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EMPOISONNEMENT DU BARRAGE DE KOUNA : L’Assemblée nationale initie une mission d’information

Publié le mercredi 9 septembre 2009 à 04h30min

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Des parlementaires burkinabè se rendent du 9 au 11 septembre dans l’Oudalan, pour une mission d’information sur le barrage de Kouna, dont l’empoisonnement par des produits toxiques a décimé de nombreux animaux.

Sur instruction du président de l’Assemblée nationale, la Commission du développement économique et de l’environnement (CODE) que préside Arba Diallo, effectue une mission d’information dans l’Oudalan du 9 au 11 septembre. Il s’agira, pour la mission, de faire le point exhaustif de l’état d’empoisonnement du barrage de Kouna et d’en rendre compte au parlement. De façon plus précise, cette mission devra "identifier la nature et l’origine des produits toxiques déversés, appréhender l’impact de ces produits sur l’environnement, procéder à l’identification et à la poursuite judiciaire des commanditaires, assurer la sécurisation de la zone du barrage, assurer la désintoxication des personnes infectées, proposer le dédommagement des personnes ayant perdu leur bétail, contribuer à la sensibilisation des populations concernées par les dangers que constituent le barrage et ses environs".

Tout cela suppose de nombreuses rencontres et visites sur le terrain, pour mieux appréhender ce drame écologique. La machine parlementaire s’est mise en branle depuis avril 2009, quand le président de l’Assemblée nationale, saisi par le député Amadou Diemdioda Dicko, en a à son tour informé le Premier ministre. Le 27 avril 2009, en effet, Roch Marc Christian Kaboré a demandé au chef du gouvernement de s’occuper du dossier, "afin de déterminer la nature du produit et d’assurer la sécurité des personnes et des animaux". De sources proches du parlement, suite à cette requête, les services techniques de l’Etat se sont effectivement rendus sur le terrain. De leurs investigations, il ressort que c’est en 2008 que des individus ont déversé des produits toxiques (arsenic, chlore et mercure) dans le barrage. Depuis lors, on a noté une hécatombe au niveau des animaux qui venaient s’abreuver à ce barrage situé non loin du Niger et du Mali. Du poisson pêché dans la même retenue d’eau a été consommé. La faune aquatique, notamment les canards, qui fréquentaient les lieux ont disparu. L’ampleur de la contamination chez les êtres humains n’est pas déterminée, mais on craint des effets à long terme. Tous ceux qui avaient consommé l’eau intoxiquée étaient pris de diarrhées et de vomissements.

Un député vigilant

L’alerte sur ce scandale a été donnée par le député Amadou Diemdioda Dicko. Par lettre en date du 22 avril 2009, il informait le président de l’Assemblée de faits troublants qu’il a observés lors d’une de ses tournées au Sahel : "Du 17 au 21 avril, j’ai séjourné dans la province de l’Oudalan où j’ai constaté la mort d’animaux domestiques suite à la consommation de l’eau du barrage de Kouna dans le département de Markoye". Selon les explications du député, les populations ont commencé par voir apparaître à la surface de l’eau une matière verdâtre similaire à des algues. C’était la saison sèche et au fur et à mesure que le barrage s’asséchait, la matière en question se déposait sur son lit. Les animaux qui s’abreuvaient à ce barrage étaient frappés de paralysie et mouraient 15 à 30 minutes après. Lieu de vie pour des milliers d’animaux du Burkina mais aussi du Niger et du Mali, le barrage de Kouna, situé à 60 km au nord de Gorom-Gorom, est donc devenu, par la faute d’individus irresponsables, un cimetière pour le cheptel et un danger pour les populations. C’est dire à quel point les conclusions de la mission parlementaire sont très attendues, afin que la lumière soit faite sur ce drame et que les responsabilités soient situées.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 septembre 2009 à 22:05, par Lumiere En réponse à : EMPOISONNEMENT DU BARRAGE DE KOUNA : L’Assemblée nationale initie une mission d’information

    ah toujours le medecin après la mort. je crois que les elus locaux devraient avoir la possibilité de saisir les autorités judiciaires pour engranger des poursuites judiciaires. on n’ a pas besoin de saisir le premier ministre pour ça. c’est la justice qui a le pouvoir de dire le droit n’est ce pas ? Nous donnons trop de pouvoir à nos autorités.

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