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Caporal Bassolet : Le « putschiste » devenu pasteur

Publié le vendredi 18 septembre 2009 à 04h05min

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Le caporal Bassolet

Dans les sinuosités d’une zone non lotie du quartier Sinyiri au secteur 30 de Ouagadougou, une petite cour coincée dans un agrégat de concessions. A coté de la seule maisonnette de cette cour, l’ombre d’un hangar en toit de paille est l’endroit qui sert de cadre pour l’église dénommée Centre International Evangélique Missionnaire du Burkina Faso (CIEM-BF). C’est la toute première église de ce nom fondée le 13 octobre 2008 par le Pasteur Bassolet. Devenu homme de Dieu, cet ancien caporal du RSP mis en retraite se dit fier d’avoir accompli l’un de ses vœux les plus chers.

Sur la question de savoir comment un militaire, de surcroît qui a été condamné pour tentative de coup d’Etat, est devenu pasteur évangéliste, il raconte : « toute ma vie est un témoignage. Depuis que j’étais militaire, je disais qu’à 15 ans de service je vais quitter l’armée et servir Dieu. La prison (ndlr : en 2003 lorsqu’il a été condamné dans l’affaire du putsch manqué) m’a fait du bien. J’ai dirigé l’église de la prison. A ma sortie de prison, j’ai été en Cote d’Ivoire où j’ai fait l’école biblique. Quand je suis revenu j’ai créé la première église du Centre International Evangélique Missionnaire du Burkina Faso. Et tout dernièrement, nous venons de créer deux autres églises de ce nom à Goundi et à Mousseo dans la province du Sanguié ». Dans son église de Ouagadougou, le pasteur évangéliste Bassolet affirme avoir une centaine de fidèles. Il aurait à son actif, à cause de ses prières, plusieurs miracles. Des personnes auraient été délivrées de « sorcellerie » et aussi de l’impossibilité d’enfanter. Ça aurait été ainsi pour une dame nouvellement convertie à la religion chrétienne. Après plusieurs années à la recherche d’un enfant, cette dame se trouve en ce moment enceinte et ce depuis quelques mois.

L’église du Pasteur Bassolet semble plaire à ses fidèles et aussi à certains responsables de la communauté chrétienne. Le dimanche 6 septembre aux environs de 15h nous avons trouvé une trentaine de fidèles venus pour une cérémonie spéciale qui symbolisait le partenariat entre l’église et une structure chrétienne dénommée TI (Tentmaker International ou en français Réseau international des faiseurs de tentes). TI a son siège à Séoul et est présente dans 40 pays dans le monde. Elle s’inspirerait des œuvres et de la philosophie de l’apôtre Paul et aussi de l’évangile de Mathieu. Elle prône essentiellement la vision que chaque chrétien doit faire un travail pour se prendre lui-même en charge. Selon le Pasteur Traoré Hubert Barka représentant au Burkina de TI, lui-même présent à la cérémonie, sa structure est venue proposer aux fidèles de l’église du Pasteur Bassolet une séance d’écoute de la version audio du nouveau testament traduit dans nos langues locales. Cela est devenu possible grâce aux appareils (postes d’écoute) appelés « Proclaimer ». Pour TI il s’agit de soutenir l’église du Pasteur Bassolet qui, aux dires du Pasteur Traoré s’est positivement illustrée à l’occasion d’un séminaire international chrétien tenu quelques temps auparavant.

De son implication au putsch manqué de 2003

Nous n’avons pas résisté, comme nous l’avons déjà fait avec l’ex-capitaine Bayoulou, à la tentation de chercher à en savoir plus sur la participation du caporal Bassolet au coup d’Etat qu’ils auraient préparé contre le pouvoir du Président Compaoré. Sa réponse est immédiate. « Je n’ai jamais été dans une histoire de coup d’Etat, mais je n’en veux à personne parmi ceux qui m’ont accusé gratuitement ». Et ces derniers, toujours selon lui, c’est notamment leur chef en son temps dont il aura appris qu’il serait devenu chrétien. « Je le cherche pour lui serrer la main. Tout ce que Dieu fait est bon », conclut-il. Vivement sollicité par les fidèles réunis dans l’église et qui étaient impatients que la séance d’audition commence, nous ne pourrons pas aller plus loin dans notre entretien. Promesse a été faite de nous recevoir une autre fois pour une causerie plus exhaustive. N’est-ce pas si Dieu le veut ?

Samba Bila

L’Indépendant

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