. Le bégaiement est un trouble de la communication qui a des conséquences dramatiques qui retentissent négativement sur la scolarité de l’enfant, l’adolescence du jeune et la vie socioprofessionnelle de l’adulte. Le problème est si important que depuis 1997, il est célébré chaque année la journée mondiale du bégaiement. Malgré ses moyens insuffisants et les difficultés de tous ordres, l’ACB a tenu à faire de la célébration de cette journée une réalité au Burkina, un des rares pays africains où cette célébration s’impose dans le paysage évènementiel.

Par Ladji BAMA

Le Pays